Petit texte écrit pour l'anniversaire de CB l'an dernier... Rien de bien transcendant j'en ai peur...
Préambule :
Le personnage de Colby Granger ne m'appartient pas et je ne retire aucun bénéfice de son apparition dans cette fiction.
Personnage : Colby
Genre : Humour
Résumé : Mais quelle est cette mission qui tient au coeur de l'agent du F.B.I.?
MISSION PRIORITAIRE
Colby parapha la dernière feuille et poussa un soupir de contentement en fermant le dossier. Enfin il était à jour ! Son regard satisfait fit le tour de la pièce et soudain s’arrêta sur l’horloge. Il se leva d’un seul coup, soudainement en proie à l’affolement.
Il ouvrit le tiroir de son bureau et y saisit une enveloppe. Puis il enfila son blouson et se rua en direction des ascenseurs.
- Oh Colby ! l’interpella Don. Et le rapport que tu devais me rendre !
- Sur mon bureau boss !!!
- Ben… tu pourrais au moins me l’apporter non ?
- Désolé, euh… Il est juste là… Je suis pressé, alors…
- Mais… Colby !
Peine perdue, son subordonné repartait. En se jurant de lui faire payer son irrespect, Don se résigna à aller récupérer lui-même le dossier, suivant des yeux le réfractaire à son autorité. Dans sa course celui-ci heurta Nikki qui arrivait avec une pile de dossier qui échoua sur le sol.
- Non mais tu ne peux pas regarder où tu vas ?
- Désolé Nikki… Je dois y aller !
- Mais… tu vas m’aider à ramasser au moins ?
- Tout à l’heure… Excuse… je n’ai pas le temps.
Laissant sa collègue furibarde, il reprit sa course.
- Retenez l’ascenseur hurla-t-il à l’adresse des agents qui attendaient la fermeture des portes.
Il s’engouffra dans l’appareil à toute vitesse, bousculant les occupants qui protestèrent.
- Mais qu’est-ce qui lui prend ? demanda Nikki médusée à Don qui approchait, le dossier dans la main.
- Aucune idée… Mais bon c’est Colby alors…
Il haussa les épaules et regagna son box, laissant sans aucun regret la jeune femme se débrouiller pour ramasser les feuilles qui jonchaient le sol, ce qu’elle fit en n’omettant pas de traiter tous les hommes du service des noms d’oiseaux qu’elle connaissait, ce qui s’avéra finalement assez limité, Nikki étant un pur produit de la ville, où sorti des pigeons et des mouettes, elle ne côtoyait que très peu la gente ailée.
L’ascenseur à peine immobilisé au rez-de-chaussée, Colby reprit sa course. Il n’avait pas fait trois pas qu’il croisait Liz.
- Hé, Colb… Il y a un problème ? s’enquit-elle en le voyant ainsi pressé.
- Non…
- Ben on le dirait pourtant, vu ton allure !
- Non… rien… écoute… plus tard Liz ! Là je n’ai pas le temps OK ?
- Mais…
Il la laissa sur place, se contentant d’agiter la main dans un signe qui voulait peut-être dire « plus tard » ou « la ferme » tant il était vague. Puis il passa comme une fusée devant l’agent de sécurité qui tenta vainement de l’intercepter pour lui apprendre que l’homme avec lequel il s’entretenait avait demandé à le voir. Il franchit le seuil et entra en collision frontale avec David qui vola à quelques mètres de là : lancé à grande vitesse, Colby était à peu près aussi facile à arrêter qu’un TGV dans une ligne droite !
- David… ça va ? s’inquiéta Colby en se penchant sur son coéquipier qui se relevait sur son séant, secouant la tête pour s’éclaircir les idée.
- Ouais ça va…, grogna-t-il en passant une main sur sa nuque avant de la lui tendre pour qu’il l’aide à se relever.
- Bon OK alors… ça baigne… A tout’, se contenta de dire son ami sans tenter le moindre geste pour lui venir en aide.
Il reprit sa course, laissant là son équipier à la foi décontenancé et plutôt mécontent du comportement cavalier de son partenaire. Et son humeur ne s’arrangea pas en s’apercevant, une fois relevé, que son pantalon s’ouvrait en une ouverture fort peu protocolaire sur l’arrière, permettant de dévoiler le joli caleçon à lapins roses qu’il arborait ce jour-là.
- Colby !!! Bordel !!! Reviens ci ! s’égosilla-t-il en pure perte.
Il se rendit alors compte qu’il attirait inutilement l’attention sur lui et sur son postérieur. D’un geste qu’il espéra le plus naturel possible, il ôta donc sa veste et en noua les manches autour de sa taille de manière à reprendre un peu de dignité. En entrant dans le bâtiment pour gagner le vestiaire où fort heureusement, comme la plupart des agents de terrain, il avait une tenue de rechange, il se promit que Colby lui paierait fort cher l’humiliation subie.
Tandis que son collègue ruminait des idées de vengeance à son encontre, l’agent catastrophe avait repris sa course, empruntant la passerelle conduisant aux escaliers.
Alors qu’il sautait les trois dernières marches, il croisa un trio qui arrivait, à la vitesse d’une météorite entrant en collision avec un corps céleste, du moins ce fut la comparaison qu’employa Larry lorsqu’il eut repris ses esprits et récupéré le manuel de physique quantique qui, s’envolant de ses mains dans les airs, atterrit dans le massif situé à trois mètres de là, après avoir décrit une parabole que Charlie, en bon mathématicien, aurait pu juger parfaite s’il n’avait été au même moment plié en deux à cause du coup de poing reçu malencontreusement dans l’estomac. Heureusement qu’Amita, ne participant pas à l’échange animé de théorie entre les deux amis, avait perçu le danger et s’était mise hors de la trajectoire à temps, ce qui lui permis dans un premier temps de secourir son fiancé à bout de souffle et dans un second d’indiquer à Larry la direction prise par son sacro-saint livre.
- C’était quoi ça ? éructa Charlie en se tenant l’estomac.
- Ben… je crois que c’était Colby, annonça Amita.
Celui-ci avait déjà disparu après un « Désolé les gars » qui avait parut fort peu flatteur à la jeune femme, n’estimant pas avoir un physique qui engendrât ce genre de confusion.
Pour la cinquième fois en moins d’un quart d’heure, l’agent du F.B.I. se trouva traité d’un certain nombres de noms qu’il n’aurait jamais pu penser se voir attribuer ainsi. Parce qu’entre tous ceux que lui adressaient au même moment Don, Nikki, Liz, David et les trois scientifiques, ceux de Larry étaient particulièrement imagés.
De toute façon, visiblement, Colby n’avait cure de ce que pouvaient penser ceux qui, quelques minutes auparavant, étaient encore ses amis. Il continuait sa course, bousculant l’un, renversant l’autre, évitant un troisième de justesse avant de sauter par-dessus un quatrième qui, pour la petite histoire, se trouvait dans une poussette, ce qui explique évidemment qu’il ait pu ainsi bondir au-dessus de lui, car, bien qu’étant dans une forme parfaite, le policier n’était tout de même pas Steve Austin !
Enfin, à bout de souffle, il arriva au bout de sa course, au moment où le préposé, après avoir relevé la boîte aux lettres, s’apprêtait à remonter dans son véhicule.
- Halte ! Arrêtez ! Stop ! hurla-t-il.
L’homme se retourna, pour vérifier si c’était bien lui qu’on interpellait ainsi. Constatant que c’était le cas, il s’arrêta, le sac de courrier à la main.
- Que puis-je pour vous ? demanda-t-il de son ton le plus professionnel.
- J’ai une lettre à expédier ! C’est urgent ! Elle doit partir aujourd’hui, haleta l’agent en lui tendant une grande enveloppe fuchsia.
- Je suis désolé monsieur, je n’ai pas le droit de prendre votre lettre. Je ne peux prendre que le courrier déposé dans la boîte, récita-t-il d’un ton monocorde.
- Mais vous venez de la vider ! argumenta Colby.
- Je sais. Votre lettre devra donc attendre la prochaine levée, demain matin !
- Mais elle doit impérativement partir ce soir ! insista l’agent.
- Je suis désolé monsieur, mais le courrier vient d’être relevé.
- Vous tenez encore le sac ! Qu’est-ce que ça vous coûte d’y glisser ma lettre ?
- C’est contre le règlement !
- Ce règlement est idiot !
- Ce n’est pas moi qui l’ai fait monsieur, je me contente de l’appliquer. Si vous avez une réclamation vous pouvez remplir un formula YBZ1798 bis.
- Enfin… Vous pouvez bien faire une petite exception ! Qui le saura ? insinua Colby avec son sourire ravageur.
Mais le préposé ne devait pas être sensible à ce sourire puisqu’il se contenta de répondre, en arborant toujours le masque du parfait employé qui faisait ce qu’on lui apprenait sans se poser de question et sans déroger d’un iota à ses habitudes :
- JE le saurai monsieur. Je suis désolé je ne peux pas prendre votre lettre. Mais… en vous dépêchant, vous pouvez peut-être la mettre dans la boîte de la 7ème rue qui sera relevée dans...
Il consulta rapidement sa montre :
- Douze minutes. D’ailleurs je dois y aller sinon je serai en retard.
- C’est vous qui allez la relever ?
- Oui.
- Alors vous pouvez prendre ma lettre non ? Vous la mettez dans la boîte et vous la relevez ensuite…
- Je ne peux pas faire ça monsieur, c’est contre le règlement.
Le sourire de Colby s’était définitivement effacé. Il hésitait entre coller son poing dans la figure de l’homme ou lui vider son flingue dans les tripes. N’ayant malgré tout pas envie de finir sa vie en prison, il opta pour une troisième solution.
Il fouilla dans sa veste et en sortit sa carte. D’une voix sèche, très « Men in Black », il déclara :
- F.B.I. ! Cette lettre doit impérativement être acheminée ce soir ! C’est une question de sécurité publique !
A la vue de la carte, les yeux du préposé s’agrandirent. D’un ton de conspirateur il chuchota :
- Terrorisme ?
- Je ne peux pas en parler, répondit Colby. Mais sachez que votre pays sera fier de vous.
- Mais le règlement… objecta mollement le fonctionnaire déchiré entre son devoir administratif et son devoir civique.
- Je suis sûr qu’il y a dans le règlement une clause qui vous indique de faire passer l’intérêt de l’état avant tout. Et puis nous sommes agents fédéraux, vous comme moi, même si ce n’est pas dans le même service. Alors entre agents, il faut bien se serrer les coudes non ?
- Vous avez raison ! opina l’homme se redressant avec dans les yeux une lueur nouvelle, celle qu’ont les gens qui soudain se découvrent bien meilleurs qu’ils ne se croyaient. Donnez-moi cette lettre.
Triomphant Colby lui tendit l’enveloppe et, après avoir pris une grande inspiration, l’homme, piétinant des années de bons et loyaux services sans avoir dérogé une seule fois à la plus petite et plus absurde règle édictée par son administration, ouvrit le sac qu’il était censé ne plus toucher dorénavant, et y glissa la missive.
- Votre pays vous remercie ! lui dit alors Colby d’un ton solennel en posant une main impériale sur son épaule.
Et l’homme eut l’impression de recevoir l’adoubement par ce geste. Il reprit le sac et se dirigea vers son véhicule, désormais conscient de sa propre importance.
En le regardant disparaître à l’horizon, Colby poussa un soupir de soulagement et eut un petit rire satisfait. Encore une fois il avait accompli sa mission : la lettre était partie. Elle arriverait juste à temps pour souhaiter un excellent anniversaire à sa chère Camilla.
FIN