Toujours pour l'anniversaire de Cali...
Préambule :
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Ann Donahue & Anthony E. Zuiker. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Don/Mac
Genre : Songfic – Romance – P.O.V.
Résumé : Après sa grave blessure, Don a repris du service. Mac va-t-il enfin oser lui avouer son amour ?
Love me, please love me
- Mac ? Vous avez une minute ?
Le lieutenant se tourna vers Flack qui venait d’entrer et son front soucieux s’éclaira à la vue du jeune policier. Celui-ci semblait aller bien.
- Flack… Vous avez repris du service ?
- Oui… Comme vous voyez… C’est encore un peu raide mais…
- N’en faites pas trop surtout, vous avez été bien secoué.
- Et j’ai été bien soigné. Je vais bien. Et rassurez-vous je compte reprendre tranquillement.
- Tant mieux. Parce que vous nous avez fait peur…
Il se mordit la lèvre, craignant d’en avoir trop dit. Flack le regardait, conscient de la tension qui habitait le chef du service scientifique.
Ce n’était pas la première fois qu’il avait l’impression que Mac avait quelque chose à dire, quelque chose qu’il n’arrivait pas à formuler. Mais il ne savait pas comment aborder le sujet.
De son côté Mac se reprochait son hésitation. Pourtant, lorsque Don gisait entre la vie et la mort, il s’était bien promis de lui parler…
Love me, please love me
Je suis fou de vous
Pourquoi vous moquez-vous chaque jour
De mon pauvre amour ?
Mais il n’avait toujours rien dit. Don était resté deux semaines à l’hôpital, et il avait ensuite bénéficié d’un arrêt de travail de six semaines durant lesquelles il était allé régulièrement prendre de ses nouvelles, l’invitant au restaurant, allant simplement dîner chez lui.
Leurs liens s’étaient renforcés durant ces soirées où ils avaient parlé d’une foule de choses : de sport, du travail, de leurs envies, de leurs espoirs…
Chacun d’eux avait révélé à l’autre des choses qu’il n’avait jamais partagées avec personne. Ils étaient bien tous les deux.
Et pourtant, Mac n’avait pas osé parler.
Il avait toujours trouvé une excuse : d’abord la faiblesse de Don, il ne voulait pas le bouleverser ; puis le moment n’était jamais le bon… Même lorsqu’ils se tenaient face, dans l’intimité feutrée d’un petit restaurant italien, se souriant sans parler, simplement heureux d’être ensemble, il n’avait pas osé se lancer.
Peur simplement que ses sentiments de soient pas réciproques. Peur de perdre l’amitié de Don, qui lui était devenue encore plus chère depuis qu’il savait tant de choses sur le jeune Irlandais.
Si j'en crois votre silence,
Vos yeux pleins d'ennui,
Nul espoir n'est permis
Pourtant, je veux tenter ma chance
Même si, même si
Je devais y brûler ma vie
Il se souvenait combien de fois il avait été sur le point de lui prendre la main et de lui avouer son amour. Et à chaque fois, au moment où ses doigts approchaient des siens, il avait renoncé.
Parfois il lui avait semblé lire une interrogation dans le regard bleu pervenche. Mais il se disait qu’il avait trop d’imagination : qu’il voyait ce qu’il souhaitait voir et non ce qui existait vraiment.
Pourtant il s’était promis de lui parler. Alors qu’il gisait sur ce lit d’hôpital, à ce moment précis où il lui avait serré la main, il s’était juré qu’il ne laisserait plus passer sa chance.
La vie était trop courte, particulièrement dans leur métier.
Après tout que risquait-il ? Ce qu’il savait de Don maintenant l’incitait à penser qu’en aucun cas le jeune homme ne serait choqué par la révélation de son homosexualité, bisexualité rétorqua aussitôt son côté scientifique. Homo ou bi… peu importait en fait. Ce qui comptait c’était d’avoir la chance de rencontrer une personne auprès de qui on avait envie de vivre.
Et Don était de ceux-là… Allait-il se défiler lâchement ?
Au pire le jeune policier mettrait de la distance entre eux, sans doute plus par gêne que par dégoût. Mais justement, était-il prêt à le voir s’éloigner ? Ne pouvait-il pas se contenter de cette relation privilégiée qu’ils avaient actuellement ?
Devait-il vraiment tenter d’obtenir plus que ce que Don semblait pouvoir lui accorder ?
Love me, please love me
Je suis fou de vous
Mais vous, vous moquerez-vous toujours
De mon pauvre amour ?
- Mac ?
Le lieutenant releva la tête et croisa le regard interrogatif de son ami. Celui-ci savait que quelque chose tourmentait son aîné. Il avait tenté à plusieurs reprises de le faire parler, mais toujours Mac gardait cette distance qu’il ne comprenait pas.
Pourtant ils avaient passé de bons moments ensemble depuis sa sortie de l’hôpital. A plusieurs reprises l’expert était venu chez lui, prenant soin de lui, veillant à ce qu’il ait tout ce qu’il fallait, l’emmenant à ses rendez-vous médicaux, l’invitant au restaurant, à des matchs…
Il avait découvert des facettes de Mac Taylor que personne sans doute n’aurait soupçonné. Mais il ne parvenait pas à comprendre ce qui le tourmentait parfois, ce qui soudain faisait descendre une ombre de tristesse sur ses yeux, comme un voile qui dissimulerait un chagrin dont il n’arrivait pas à le faire parler.
- Oui… Don… Excusez-moi, je pensais…
- A quoi ?
Quand il voyait les yeux bleus ainsi fixés sur les siens, et ses lèvres esquisser cette moue un peu désabusée, Mac n’avait qu’une envie : prendre le lieutenant dans ses bras et fondre sur sa bouche, laisser ses mains courir dans les cheveux bruns et presser son corps contre le sien.
Il désirait cet homme plus que n’importe qui au monde, et il était incapable de trouver les mots pour le lui faire comprendre.
Et même à cet instant où il lui tendait la perche, il ne savait pas la saisir…
- A rien… Rien… Une affaire…
- Oh… une affaire…
- Oui… Euh… Vous vouliez quelque chose en particulier ?
Il devait reprendre son rôle de chef de la section scientifique, sinon il ne répondait plus de rien.
- Non… Non… Juste vous dire que j’étais de retour, fidèle au poste.
Flack semblait un peu désappointé, comme s’il avait attendu autre chose.
- Bien… D’accord… On se voit plus tard alors ?
- Oui, c’est ça, plus tard…
C’était une touche de déception dans sa voix ? Mac aurait tellement voulu en être sûr. Il regardait le policier tourner les talons et se diriger vers la porte de son bureau.
Idiot ! Stupide imbécile ! Mais parle-donc !
La petite voix dans sa tête hurlait tandis qu’il luttait contre son désir de retenir son visiteur.
Devant tant d'indifférence,
Parfois, j'ai envie
De me fondre dans la nuit
Au matin, je reprends confiance
Je me dis, je me dis
Tout pourrait changer aujourd'hui
- Flack ! Attendez !
Don avait déjà la main sur la clenche et il se retourna instantanément, alerté par la voix altérée de Mac.
- Je… Je voudrai vous parler… Si vous avez le temps bien sûr…
Ne pas l’effrayer… Ne pas lui laisser comprendre que sa vie dépendait de cet instant… Oser enfin se jeter à l’eau et assumer les conséquences…
- Oui… Bien sûr… C’est à propos de cette affaire ?
Il revenait vers lui, s’installait sur l’une des chaises face au bureau, l’étonnement peint sur son visage et dans ses prunelles, on aurait dit… de l’attente ? … de l’espoir ?...
Mais qu’allait-il imaginer…
- Oui… Euh… Une seconde voulez-vous…
Mac contourna le bureau et, sous le regard perplexe de Don, il alla baisser les stores des vitres qui permettaient de voir le reste du laboratoire et donna un tour de clé à la porte. Puis il revint vers le jeune Irlandais et s’assit sur la chaise voisine.
Soudain il n’avait plus de force, plus de volonté… les mots qui sonnaient si clairement dans sa tête quelques secondes auparavant semblaient s’être envolés…
- Mac… Que se passe-t-il ? interrogea Don, inquiet de la tension qu’il lisait sur le visage de son ami.
- Don… Je dois vous…
Il prit une grande inspiration.
Il se l’était promis ! Il s’était juré que si Don s’en sortait il lui parlerait. Ca faisait déjà huit semaines et il savait que plus le temps passait, moins il trouverait le courage de forcer le destin.
- Don… Je doit TE parler de nous…
Love me, please love me
Je suis fou de vous
Mais vous, vous moquerez-vous toujours
De mes larmes d'amour ?
Plus que les mots, le tutoiement soudain alerta le lieutenant qui vrilla son regard sur celui de Mac. Et celui-ci y lut clairement cette fois-ci une demande mais aussi une sorte d’excitation comme si…
- Don… On a passé beaucoup de temps ensemble depuis que tu es sorti de l’hôpital.
- De sacrés bon moments Mac, oui… et j’aimerai vous…, il se reprit, tentant sa chance à son tour : T’en remercier.
Il vit le regard de Mac s’éclairer à cette simple petite variation grammaticale et son cœur battit plus vite. Il y avait déjà plusieurs mois qu’il se sentait attiré par l’ancien marine en se disant qu’il n’était qu’un stupide irlandais qui croyait encore aux elfes et aux leprechauns !
Mais au cours des huit semaines écoulées, il y avait eu des moments où il avait presque cru que son attirance était réciproque… Des moments où il avait lutté de toutes ses forces pour que rien ne transparaisse de ses pensées.
Et soudain…
- Don… Je sais que ça va t’étonner mais… Avant ton accident déjà… Tu sais… avant Claire j’ai eu un ami… C’est… Enfin…
Lamentable !!! Qui aurait reconnu le fringant lieutenant Mac Taylor dans cet homme bredouillant, incapable d’aligner une phrase cohérente, ses mains moites se tordant involontairement, ses yeux incapables de fixer son interlocuteur, par peur de ce qu’il pourrait lire sur son visage?…
- Mac… Qu’est-ce que tu cherches à me dire exactement ?
La voix oppressée de Don l’obligea à lever la tête. Et ce qu’il lut alors sur les traits de son ami lui fit l’effet d’une bombe explosant dans son bureau.
Non ! Pas une bombe !!! Plus jamais de bombes entre eux !
- Don… Je crois que je suis amoureux de toi !
Ca y était ! C’était dit ! Il avait de nouveau baissé la tête, courbant le dos, attendant maintenant les mots qui éloigneraient à jamais Don de lui… De l’étonnement, des reproches, des questions… de l’indignation peut-être et, s’il s’était trompé dans son analyse, du dégoût…
Il s’attendait à tout… Sauf à ce léger rire qui fusa et le força à relever la tête.
- Don ?...
Se pouvait-il que son ami n’ait pas compris le sens de ses mots ? Qu’il se soit mépris ? Ou bien croyait-il qu’il lui faisait une blague ? Ca ce serait le comble !
- C’est bien la déclaration la plus pitoyable que j’aie jamais entendu !!! se moqua le lieutenant. Tu CROIS que tu es amoureux de moi ?
Petit à petit le fou rire le gagnait et Mac, à son tour, se laissa gagner par l’hilarité. Il était certain qu’il ne risquait guère de postuler pour la déclaration la plus romantique, la plus incroyable de l’année, ni même de la semaine…
Ils riaient tous les deux à gorges déployées, et Flack se tenait le côté, sa blessure se rappelant douloureusement à lui sans pour autant qu’il arrive à arrêter de rire. Aucun des deux n’était dupe : ce fou-rire était une manière d’évacuer la pression qu’ils avaient subie depuis l’explosion de la bombe plus qu’une réaction à la drôlerie de la déclaration de Mac.
- D’accord, parvint à articuler l’expert. Je SUIS amoureux de toi Don… Je t’aime !
Et soudain ce fut le grand silence dans le bureau. Les deux hommes se taisaient, yeux dans les yeux et l’aîné put lire dans le regard de son cadet des sentiments semblables aux siens. Malgré tout, il attendait, le cœur battant, voulant une confirmation par des mots.
Flack sourit, de ce sourire irrésistible qui illuminait son visage un peu sévère et susurra d’une voix troublée :
- Et si tu m’embrassais ?
Et tandis que, sans se faire plus prier, Mac fondait sur les lèvres tentantes, un chant de victoire se mit à résonner dans sa tête…
FIN
Chanson de Michel Polnareff