Songfic avec une chanson qui ne pouvait être attribuée qu'à ce couple
, écrite pour l'anniversaire 2010 d'Aniyaoï
Préambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de: Erik Kripke & Robert Singer. Je ne tireaucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Dean & Castiel
Genre : Romance - Songfic
Résumé : Castiel doit repartir parmi les anges. Dean peut-il accepter cette séparation?
Mon ange
Dean Winchester se tenait debout face à l’horizon. A l’est le ciel rosissait déjà, signe que le soleil allait se lever. Et avec le soleil, il savait que sa vie allait perdre tout son sel et qu’il ne pouvait rien faire pour inverser le destin.
Les ténèbres se déchiraient peu à peu et la voute céleste se peignait de mille couleurs tendres qu’en d’autres occasions il aurait admiré, même s’il était assez peu porté sur tout ce qui pouvait de près ou de loin s’apparenter au romantisme. Mais pour lui cette nuit qui se dissipait était le prélude d’une nuit sans fin qui allait envahir son âme et son esprit.
Qu’aurait-il pu faire de plus ? Y avait-il des mots à dire, des gestes à accomplir, une prière à adresser pour inverser l’inévitable ?
L’esprit à l’agonie, il tourna le dos au ciel pour se diriger vers le petit chalet qu’ils avaient loué pour l’occasion. Il traversa la pièce commune et pénétra doucement dans la chambre baignant dans la pénombre. Le souffle régulier de son amour s’éleva vers lui.
J'ai la gorge nouée
Une porte à pousser
Tu ne dois rien savoir
De mon émoi
C'est un jour de soleil
Mais tout est triste en moi
Et je me suis juré
D'être fort pour toi
Et pourtant
Je crois, vraiment
Il s’approcha doucement du lit et s’assit, prenant garde à ne pas éveiller son compagnon. Il voulait le regarder, emplir ses yeux de sa beauté pour pouvoir s’en souvenir durant les longs jours solitaires qui l’attendraient désormais. Il voulait pouvoir se remémorer ses longs cils bruns tranchants sur sa peau blanche, ses cheveux drus emmêlés par leurs étreintes, ses lèvres pleines qu’il prenait tant de plaisir à embrasser, cette innocence qu’il arborait dans le sommeil, l’odeur de son corps, la chaleur de sa peau…
Il voulait emplir sa mémoire de lui tel qu’il était actuellement, tel qu’il l’aimait.
Car, je sais que tu vas
Nous quitter mon ange
La clarté étrange de ton sourire
Illumine mon été
Je sais que tu vas nous
Quitter mon ange
Mais comment oser te toucher
J'ai si peur de voir
Mes mains trembler
Son cœur se serra en voyant que la clarté commençait à emplir la pièce. On leur avait donné un jour et une nuit… Un jour et une nuit pour s’aimer comme ils en rêvaient. Un jour et une nuit pour faire moisson de souvenirs à égrener. Un jour et une nuit pour se fondre l’un en l’autre et n’être qu’un corps, qu’une âme, qu’un esprit tandis que leurs cœurs battaient à l’unisson.
C’était beaucoup et c’était si peu… Mais c’était ça ou rien et ils avaient choisi d’oublier, durant vingt-quatre heures, choisi de faire comme si c’était le début, leur début et qu’il y avait encore plein de moments identiques à venir.
Je m'asseois sur ton lit
Dans toutes ces vagues de plis
Où tu pourrais te noyer
Pour une éternité
Je vais dire des bêtises,
T e raconter mon château,
Parler devient ma hantise,
Et s'il me manquait des mots?
Ils avaient ri comme des enfants, s’étaient amusés comme jamais ils n’avaient pu le faire durant leur longue chasse, leur éternelle quête. Ils avaient bu et mangé des choses simples qui leur avaient paru des nectars divins. Ils avaient parlé de tout et de rien. Il s’étaient tus ensemble, le regard rivé vers le même point de l’horizon, heureux simplement d’être l’un à côté de l’autre.
Et surtout ils s’étaient aimés, aimés à en perdre haleine, aimés jusqu’à l’épuisement, s’enivrant de se découvrir peau contre peau, cœur contre cœur… Jamais ils n’avaient connu une telle jouissance, une telle extase. Jamais plus ils n’en connaîtraient une pareille. Et tandis que leurs corps s’unissaient, ils avaient compris que rien jamais ne les séparerait et qu’ils seraient indissociablement unis jusqu’à la fin des temps.
Dean s’aperçut soudain que son amant avait les yeux rivés sur lui et il s’efforça de lui sourire. Pas de larmes, pas de cris, pas de déchirement : ils se l’étaient promis.
Pourtant je crois, vraiment
Qu'il faudrait si peu de choses
Pour que je craque et
Que je me montre
Vulnérable enfin
Il prit dans sa main celle que son amour lui tendait et il la porta à ses lèvres. Il avait envie de lui mais savait qu’il n’en avait plus le temps, plus le droit.
Déjà il lui semblait que ces doigts qu’il embrassait devenaient diaphanes comme si, à mesure que le soleil montait dans le ciel, la vie quittait ce corps qui ne lui appartenait déjà plus.
Ils avaient eu vingt-quatre heures, le temps d’être heureux, le temps de s’aimer, le temps, peut-être, de cultiver des regrets.
Car, je sais que tu vas
Nous quitter mon ange
La clarté étrange de ton sourire
Illumine mon été
Je sais que tu vas nous
Quitter mon ange
Mais comment oser te toucher
J'ai si peur de voir
Mes mains trembler
- Tu seras fort… Il le faut…, lui murmura tendrement son aimé avec un sourire radieux sur le visage.
- Je ne sais pas… Je ne sais pas si je pourrai…, balbutia-t-il, des sanglots dans la voix.
- Bien sûr que tu le pourras… Tu le feras pour moi…
- Ce n’est pas juste !
- Dean… On nous a accordé une chance qu’aucun autre n’a eu avant moi, tu dois en être conscient.
- Mais…
- Nous devons suivre nos chemins mon amour et pour le moment ils se séparent, mais je sais qu’un jour nous nous retrouverons…
- Je ne veux pas que tu partes….
- Et je n’ai pas envie de te quitter. Mais c’est ainsi. Et puis je vais enfin revoir notre Père et tu sais combien c’est important pour moi. Durant tous ces combats j’ai douté, j’ai failli perdre la foi… Je vais la retrouver.
Et si j'étais trop lâche
Pour voir la vérité
Et l'accepter avec courage
Comme toi tu le fais
Car, je sais que tu vas
Nous quitter mon ange
La clarté étrange de ton sourire
Illumine mon été
Ils se turent, regardant les rayons de l’astre du jour qui commençaient à envahir la pièce.
Dean retenait ses larmes : il refusait qu’en s’en allant son amour ait de lui la vision d’un homme en pleurs. Il devait croire que tout irait bien. Il refusait de lui montrer combien son cœur était dévasté, combien son esprit était déchiré, combien son âme était vide…
Je sais que tu vas tout
Quitter mon ange
Et si loin de moi t'envoler...
On leur avait accordé du temps… Quelque part une partie de lui se révoltait contre ce peu de temps dans un océan d’éternité. Ils avaient mérité bien plus… Ils avaient mérité d’avoir une vraie chance de vivre ensemble.
Après tout ce qu’ils avaient fait pour sauver le monde, pourquoi ne leur accordait-on pas le droit d’être heureux ?
Mais les mots de son aimé venaient calmer la voix de la colère : c’était dans l’ordre des choses. Ils ne pouvaient pas être réunis en ce monde et son heure à lui, Dean, n’était pas venue. Tenter de la devancer ne ferait que précipiter le désastre. La récompense devait être à la hauteur du sacrifice consenti…
La destinée…
Quelle connerie ! eut-il envie de crier soudain. Mais le regard magnifique de son amant l’en dissuada.
Le soleil commençait maintenant à monter dans le ciel clair et il sut qu’il était l’heure. Il posa une dernière fois ses lèvres sur celles de son amour.
Je le sais que tu vas
Nous quitter mon ange
La clarté étrange de ton sourire
Illumine mon été
Je sais que tu vas nous
Quitter mon ange
Mais comment oser te toucher
J'ai si peur de voir
Mes mains... trembler
Une main déjà froide vint recueillir la larme qui roulait sur sa joue, malgré lui.
- Souris-moi…, murmura la voix déjà presque inaudible. Je veux emporter avec moi l’image de ton visage lorsque tu souris.
Il lui sourit alors et soudain il le vit se redresser, ses ailes se déployant dans toute leur splendeur. Son corps devint lumineux tandis qu’à son tour un sourire séraphique s’étendait sur son visage.
- On se retrouvera Dean, je te le promets.
Ce furent les derniers mots que prononça Castiel avant de rejoindre le ciel où les archanges l’attendaient.
FIN
Chanson de Nolwenn Leroy