Encore un couple auquel je ne crois pas, mais destiné à Stéphanie.
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Jeff Davis. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Guérir
- Tu as une sale tête !
- Merci, ça fait toujours plaisir à entendre !
- Mais c’est la vérité Hotch, que veux-tu que je te dise.
Puis, après quelques instants, Rossi avait repris :
- Tu ne crois pas qu’il serait temps de le lui dire ?
- Lui dire quoi ?
Rossi avait alors planté son regard dans le sien, sans ciller :
- Hotch ! J’ai l’impression que tu oublies à qui tu as à faire ! Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire la grimace ! Et ce n’est pas à moi que tu feras croire que tu ne ressens rien pour lui.
- Je ne sais pas de quoi tu parles !
Il était simplement parti, fuyant cette conversation qui le dérangeait. Mais maintenant, assis dans son canapé, regardant le portrait de Haley qu'il tenait dans ses mains, il ne pouvait plus fuir la réalité.
Guérir
D'un amour que l'on sait mort
D'un corps coulé dans son corps
Guérir
Se perdre en délits moches et sales
pour juste un peu de réconfort
Guérir...ça fait mal
Il y avait deux ans maintenant que son amour l’avait quitté, deux ans qu’il s’efforçait de mener une vie normale, deux ans qu’il s’occupait de Jack, leur enfant, leur amour, avec l’aide de Jessica sans qui il n’aurait sans doute pas pu mener de front son travail et son rôle de père.
Bien sûr il avait eu des aventures, des étreintes d’une heure ou d’un soir, pour répondre aux appels du corps, qui le laissaient à chaque fois avec des regrets ou des remords, avec l’impression qu’il était encore plus vide qu’avant, cette sale petite pensée qui lui disait qu’il trahissait Haley.
Pourtant il savait qu’il avait le droit de refaire sa vie, qu’elle ne lui en aurait pas voulu, qu’elle l’y aurait même encouragé. Mais cela lui semblait si difficile.
Guérir
De ses bras secs qu'on élague
De ce prénom comme un tag
Guérir
Se foutre des gens qui vous en veulent
D'être plus vide qu'un terrain vague
Guérir se fait seul ...se fait seul
Et puis il y avait eu ce déclic, quelques mois plus tôt, ce regard croisé qui lui avait fait comprendre qu’on le désirait et qu’on l’aimait. Mais ce regard l’avait effrayé plus que tout autre, parce qu’il n’avait rien vu venir, rien senti, rien compris et surtout parce qu’il avait soudain eu envie à son tour d’y répondre et de se noyer dans ces yeux-là.
Mais il n’avait pas le droit : il ne pouvait pas ainsi tourner le dos à tout ce qu’il croyait de lui et des autres, il ne pouvait pas faire cela à Jack, le fils de Haley, qui avait déjà eu sa part d’événements douloureux.
Alors il avait enfermé au plus profond de lui ce sentiment qui grandissait, espérant qu’ainsi en cage il finirait par s’étioler et par mourir.
Guérir
Les yeux rivés sur sa plaie
Des remords qu'on se refait
Guérir
Et regarder le venin doucement
S'inoculer a jamais
Guérir prend du temps
Seulement l’amour n’est pas un animal qui meurt lorsqu’on ne s’occupe pas de lui. L’amour est rusé, il est tenace, il est pugnace… Et petit à petit il avait érodé les barreaux de sa cage, et il s’était élancé hors de sa prison pour envahir son cœur, sa tête et son âme. Et il y avait eu cette nuit après une enquête difficile : un verre que l’on prend solitaire et une main sur votre bras, un regard qui croise le vôtre, ce regard qui vous hante depuis des mois déjà, ce regard qui, ce soir-là vous parle encore plus fort, jusqu’à vous assourdir, jusqu’à vous étourdir…
Ce regard auquel vous ne résistez pas, comme vous ne résistez pas à la voix qui vous cajole, aux mains qui vous caresse et à la volupté qui vous emporte.
Et au petit matin, dans les draps froissés, il s’était réveillé un autre homme, un homme dont le cœur désormais était habité par un autre nom, un nom qu’il pensait n’avoir pas le droit de prononcer en public, un nom qu’il n’aurait pas dû vouloir dire avec cette tendresse.
Il n’avait jamais soupçonné pouvoir aimer un homme et pourtant c’était arrivé, comme si le sort lui permettait de tourner la page sans trahir celle qui avait partagé sa vie.
Guérir
Pour s'éviter le pire ...guérir
De vouloir toujours guérir
Guérir
Et admettre qu'on n'a pas d'autres choix
De cette attente triste à en rire.
Il était de plus en plus difficile de se mentir, de se cacher, de se regarder en face dans le miroir. Il avait essayé de toutes ses forces de croire à un égarement passager, à la folie d’un soir un peu trop alcoolisé. Il avait tout fait pour tenir à l’écart celui qui faisait battre son cœur plus vite dès qu’il l’approchait.
Mais il savait que ses efforts étaient vains : il devait déposer les armes, il devait affronter son destin. Il n’avait pas le droit de faire souffrir son amant en le rejetant de cette manière, lui qui lui avait tout offert sans demander rien en échange. De toute façon, sa conversation avec Rossi lui avait ouvert les yeux : si celui-ci s’était aperçu de ce qui se passait, alors les autres devaient, sinon le savoir, du moins le soupçonner, et visiblement cela ne gênait personne. Il savait très bien que si cela avait été le cas, aucun de ses subordonnés ne se serait gêné pour aborder le sujet de front avec lui.
Oui, le moment était venu de revivre, d’accepter et d’aller de l’avant là où le destin les emmènerait. La vie était trop courte pour laisser passer une chance d’être heureux.
Guérir existe en toi
Existe en toi
- Hotch qu’est-ce que… ?
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. L’homme l’avait enlacé avant de poser ses lèvres sur les siennes tout en le poussant à l’intérieur de l’appartement et en fermant la porte du talon. Un instant interloqué, il ne tarda pas à se fondre dans l’étreinte, trop heureux pour poser d’autres questions.
Depuis le début il pensait son amour sans espoir et l’unique nuit accordée lui aurait suffi si tel avait été le choix de l’homme qu’il aimait plus que tout au monde. Bien sûr il souffrait de devoir aimer dans l’ombre, mais en aucun cas il n’aurait obligé son amant à quoi que ce soit pour lequel il n’était pas prêt.
- Pardon, je suis un idiot ! murmura Hotch en mettant fin à leur baiser.
- Non… Tu…
- Si ! Je suis un idiot ! Je mériterais que tu me jettes dehors pour t’avoir fait tant de mal !
- Tu ne m’as pas fait de mal.
- Bien sûr que si ! Mais ce ne sera plus le cas. Désormais je sais ce que je veux.
- Et c’est ?..., balbutia-t-il, le cœur battant la chamade et les jambes en coton.
- Et c’est toi ! Je veux vivre avec toi, je veux pouvoir t’aimer, je veux te donner du plaisir, je veux que tu sois heureux, avec moi et avec Jack.
- Tu es sûr ?
- Je n’ai jamais été aussi sûr ! Spencer Reid, veux-tu venir partager ma vie ? Ce ne serai pas toujours rose, mais je ferai de mon mieux, je te le jure !
- Bien sûr que ce sera rose, parce qu’auprès de toi ma vie ne pourra être que belle ! le contredit le génie.
Puis ils cessèrent de parler pour sceller le début de leur nouvelle vie en unissant leurs corps dans un hymne de joie et de plaisir qui était un cadeau à la vie et à l’amour.
FIN
Chanson de Florent Pagny