Une fiction écrite pour le fanzine n°1, basée sur une illustration de Cali.
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Déclaration : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Ann Donahue & Anthony E. Zuiker. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Quand aux personnages de Barbie et Frannie, ils appartiennent exclusivement au monde de FFF et nul n’aurait jamais l’idée de les transplanter ailleurs.
Mariage surprise au sein de la police de Manhattan.
Lorsqu’elle lut l’objet de leur nouvelle mission, Frannie se mit à sauter partout comme une puce hystérique.
- Qu’est-ce qui t’arrive encore ? interrogea sa cousine d’un ton las.
- Des mecs ! On va enfin interviewer des mecs ! Depuis le temps qu’on nous colle des filles plus ou moins équilibrées, plus ou moins psychopathes et toutes affreusement célibataires, ce qui ne m’étonne pas étant donné ce qu’elles font subir aux pauvres mecs qui tombent entre leurs mains, ou mariées mais planquant leurs compagnons on ne sait où, voire nous menaçant honteusement si on essaie d’être un peu aimable…
- Tu veux dire si on essaie de flirter éhontément, corrigea aussitôt Barbie qui aimait appeler un chat un chat.
- Flirter… tout de suite les grands mots ! protesta l’électron libre en balayant d’un geste de la main les possibles arguments de sa cousine, qui préféra se taire pour ne pas entrer dans un débat dont elle savait par avance qu’elle ne sortirait pas victorieuse tant sa blonde partenaire était passée maître dans le maniement de la mauvaise fois. D’ailleurs, cette dernière enchaînait :
- Enfin, quoiqu’il en soit, on ne nous avait jamais envoyé interviewer des hommes, et quels hommes ! ajouta-t-elle en bavant littéralement sur les photographies qui accompagnaient le mémo qu’envoyait Admin pour indiquer à ses esclaves dévouées où et quand elles devaient aller exercer leurs talents, plus ou moins discutables pour l’une d’entre elle d’ailleurs, songea Barbie tout en se penchant sur la fiche que lui tendait sa cousine.
Un grand soupir lui échappa devant la naïveté de cette dernière :
- Ma pauvre fille ! Si tu crois te caser avec l’un de ces deux-là !
- Et pourquoi pas ? s’enquit l’autre d’un ton légèrement acide, ulcérée qu’on puisse mettre en doute son charme naturel.
- Pourquoi ? Tu as lu la raison pour laquelle on nous y envoie ? Pour nous assurer des motifs qui les ont poussés à se marier ! Autrement dit, ils sont gays, homosexuels, PD si tu préfères ! s’énerva-t-elle devant l’apathie apparente de sa partenaire.
- Pas la peine d’être grossière, s’offusqua cette dernière. J’avais compris ! Mais je te signale que je sais lire aussi.
- Première nouvelle, marmonna Barbie entre ses dents tout en commençant à rassembler son matériel.
Faisant mine de n’avoir pas entendu, Frannie continua :
- Si tu avais fait attention tu aurais vu qu’on nous demande de vérifier s’il s’agit d’une VRAIE information.
- Et alors ?
- Et alors ? Ben c’est évident ! Si ça n’en est pas une, ça voudra dire qu’ils ne sont peut-être pas du tout gays et que l’un d’entre eux se révélera sensible au charme d’une certaine blonde à l’élégance discrète et à l’intelligence…
- Encore plus discrète…, rigola Barbie tout en étudiant du coin de l’œil l’élégance « discrète » de sa cousine qui consistait en un pantalon corsaire collant rose fluo et en un débardeur panthère d’où sa poitrine plus que généreuse semblait vouloir s’échapper à chaque instant, le tout complété par un chouchou bleu électrique qui retenait ses cheveux blonds en une queue de cheval qui, perchée comme elle l’était sur le sommet du crâne avait tout de la balayette à WC et des sandales vert pomme juchées sur des semelles compensées de dix centimètres.
Avec ça, on allait les voir arriver à des kilomètres grâce au vol d’alouettes qui n’allait pas manquer de les suivre tout au long de leur périple ! Mais une fois encore, la journaliste se mordit les lèvres et garda pour elle ses réflexions : elle n’avait vraiment pas le temps de se lancer dans une dispute avec son encombrante cousine, qui pour être agaçante n’en était pas moins sa seule famille et donc à laquelle elle tenait tout de même. Ladite cousine, d’un haussement d’épaule vexé, fit comprendre qu’elle avait parfaitement saisi l’allusion à son intelligence discrète, ce qui d’ailleurs prouvait bien qu’elle ne l’était pas tant que ça, conclut-elle intérieurement avec un sourire triomphal.
Un certain Coluche a dit quelque chose de ce genre : « L’intelligence est ce qui est le mieux partagé au monde. Chacun trouve qu’il en a toujours assez vu que c’est avec ça qu’il juge ! » La réaction ravie de Frannie à ses propres compétences intellectuelles lui aurait permis de contrôler la validité de cette affirmation.
- Cause toujours ! reprit la jeune femme, guère décidée à baisser pavillon devant sa cousine. En attendant, on nous demande de vérifier ce qu’il en est et je peux t’assurer que s’ils sont vraiment gays j’en aurais le cœur net !
- Ca, je sais que je peux compter sur toi, conclut Barbie tout en songeant que des spécimens comme sa partenaire étaient du genre à rendre n’importe quel hétéro pur et dur plus gay que la plus folle des drag queen !
*****
Ce fut donc les cœurs battant pour des raisons fort différentes, que nos deux journalistes frappèrent, quelques heures plus tard, à la porte des policiers new-yorkais en villégiature à Paris pour ce qui était officiellement leur lune de miel.
Ce fut Mac qui vint leur ouvrir, particulièrement appétissant dans son polo bleu marine et blanc et son pantalon d’un blanc immaculé. Les yeux de Frannie se rivèrent aussitôt sur une certaine partie du vêtement et c’est tout juste si la bave ne se mit pas à dégouliner le long de son menton, au point que Barbie, ne sachant plus où se mettre, eut un peu de mal à prendre la parole pour se présenter. Très urbain le chef de la police scientifique rassura la pauvre journaliste gênée :
- Ne vous inquiétez pas, on nous a avertis au sujet de votre collaboratrice…
- Avertis de quoi ? questionna celle-ci de sa voix haut perchée qui avait encore gagné dans les aigus sous l’action de l’émoi qui l’avait gagné.
- Que vous étiez… disons… très démonstrative.
Barbie se tourna vers le nouvel arrivant et sa mâchoire inférieure tomba littéralement en voyant se dresser un magnifique spécimen de mâle, en polo moulant blanc à minces liserés noirs et jean tout aussi moulant. Barbie crut qu’elle allait devoir illico emmener sa cousine se faire opérer du monstrueux strabisme divergeant dont elle sembla soudain affligée, un œil rivé sur une proéminence blanche et l’autre sur un renflement bleu. Elle surprit le sourire entendu qu’échangèrent les deux époux et commença à se demander si tout ceci n’était pas simplement un traquenard pour la pauvre simplette aux hormones en ébullition qui semblait avoir trouvé là du répondant à son inébranlable confiance en elle.
Au bout de quelques minutes, Frannie sortit enfin de l’espèce de fantasme éveillé où elle était plongée et, sans plus de façons, s’assit entre les deux hommes sur le sofa où ils avaient pris place, laissant à sa cousine l’autre canapé, et ce malgré les regards furibonds que lui lança Barbie qui commençait à en avoir ras la casquette de rattraper les bévues de sa partenaire.
- Bien… Si vous êtes prêts, nous allons pouvoir commencer. Tout d’abord je tiens à vous remercier d’avoir accepté d’accorder un moment pour le journal de notre petit forum durant votre lune de miel.
- Avec toute la reconnaissance que nous lui devons, nous pouvions difficilement faire autrement, répondit Mac avec un sourire à faire craquer un régiment de nonnes octogénaires.
- La reconnaissance ? s’étonna Barbie.
- Bien sûr, affirma Don. C’est tout de même grâce à certains de vos auteurs si Mac et moi avons fini par nous marier.
- Justement, ce mariage, coupa alors Frannie. Info ou intox ?
Barbie leva les yeux au ciel devant cette entrée en matière qui était tout sauf professionnelle. Les deux hommes échangèrent un regard amusé avant de répliquer d’une seule voix :
- Info !
- Intox !
Les yeux soupçonneux de la blonde allèrent de l’un à l’autre :
- Excusez-moi. Pourriez-vous être un peu plus clairs ?
Le même sourire et dans la même fraction de seconde :
- Intox !
- Info !
Frannie fit une moue qu’elle pensait adorable et qui donnait surtout envie de lui flanquer des baffes songea Barbie qui commençait à se sentir des fourmis dans les doigts et qui reprit la parole :
- Je vois… En fait tout ceci ressemble à un immense canular non ?
- Un canular ? Qu’est-ce qui vous fait penser que ça puisse en être un ? déclara Flack avec un sourire à faire virer leur cuti à une cohorte de lesbiennes intégristes.
- C’est vrai, qu’est-ce qui te fait penser ça ? appuya Frannie qui se tortillait tellement que la journaliste faillit demander à ses hôtes de mettre une serviette de toilette pour protéger le cuir du canapé.
- Je vous rassure, tout cela n’a rien d’un canular, dit alors Mac d’un ton tout ce qu’il y avait de plus sérieux.
- Très bien. Alors dites-moi : comment en êtes-vous arrivés à ce mariage ?
- Disons que ça nous est apparu comme une évidence, répondit Don.
- A savoir ?
- Ben une évidence quoi ! coupa Frannie. C’est vrai, ils se sont sentis obligés de se marier, voilà.
- Ce n’est pas ce que nous avons dit, corrigea Mac. Il n’y avait aucune obligation…
- Simplement… Nous ne pouvions plus nous passer l’un de l’autre.
- Alors il ne s’agit pas d’une mission ? Vous avez vraiment fait un mariage d’amour.
- Meuh… Tout de suite les grands mots ! protesta Frannie virant au vert à l’idée qu’aucun des canons entre lesquels elle trônait, ne daignerait s’intéresser à elle.
Merde ! Pour une fois qu’on l’envoyait interviewer deux hommes, ce serait quand même franchement vexant de n’en ramener aucun dans ses filets ! Après tout, si elle avait accepté de seconder sa cousine dans cette tâche ingrate, c’était avant tout pour tenter de se caser, le plus avantageusement possible. Mais depuis qu’elles avaient commencé leurs séries de reportages, tout ce qu’elle avait réussi à pêcher c’était l’hostilité de dame Louzanes qui n’était franchement pas partageuse et avait refusé de lui prêter, ne serait-ce que quelques heures son ours de mari ! La blonde pâlit un peu au souvenir des menaces très précises qu’avaient faite ladite dame si elle osait s’approcher à moins de cinq cent mètres dudit ours et elle s’empressa de reporter son attention sur les deux magnifiques mâles qui l’entouraient, un peu dépitée de voir qu’ils se contentaient de se regarder par-dessus sa tête, sans prêter aucunement attention à sa petite personne. Se pouvait-il qu’ils soient effectivement homos ? C’aurait vraiment été du gâchis ! Autant en avoir le cœur net :
- Alors tous les deux vous êtes… euh… Vous êtes… et bien… euh… Vous êtes…
- Si vous voulez dire : gay, homo, PD… Effectivement nous le sommes ! répliqua Mac apparemment très amusé et de l’air mal à l’aise avec laquelle la blonde n’avait pas réussi à poser sa question, et de son air fort dépité à sa réponse.
- Donc cet amour est bien réel ? Il ne s’agit pas d’une couverture pour les besoins d’une enquête ? questionna Barbie qui trouvait que cette interview partait de plus en plus en eau de boudin.
- Vous croyez vraiment qu’on pourrait aller jusque-là pour les besoins d’une enquête ? demanda Don.
- Et bien… Pourquoi pas, si cela en valait la peine.
- Il n’y a pas d’enquête, affirma Mac.
- Donc un mariage d’amour ?
- Définitivement oui, sourit Don en tendant la main à son homme qui s’en empara par-dessus les genoux de Frannie qui frémit : deux mains d’hommes sur ses cuisses et aucune pour la caresser ! La vie était décidément injuste, conclut-elle en se levant pour s’installer à côté de sa cousine. Elle n’avait franchement pas envie de rester là à tenir la chandelle.
- Bon… Ben puisque nous savons maintenant ce qu’il en est, on va peut-être pouvoir y aller, glissa-t-elle en coulant un regard implorant vers sa cousine.
Rester là à regarder ces deux-là se bécoter sans même avoir l’air de se rendre compte du morceau qu’ils manquaient était au-dessus de ses forces.
Mais en bonne journaliste d’investigation, Barbie n’avait pas l’intention d’en rester là :
- Ce mariage n’est donc pas une sorte de récompense ? questionna-t-elle.
- Une récompense ?
- Oui… Pour vous dédommager de ce que vous avez subi dans certaines parties du forum.
L’air serein des deux hommes laissa place à des visages un peu tendus tandis qu’ils déclaraient ensemble :
- Mais de quoi vous parlez exactement ?
- Je veux dire… Si je demande à Cissy ce qu’il en est…
Une brusque pâleur envahit les traits des deux policiers et Don s’exclama :
- Inutile de la déranger ! Je vous assure qu’elle ne vous en dira pas plus…
- Cali peut-être ? susurra alors Frannie qui, pour avoir un petit pois dans la tête, avait tout de même un instinct de sadisme assez développé, ce qui n’avait rien d’étonnant étant donné l’univers dont elle était issue.
Mac inspira profondément et, d’une voix un peu blanche, murmura :
- Non… Je ne pense pas qu’elle en sache plus que nous sur…
- Et dame Louzanes ?
Un brusque sursaut fit tressauter les deux hommes qui se décomposèrent. Leurs mains s’étreignirent tandis que, d’une voix atone, Don suppliait :
- Non… pas dame Louzanes… surtout pas Dame Louzanes…
Ils se serrèrent l’un contre l’autre comme pour se prémunir contre les horreurs qui risquaient de fondre sur eux si THE SADIC du forum venait à s’intéresser à leur cas. Enquêtrice inflexible, Barbie n’en avait pas moins le cœur tendre et le désarroi des deux amoureux, l’instant d’avant si fringants, lui fit comprendre qu’il était temps de mettre un terme à la vilaine petite revanche qu’elle venait de prendre sur eux :
- D’accord. Vous avez raison. Vous êtes les seuls à pouvoir vraiment nous raconter comment vous en êtes arrivés à vous engager l’un envers l’autre.
Son petit côté guimauve fut tout attendri de voir le relâchement immédiat des muscles et tout l’amour qui traversa les yeux des deux hommes tandis qu’ils s’embrassaient rapidement avant de remettre un peu d’espace entre eux. Le soupir de frustration de Frannie passa presque inaperçu tandis que Mac disait :
- Que voulez-vous savoir exactement ?
- Tout ! Comment ça a commencé… Comment on en est arrivé là ?
A deux voix, l’un prenant le relais de l’autre, les deux hommes racontèrent alors, s’arrêtant de temps à autre pour s’embrasser ou se caresser les mains, au point que Frannie finit par se demander s’ils n’allaient pas se sauter dessus devant elle ! Et après réflexion elle se dit qu’elle n’aurait rien contre. Mais ils savaient se tenir et, deux heures plus tard, les deux jeunes femmes quittaient la suite, l’une ravie de l’article qu’elle allait pouvoir écrire, l’autre horriblement déçue de n’avoir, une fois encore, pas pu conclure.
*****
Rentrée chez elle, ayant déposée sa cousine dans un bar où elle pourrait trouver chaussure à son pied pour au moins la nuit à venir, Barbie s’installa devant son ordinateur, fit craquer ses doigts l’un après l’autre, sourit et commença à taper :
Mariage au sein de la police de Manhattan ?
Info ou intox ?
FIN