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Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G
3 participants
Auteur
Message
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Dim 5 Mai 2013 - 20:02
Voici la dernière fiction que j'ai publié dans le fanzine, celle-ci sur une illustration de Stéphanie (lien à venir) C'est une fiction composée de petites scènes entre père et fils après la mort de Haley...
Déclaration : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Jeff Davis. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
SE RECONSTRUIRE ENSEMBLE
Hotch serrait son petit garçon sur son cœur : son amour, son bébé… Cet enfant qu’Haley lui avait donné et qui lui avait tant manqué durant ces mois d’enfer. Il le serrait contre lui et il tentait de retenir ses larmes : à cause de lui, cet enfant était tout ce qui lui restait, tout ce qu’il restait d’Haley. Et ce fut à cet instant précis que l’agent spécial Aaron Hotchner, superviseur du Bureau d’Etudes Comportementale du F.B.I. à Quantico, se fit le serment de toujours faire passer son enfant avant tout le reste et de lui offrir la meilleure vie qu’il puisse jamais avoir, pour lui, pour Haley qui avait donné sa vie pour le sauver, pour expier cette faute d’avoir attiré le malheur sur eux. Jack n’avait plus de mère mais il aurait le meilleur des pères.
*****
- Repose en paix Haley…
Ils s’éloignaient du cimetière dans la limousine de l’entreprise qu’il avait contactée pour s’occuper des funérailles de son épouse… de son ex-épouse corrigea-t-il machinalement. Non… De son épouse. Haley et lui s’aimaient et c’était simplement son foutu boulot qui avait mis une distance de plus en plus insurmontable entre eux. Mais sans Foyett, sans doute se seraient-ils retrouvés un jour, sûrement, il ne pouvait pas en être autrement. Depuis le lycée ils s’aimaient et il n’avait jamais eu d’yeux que pour elle et elle pour lui. Ils étaient faits pour vivre ensemble.
Mais désormais il n’y aurait plus de retour en arrière possible. Haley reposait sur ce carré de terre, dans ce grand espace calme qu’elle aurait sans doute apprécié. Plus jamais il n’entendrait sa douce voix, son rire cristallin, plus jamais sa main ne se poserait sur la sienne, plus jamais elle ne l’épaulerait, ne le rassurerait en quelques phrases ou d’un sourire, plus jamais ils ne pourraient partager ces instants intenses et magnifiques où leurs corps se fondaient l’un dans l’autre et où leurs âmes fusionnaient.
L’âme de Haley était partie et la lumière s’était éteinte.
- Ne pleure pas papa… Ne sois pas triste… Moi je suis là…
La voix de Jack le sortit de sa prostration. Il regarda l’enfant qu’il tenait sur ses genoux et vit ces yeux si semblables à ceux de sa mère, cette petite moue qu’elle avait. Il regarda sa main sur laquelle les petits doigts s’étaient posés et l’émotion lui noua la gorge : oui, Jack était là ! Grâce au ciel la folie meurtrière de Foyett ne l’avait pas atteint. Mais il s’en était fallut de si peu.
- Je ne pleure pas chéri, tu vois… je ne pleure pas.
L’enfant le regarda d’un air grave, ce même air qu’avait Haley quand il tentait de lui mentir pour lui dissimuler ses préoccupations :
- Je sais bien que tu pleures papa. Moi aussi je suis triste. Mais on est tous les deux et on ne se quittera jamais. Hein papa ?
Et dans la question le profileur entendit toute la détresse et la terreur d’un enfant qui vient de perdre l’un de ses parents et sait désormais que le monde est cruel et que rien n’est éternel, surtout pas le bonheur. Alors il se redressa et adressa un sourire au gamin :
- Je serai toujours là pour toi Jack, toujours…
- Et je serai toujours là pour toi papa, toujours…
Et lorsqu’il serra le petit corps contre lui, Hotch comprit qu’Haley ne l’avait pas laissé seul : elle lui avait confié ce qu’ils avaient fait de mieux dans leur vie. Son devoir était clair désormais : faire de Jack un adulte accompli, libre de ses choix, quelqu’un de bien dont Haley aurait été fière.
*****
Des cris dans la nuit et des pleurs… Hotch se leva brusquement, chercha son arme d’une main nerveuse puis soudain comprit ce dont il s’agissait : Jack. Abandonnant l’idée de prendre son automatique qui ne pourrait qu’inquiéter l’enfant, il se rua dans la chambre. Assis sur le lit, le petit garçon pleurait toutes les larmes de son corps et Hotch s’approcha de lui, le prit dans ses bras et le berça doucement.
- Chut mon chéri… C’est fini… Tout va bien… Je suis là… Tout va bien.
Non, tout n’allait pas bien, rien n’irait plus jamais bien, scandait une petite voix hystérique et colérique dans sa tête. Comment les choses pourraient-elles aller bien alors qu’Haley reposait à dix pieds sous terre.
Il avait encore en mémoire les derniers mots qu’elle lui avait dits, ceux prononcés lors de l’oraison funèbre et son rire, son rire qui tintait à ses oreilles au moment où il s’y attendait le moins. Haley était là, auprès de lui, auprès de Jack, jour après jour. Elle était là dans le sourire du petit déjeuner, dans le rire de l’après-midi, dans le baiser du soir… Elle était là dans cet enfant qui hoquetait dans ses bras et qu’il calmait en le berçant tendrement.
Il se faisait des reproches : il aurait bien dû se douter qu’après les obsèques, son installation dans cet appartement qu’il ne connaissait pas, Jack serait perturbé. Mais il avait voulu normaliser les choses le plus possible, aussi il l’avait envoyé se coucher à l’heure précise où Haley voulait qu’il se mette au lit.
- Chut… Ce n’était qu’un cauchemar.
- Le méchant homme papa… Il est revenu… Et il te faisait du mal… Et j’étais tout seul et…, sanglotait l’enfant en s’accrochant à lui.
La vague qui souleva Hotch était un véritable tsunami d’émotions à l’état brut : rage, haine, culpabilité, désespoir formait une boule brûlante dans sa poitrine et dans sa gorge. A cet instant précis il regrettait presque que Foyett soit mort : il aurait pris tellement de plaisir à le tuer lentement avec les raffinements de cruauté qu’il avait pu observer chez tel ou tel des criminels qu’il avait traqués. Oui, il aurait aimé le voir souffrir comme il avait fait souffrir Haley, comme il les faisait encore souffrir lui et Jack.
- Le méchant ne reviendra plus mon chéri. Il est mort. Il ne fera plus jamais de mal à personne.
- Tu l’as tué ?
Un instant il se demanda s’il devait répondre à cette question, mais il savait que l’enfant en connaissait déjà la réponse. Il espérait seulement qu’il ne comprenne jamais comment il avait totalement perdu la notion du bien et du mal durant quelques minutes et quel plaisir fugace il avait ressentit l’espace d’une fraction de seconde : ce plaisir qui l’épouvantait par-dessus tout, lui ayant montré que les monstres sont parfois tapis à l’intérieur de soi. Il ne souhaitait pas que son petit garçon sache qu’il n’éprouvait aucun remords du décès de cet homme.
- Oui, je l’ai tué Jack.
- Parce qu’il avait fait du mal à maman ?
Répondre oui, était-ce l’amener à penser que la vengeance est un acte normal et juste ? Mais répondre non c’était aussi lui mentir.
- Parce qu’il voulait me faire du mal aussi… Je me suis défendu…
- Tu l’aurais tué s’il avait voulu me faire du mal ?
Il écarta un peu l’enfant pour le regarder dans les yeux avant de dire d’une voix persuasive :
- Je ne laisserai jamais personne te faire du mal Jack, jamais ! Tu me crois n’est-ce pas ?
C’était presque une supplication que cette question posée à un enfant de quatre ans. Crois-moi, je ne faillirai plus. Crois-moi, je ne te mettrai plus en danger. Crois-moi, je serai toujours là pour toi. Il fallait que son enfant le croie parce que sinon il n’y avait plus rien dans cette vie qui vaille le coup d’être vécu !
Le garçonnet soutint sans faillir le regard de son père et, posant ses mains en coupe sur le visage grave, il répondit de sa voix fluette :
- Oui papa, je te crois. Je sais que tu ne laisseras jamais personne me faire du mal. Et moi aussi je te protègerai, je te le promets.
Hotch sourit pour étouffer le sanglot qui lui montait à la gorge et serra de nouveau l’enfant contre lui, enfouissant son visage au creux de son épaule et respirant l’odeur de son petit corps tiède, cette odeur de miel et de lavande qui lui rappelait tant celle de sa mère.
- Il faut dormir maintenant Jack…, dit-il en allongeant le petit et en le bordant tendrement.
Deux yeux suppliants se fixèrent sur lui tandis qu’une petite moue déformait la bouche :
- Je peux venir avec toi ? Juste pour cette nuit ?
Hotch savait qu’il n’aurait pas dû accepter. Mais le moyen de refuser de céder à cet air-là ? Il sourit et tendit la main :
- D’accord. Mais juste pour cette nuit hein ?
- Promis ! sourit l’enfant en se relevant précipitamment et en attrapant la main paternelle.
L’agent se pencha vers lui et le prit dans ses bras. Il savait bien que malgré cette promesse il y aurait d’autres nuits où son fils viendrait se blottir contre lui, et même, il l’espérait. Parce que tandis qu’il l’écoutait respirer dans le noir, roulé en boule contre son flanc, il se sentit bien pour la première fois depuis longtemps.
Désormais il savait que Jack et lui allaient s’en sortir, parce qu’ensemble ils étaient indestructibles.
*****
(à suivre)
Yseult Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 7000 Date d'inscription : 23/08/2010 Age : 45 Localisation : Courcelles, Belgique
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Dim 5 Mai 2013 - 20:50
T'as pas plus gai pour un dimanche soir . Il a fait beau, le soleil a brillé, les oiseaux ont chanté et plaf, tu postes ça
Le rire, comme les essuie-glaces, permet d'avancer même s'il n'arrête pas la pluie!
La perfection n'existe pas sur Terre", Mais alors...D'où viens-je ? ;-)
Invité Invité
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Lun 6 Mai 2013 - 20:04
Bon sang, toujours aussi triste et poignant ce premier chapitre ! Ils ont perdu une compagne, une mère, dans la douleur la plus abominable et c'est l'amour et l'entraide qui les rendront plus forts et leur permettront de poursuivre leur chemin du mieux qu'ils pourront. Tout petit, Jack, mais déjà bien éveillé pour son âge et très conscient des évènements. Le père soutient le fils mais le fils soutient aussi le père, ils sont unis dans ce malheur qui les accablent...
Très émouvante première partie...
Aragone17 Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 8259 Date d'inscription : 03/01/2010 Age : 58 Localisation : Dans les bras du Gallois!
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Lun 6 Mai 2013 - 20:49
me souviens de cet épisode, pauvre petit Jack si jeune et orphelin de mère . Triste cette première partie
Le silence est parfois plus éloquent que les mots
**
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Lun 6 Mai 2013 - 22:14
Le dimanche soir précédant de peu le lundi matin, cette partie reflète bien l'état d'esprit dans lequel j'étais... Merci de vos commentaires. Cette histoire m'est assez chère, j'ai aimé l'écrire parce que cet épisode m'avait vraiment touchée et le montage de Stéphanie m'avait donc intéressée. Je suis ravie que vous la suiviez... Pour ce soir une partie plutôt courte basée aussi sur un épisode de la série, celui où Jack doit fêter Halloween avec son père.
*****
- Papa, je suis toi !
Le cœur de Hotch sembla exploser dans sa poitrine à cette déclaration d’amour inconditionnelle, à l’admiration qu’il lisait au même moment dans les yeux de son enfant.
Il n’en laissa rien paraître tandis qu’il se baissait et prenait l’enfant dans ses bras.
Comment un père doit-il réagir quand il s’aperçoit que son petit garçon voit en lui un super héros bien plus puissant que Spiderman, au point de préférer se déguiser en agent du F.B.I. plutôt qu’en homme araignée pour Halloween ? Comment lui expliquer qu’il était loin d’être un héros, qu’il n’était qu’un homme avec ses faiblesses et ses erreurs, ses craintes et ses désespoirs ?
Un jour sans doute Jack saurait que son père n’était pas un héros, mais c’était si bon de voir dans ses prunelles cette confiance indéfectible, cette certitude que son père pourrait sauver le monde mieux que toutes les créatures masquées et encapées qui fleurissent dans les comics et à la télévision.
Oui, ce soir d’Halloween, Aaron Hotchner se sentit vraiment un héros, par la magie du regard d’un enfant de quatre ans qui retrouvait petit à petit le sourire et le rendait en même temps à son père.
- Viens-là bonhomme. Voilà… Allons chercher des bonbons.
Et tandis qu’il regardait son enfant aller frapper aux portes et quémander avec son sourire charmant quelques friandises qu’on lui offrait toujours avec bon cœur, une fois de plus les pensées de Hotch s’envolèrent vers Haley, leur bonne fée, celle qui veillait sur eux de là où elle était et qu’il retrouvait jour après jour plus présente dans les réactions de leur petit garçon.
La collecte finie, l’agent du F.B.I. junior rangea sa panoplie, se lava les dents et se glissa dans son lit où il se blottit contre son père le temps que celui-ci lui lise une histoire.
Un père et un fils, une soirée tranquille… Qui aurait pu, en voyant cette scène, imaginer l’orage qu’ils venaient de traverser ?
*****
Aragone17 Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 8259 Date d'inscription : 03/01/2010 Age : 58 Localisation : Dans les bras du Gallois!
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Lun 6 Mai 2013 - 22:25
c'est mignon Jack déguisé comme son papa beaux moments entre père et fils
Le silence est parfois plus éloquent que les mots
**
Invité Invité
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Mer 8 Mai 2013 - 15:35
Un petit garçon rempli d'admiration pour son papa, son héros. C'est une très belle scène...
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Mer 8 Mai 2013 - 21:26
Merci les fille...
*****
- C’est ta faute d’abord ! Si tu avais été là maman ne serait pas morte ! Je ne te pardonnerai jamais !
- Jack ! Jack, reviens immédiatement !
Peine perdue, l’adolescent était parti en claquant la porte et le temps que son père prenne ses béquilles pour le suivre, il avait disparu dans l’allée de la maison.
Tristement, Hotch se traîna jusqu’au canapé où il se laissa tomber, accablé. Comment en étaient-ils arrivés là ? Où s’était-il trompé ? Quelle avait été sa faute, son erreur ?
En fait il savait très bien quelle avait été sa faute : ça avait été de ne pas tuer Foyett lorsqu’il en avait eu l’occasion, de mettre ainsi sa famille en danger.
Il était normal que Jack le haïsse : à cause de lui il avait dû grandir sans mère. Bien sûr Jessica avait été là, s’était occupé de l’enfant tandis que lui parcourait le pays du nord au sud et de l’est à l’ouest en traquant des monstres pires que Foyett et en les mettant hors d’état de nuire. Mais malgré tout son amour pour l’enfant, Jessica n’avait jamais pu remplacer la douce Haley. Et puis, six ans plus tôt, elle avait fait la connaissance de Louis et elle s’était mariée. Elle avait maintenant deux petites filles qui accaparaient son temps et était moins présente pour son neveu.
C’est en partie pour cela que Hotch avait fini par accepter le poste purement administratif qu’on lui proposait à Quantico : superviser la formation des futurs profileurs en même temps que surveiller les différentes équipes qui constituaient maintenant le bureau d’études comportementales. Si certains se louaient qu’il y ait désormais plus d’agents dans ce service, Hotch, lui, y voyait surtout le signe que les monstres proliféraient et que l’humanité n’en sortait pas grandie. Mais ce poste, même s’il l’accaparait, lui permettait de ne plus être si souvent absent. Il lui arrivait encore de devoir animer des séminaires à droite ou à gauche, mais bien moins fréquemment. Lorsque cela arrivait, Jack allait chez sa tante et son oncle, avec lequel il s’entendait à merveille. Il adorait aussi ses petites cousines et ne renâclait donc jamais à ce changement dans ses habitudes.
Mais petit à petit un fossé s’était creusé entre Hotch et son fils. Rossi, à qui il en avait parlé, lui avait dit que c’était normal : Jack entrait dans l’adolescence, la période des hésitations, des conflits… Ce n’était qu’un mauvais moment à passer.
Mais après cette scène, Hotch en doutait. L’adolescent de seize ans lui avait jeté à la figure cette accusation qu’il attendait depuis douze ans maintenant. Depuis ce jour où il l’avait retrouvé, blotti dans ce coffre, et l’avait sorti de la maison maudite, le plaquant étroitement contre son torse pour qu’il ne voit pas le cadavre de sa mère. Mais il était évident que l’enfant n’avait pas pu oublier.
Bien sûr, aux yeux du petit garçon qu’il était alors, son père était pour lui un héros, le chevalier blanc en armure venu l’arracher des griffes du méchant sur son destrier SUV noir… Mais au fil du temps, il s’était aperçu que son idole avait des pieds d’argile.
Pourtant, jusqu’à quelques mois auparavant, Hotch avait eu l’impression d’avoir plutôt réussi : Jack était un adolescent épanoui, heureux de vivre. Ils passaient ensemble des soirées à rire en se remémorant leur vie en commun, les anecdotes de leur passé, le premier home-run du garçon lorsqu’il avait neuf ans, son intégration dans l’équipe de basket à ses onze ans, puis dans l’équipe de football du lycée la même année où il avait été accepté dans la troupe de théâtre.
Hotch se souvenait parfaitement de sa réaction lorsque Jack lui avait dit qu’il faisait partie du club théâtre : il s’était revu lui-même adolescent, peu doué pour la comédie, mais irrésistiblement attiré par les beaux yeux de la jeune comédienne pour laquelle il avait bravé les moqueries des copains. La comédienne était devenue sa femme et leur enfant, qui lui ressemblait tant, semblait avoir hérité de son talent plutôt que de celui de son père, fort heureusement pour lui, songeait celui-ci ivre de fierté en voyant son fils saluer à l’issue de sa première représentations publique, ovationné par les spectateurs qui avaient apprécié à sa juste valeur sa performance toute en justesse et en finesse.
C’était il y avait tout juste deux ans… Une éternité aurait-on dit tant les choses depuis avaient mal tourné entre eux, comme si, petit à petit, le garçon prenait conscience que son père n’était pas l’homme qu’il pensait et que la faute originelle revenait entacher leurs relations de manière indélébile.
Pourtant ils avaient eu encore de bons moments, des moments heureux, des moments tendres et des moments où ils se retrouvaient autour de photos, de films où Haley jouait le premier rôle et qui les empêchaient d’oublier totalement son visage.
Mais désormais, même ces moments étaient révolus et leurs seules relations semblaient être ces scènes qui les opposaient de plus en plus fréquemment, surtout depuis que Hotch avait commencé à fréquenter April. Durant douze ans, le profileur n’avait jamais senti son cœur battre comme il avait battu pour Haley. Bien sûr il avait eu des aventures : il était un homme et il ne pouvait se satisfaire exclusivement de l’amour de son fils, la chair réclamait aussi son écot. Mais Jack n’avait jamais rien su de ces liaisons plus ou moins brèves, de ces étoiles filantes qui venaient éclairer un peu le ciel sombre de son père. Hotch avait toujours refusé de lui imposer une femme, de lui faire croire qu’une autre pouvait remplacer sa mère. Peut-être avait-il eu tort, pensait-il en cet instant tandis qu’il appelait Jessica pour savoir si, comme d’habitude, Jack s’était réfugié chez elle après la dispute qui les avait opposés lorsqu’il avait enfin osé parler d’April à son fils.
Il avait rencontré la doctoresse à l’hôpital trois mois plus tôt. C’était elle qui s’était occupé de lui après son accident : un chauffard ivre avait perdu le contrôle de son véhicule et foncé sur la terrasse d’un café. Hotch, qui y était attablé avec un contact, avait vu le lourd pique-up foncer sur l’enfant qui, tétanisé, le regardait venir, les yeux exorbités. Il avait pu écarter le garçonnet de la trajectoire, mais avait payé le prix de son héroïsme de fractures aux jambes et au bassin. C’était grâce à April s’il marchait aujourd’hui. Dès le départ, Jack s’était montré hostile à la doctoresse, comme s’il avait senti, bien avant les adultes, qu’elle pourrait lui « voler » son père. Mais son animosité n’avait rien pu contre l’attirance qui s’était petit à petit faite plus violente entre l’homme privé depuis longtemps d’une vraie tendresse féminine et la femme, veuve d’un soldat tombé en Irak, qui élevait seule des jumeaux d’une douzaine d’années.
Après des mois de louvoiement, de mensonges à leurs familles réciproques, les deux adultes avaient décidé de mettre les choses à plat et de tenter de construire quelque chose de réel. Si Sarah et Josh, les enfants d’April, avaient fort bien réagi, ayant déjà rencontré Hotch et l’appréciant beaucoup, eux qui manquaient cruellement d’image paternelle, la réaction de Jack avait été bien différente et son père se demandait maintenant comment il avait pu laisser les choses en arriver à ce point.
Mais après tout, sans doute n’était-ce que la juste punition de ce qu’il avait provoqué douze ans plus tôt. On peut tout faire croire à un enfant de quatre ans, mais un adolescent de seize, qui plus est avec deux classes d’avance et particulièrement mature, est capable de tout remettre à sa place, de comprendre, de juger…
Quelle idée il avait eu aussi d’essayer de remplacer Haley ! Pour son fils, il ajoutait en plus l’insulte de l’oubli à sa culpabilité de départ. Si au moins il n’avait pas caché sa liaison… Mais non… De toute façon, Jack ne pourrait jamais accepter une autre femme dans leur vie. Haley avait été leur point commun, ce qui les soudait, celle qui leur avait insufflé la force de s’appuyer l’un sur l’autre et de se relever… Aux yeux de Jack, personne ne pourrait jamais occuper cette place, pire, quiconque viendrait s’immiscer dans leur vie, romprait ce lien si fort qui les unissait : comme si on tuait Haley une seconde fois…
- Papa… Je suis désolé… Je n’aurais jamais dû te dire ça.
Deux mains sur ses épaules l’arrachèrent à ses mornes pensées. Il leva les yeux vers son fils qu’il n’avait pas entendu rentrer et ses yeux se mouillèrent en le voyant si semblable à l’enfant perdu qu’il avait pris contre lui douze ans plus tôt. Certes il était plus grand et les courbes enfantines de son visages s’étaient désormais presque totalement estompées, mais ses yeux étaient les mêmes et ses lèvres avaient cette même moue inquiète.
- Non… Tu avais raison… C’est moi qui…
- NON ! Tu sais très bien que tu n’es pas responsable. Et je le sais aussi. Je voulais juste te faire du mal et j’ai réussi. Je suis désolé.
- Tu n’as pas à l’être mon chéri…
Mon chéri… Depuis combien de temps n’avait-il pas pu appeler ainsi son fils, celui-ci prenant désormais l’épithète affectueuse comme de la condescendance ?
- … C’est moi. J’ai eu tort de penser à laisser une femme entrer dans notre vie. On est bien tous les deux et…
- Non papa… Non ! C’est moi qui me suis conduit comme un gamin pourri-gâté et capricieux.
Et comme Hotch ouvrait la bouche, il lui coupa la parole d’un geste impérieux dans lequel, presque amusé, le père reconnut sa propre gestuelle :
- S’il te plaît ! Laisse-moi terminer. Depuis que maman nous a quittés, tu as toujours été là pour moi, comme tu me l’avais promis. Tu n’as jamais manqué un de mes matchs, une de mes expositions, les rencontres avec les professeurs… Ou bien quelques fois, mais parce que tu poursuivais un quelconque monstre dans une quelconque ville et dans ces cas-là tu prenais toujours le temps de m’appeler et tu demandais à Jessica de faire des photos ou des films pour ne rien rater ! Tu savais toujours quand j’allais mal, quand j’étais inquiet, quand je doutais… Et durant toutes ces années, je ne me suis jamais demandé si tu aurais envie d’autre chose, d’avoir une autre femme, un autre enfant. Je me suis conduit comme un égoïste. Je suis assez grand pour me douter que sans doute il y a eu des femmes dans ta vie, mais tu n’en as jamais parlé. Alors si tu me parles d’April, c’est qu’elle compte pour toi et je n’ai pas le droit de t’empêcher d’être heureux. Je suis sûr que maman aurait voulu que tu refasses ta vie, et même je suis sûr qu’elle est furieuse que tu ne l’aies pas refaite avant. Alors, si tu veux vraiment vivre avec April, je vote pour… Je ne te promets pas de l’aimer… Je ne l’appellerai jamais maman… Mais si elle te rend heureux, alors je l’accepterai.
Hotch resta muet quelques instants avant de dire, d’une voix étouffée par l’émotion :
- Depuis quand es-tu devenu si sage ?
- Je ne suis plus un bébé papa… Dans un an je serai à l’université et toi tu serais tout seul. Je n’ai pas le droit de t’empêcher de vivre ta vie.
- Jack… Je suis désolé de ne pas t’avoir parlé plus tôt. Ca aurait peut-être été plus facile…
- Non… Je ne pense pas… Personne ne pourra remplacer maman dans ma vie.
- Personne n’aura jamais cette intention… Et sache que personne ne la remplacera jamais dans ma vie non plus. Ta mère occupera toujours une place à part dans mon cœur et dans ma tête, une place que nulle autre ne pourra jamais prendre.
Il vit un sourire hésitant se peindre sur les lèvres qui ressemblaient tant à celles d’Haley.
- C’est vrai ?
- Est-ce que je t’ai jamais menti Jack ?
- Non… Jamais. Je suis désolé papa… Tu sais que je ne pensais pas ce que je t’ai dit.
- Je sais… C’est oublié mon chéri.
- Alors si je ne le pense pas, je voudrais que tu me fasses une faveur.
- Laquelle ?
- Arrête de le penser toi-même.
De nouveau Hotch se demanda comment l’adolescent pouvait être si intuitif. Sans doute un trait de caractère qu’il avait hérité de lui, songea-t-il.
- Papa…
Il retourna son attention sur Jack.
- Oui fiston ?
- Tu es un père génial, tu le sais ça ?
- Pas vraiment, mais ça me rassure de l’apprendre.
Puis, après quelques instants il ajouta :
- Est-ce que je ferais une faute impardonnable si je prenais mon grand fils dans mes bras ?
- Je me demandais si tu allais jamais me le proposer ! rétorqua l’adolescent en se jetant dans les bras tendus.
Avec un petit pincement au cœur, Hotch s’aperçut que désormais, lorsqu’il le tenait ainsi contre lui, son garçon était exactement à sa hauteur. Bientôt, il le dépasserait… Puis il repoussa cette pensée d’un geste et profita de cet instant qui lui était de plus en plus chichement compté : serrer son enfant contre son cœur, cet enfant d’Haley qui était en train de devenir un homme à son tour.
(à suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Jeu 9 Mai 2013 - 20:40
Période de tous les conflits. Il a pris un petit coup dans l'aile le héros du fiston. Mais petit est devenu grand et l'adolescence est vraiment une période particulièrement éprouvante parfois pour les parents... Mais le père et le fils ont partagé tellement de douloureuses épreuves que la complicité et l'amour qui les lient sont bien plus puissantes que les paroles malheureuses...
C'est un très beau chapitre...
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Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Jeu 9 Mai 2013 - 22:26
Partie 1 et 2 :j\'aime: :j\'aime: Je me suis relancée dans cette série depuis pas longtemps et quand je suis tombée sur la mort de Haley... c'était juste... horrible ! En tout cas, très belle suite. Triste et réconfortante à la fois. Pére et fils qui se soutiennent, surtout le plus petit qui garde la tête haute. Ensuite, le déguisement, quoi de mieux que de valoriser son père ?
Partie 3, très touchant, malgré les mots blessant de Jack qui fait que Hotch doute de lui . La fin était juste adorable. Le fils qui lui fait comprendre que son père a le droit d'avoir une vie avec une autre tout en sachant qu'il partirait à l'université. très belle complicité !
Merci, ça remonte le morale.
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Ven 10 Mai 2013 - 22:36
Un grand merci à vous deux de vos commentaires...
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« C’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui, chers camarades qui m’avez fait l’honneur de me demander de clôturer cette dernière année d’université qui va nous voir entrer chacun dans la vie active, nous séparer. Sans doute certains d’entre nous garderont-ils des contacts, mais beaucoup vont se perdre de vue. Peut-être nous retrouverons-nous à l’occasion de réunions d’anciens élèves, peut-être pas, qui sait ce que la vie nous réserve.
Alors puisqu’aujourd’hui je suis votre porte-parole, je sais que vous attendez de moi que je parle de ces quatre années d’études, de nos rivalités, de nos complicités, de nos bêtises d’étudiants et de nos moments de doute. Je sais que vous vous attendez à ce que je dise comment je vois notre avenir, mon avenir… Que je vous encourage à persévérer dans la voie que vous avez choisi, à ne pas vous laisser abattre par l’adversité, à toujours rester compatissants, indulgents sans pour autant vous laisser manipuler, en un mot à réaliser vos rêves sans trahir ce que vous êtes en ce moment.
Je sais que vous attendez tout cela, et pourtant ce n’est pas ce que j’ai envie de dire. Je voudrais juste vous parler d’une tranche de vie, un moment qui pourrait être universel, non dans sa forme, mais dans l’enseignement qu’on pourrait en tirer, et qui m’a fait ce que je suis aujourd’hui.
Lorsque j’avais quatre ans, j’ai perdu ma mère. Je ne me rendais pas vraiment compte à ce moment-là de ce que cela voulait dire. Bien sûr j’étais triste de savoir que je ne la verrais jamais plus, qu’elle ne me câlinerait plus, qu’elle ne m’embrasserait plus et que je n’entendrais plus le son de sa voix. Mais je ne savais pas ce vide que jamais personne ne pourrait combler.
Pourtant j’ai été heureux, j’ai grandi comme n’importe quel enfant, avec ses joies, ses peines, ses réussites et ses échecs. J’ai été choyé et protégé plus peut-être qu’un autre, grâce à un homme. Cet homme c’est mon père. Agent du F.B.I., il était souvent absent, obligé de traquer des criminels sur tout notre territoire, mais même lorsqu’il n’était pas là je sentais sa présence : un coup de téléphone, des petits mots qu’il m’avait laissés, des surprises qui m’attendaient… Je savais que mon père pensait à moi et qu’il me reviendrait.
Je me souviens que, lorsque maman est partie, il m’a promis qu’il serait toujours à mes côtés et il a tenu sa parole. On dit que je ressemble à ma mère, c’est vrai sans doute. Mais j’aime aussi à penser que je ressemble à mon père, que j’ai son honnêteté presque rigide, sa rigueur morale, son intégrité, son humanité, son souci des autres… Le plus beau compliment qu’on puisse me faire c’est de me dire que je lui ressemble. Grâce à lui j’ai appris qu’on peut tout surmonter lorsqu’on le veut, mais aussi qu’un homme a le droit d’être faible, tant que cette faiblesse ne lui sert pas d’excuse pour se laisser aller. Un homme n’a pas à avoir honte de pleurer : il y a un temps pour les larmes et un temps pour le rire, un temps pour la joie et un temps pour le chagrin, un temps pour le crime et un temps pour la justice.
Il y a un temps pour prendre son envol et ce temps est venu pour nous.
Je ne sais pas ce que chacun deviendra, j’aimerais avoir ce pouvoir. Ou plutôt non : je préfère que chacun s’imagine avoir tous les possibles dans les mains. Si l’on savait ce que l’avenir nous réserve, on arrêterait de se donner du mal.
Je ne sais pas ce que deviendra chacun d’entre nous. Pour ma part, en septembre, je vais entrer au F.B.I. Et ne pensez pas qu’il m’a poussé dans cette voie : il a tout fait pour m’en dissuader au contraire. Il ne voulait surtout pas de cette « vie-là » pour moi. Mais il a fini par me laisser faire mon choix, comme toujours, et je sais que je pourrai compter sur lui sans restriction pour m’encourager dans ma nouvelle vie. Ca ne sera pas facile et je le sais : mais c’est ce que je voulais, ce que je sentais que je devais faire. Aider à mon tour pour payer cette dette que j’ai contractée envers le destin.
Chacun de vous, chacun de nous à un rêve, un but, un modèle à atteindre. Je vous souhaite tous de les réaliser. En ce qui me concerne je sais ce que je veux être : un homme comme mon père.»
La salve d’applaudissements nourris qui marqua la fin du discours fit monter des larmes de fierté aux yeux de Hotch. Il tourna la tête vers April qui lui tenait la main et ils se sourirent, puis éclatèrent de rire en voyant les deux enfants applaudir plus fort que les autres, Telma rayonnante de fierté tandis que le petit Richard, dit Dick, hurlait à la cantonade :
« C’est mon grand frère ! »
Et lorsque les diplômés rejoignirent leur famille, le petit garçon de cinq ans se jeta dans les bras de son héros. Hotch, ému, remarqua dans les prunelles de son dernier né la même confiance inébranlable, la même admiration incommensurable qu’il lisait dans celles d’un petit Jack du même âge.
Le petit Jack avait bien grandi : âgé de vingt-quatre ans, il dépassait maintenant son père d’une tête. C’était un magnifique jeune homme qui faisait tourner bien des têtes. Le père et le fils s’étreignirent puis, faisant mine d’être mécontent, Hotch reprocha :
- Tu aurais pu faire un discours autre que sur ton père ! Mais de quoi ça a l’air !
- Il est d’usage que le major de promotion fasse un discours qui soit une leçon de vie, une ligne à suivre pour les années à venir. Quelle meilleure ligne aurais-je pu choisir que celle que tu m’as tracée ?
Emu, Hotch serra la main de son fils avant que celui-ci ne soit accaparé par les autres : Dereck, désormais patron du bureau depuis que Hotch avait pris sa retraite, ne conservant qu’un poste de consultant, Emily venue exprès de Miami où elle dirigeait le bureau local, Rossi, lui aussi en retraite et revenu à ses travaux de plume, Pénélope qui arborait le sourire radieux de la femme qui a réussi et couvait du regard quatre adolescents dont le teint pain d’épice indiquait sans nul doute que leur géniteur était l’agent qui se tenait aux côtés de sa princesse, et puis Reid, souriant jusqu’aux oreilles, éternel adolescent un peu décalé qui vivait en couple avec un agent rencontré quelques années plus tôt et pour lequel il avait quitté le bureau d’études comportementales pour reprendre un poste d’universitaire afin de pouvoir le suivre dans son affectation à Chicago.
Mais même s’ils étaient loin les uns des autres, les membres de l’équipe de Hotch, comme ils continuaient à s’appeler, ne manquaient jamais de prendre régulièrement des nouvelles les uns des autres et de s’entraider lors des affaires un peu compliquées : ce qu’ils avaient vécu ensemble était trop fort pour que les liens qui les unissaient puissent se rompre ainsi.
C’est aussi cela qui avait fait l’équilibre de Jack : cette grande famille où personne n’était du même sang, mais qui lui avait procuré un cocon où il s’était épanoui.
Souriant, le jeune homme embrassait maintenant la fidèle Jessica, sa tante bien aimée, son oncle et ses cousines, devenues deux fraiches adolescentes, avant de donner une bourrade à Josh, le fils d’April et d’enlacer tendrement Sarah, sa jumelle, avec laquelle, après des années de lutte, il avait fini par entamer la relation amoureuse qui avait éclos entre eux l’année des quinze ans de la jeune fille. Jack s’était toujours refusé à céder à cette attirance : Sarah n’était certes pas sa sœur de sang, mais par le mariage de sa mère avec son père à lui, elle était devenue une demi-sœur. Et puis ils avaient quatre ans de différence ! Mais quelques mois plus tôt la jeune femme avait été victime d’une agression et il avait alors compris que la vie sans elle ne serait rien.
Hotch et April l’avaient encouragé dans son choix, allant jusqu’à menacer, s’il persistait dans son attitude, selon eux idiote, de se séparer pour que leurs enfants puissent être heureux ensemble. C’est cette menace, bien que fictive, qui avait fini par décider Jack. Malgré son opposition de départ à l’irruption de la doctoresse dans la vie de son père, il s’était vite attaché à elle et la présence de Josh et Sarah lui plaisait, d’autant que le jeune garçon l’avait aussitôt érigé en modèle, ce qui n’avait pas été sans lui procurer une délicieuse satisfaction pour l’amour propre. Et le jour où, sans y penser, il avait appelé April « maman », il avait compris que sa famille était recomposée. Telma et Richard étaient venus agrandir la tribu six et cinq ans plus tôt et il était devenu le grand frère adulé, respecté et adoré.
Et aujourd’hui tous ceux qu’il aimait étaient là, autour de lui et son cœur se gonflait d’amour et de reconnaissance. Tous étaient là… Tous… sauf…
- Allez-y tous les deux, dit April en souriant.
- Viens avec nous, proposa spontanément le garçon.
- Non. C’est ton moment, votre moment. On se retrouvera à la maison.
Hotch déposa un tendre baiser sur ses lèvres, admirant une fois de plus son tact et sa discrétion, tout comme Haley. Il n’aurait jamais cru pouvoir l’aimer autant que son premier amour et pourtant c’était le cas. Et il savait que sa première épouse devait se réjouir de son bonheur, parce que c’était sa façon d’être : vouloir que ceux qu’elle aimait soient heureux. Ils devaient maintenant aller lui porter la bonne nouvelle.
Alors ils partirent côte à côte, le père et le fils, et en les regardant, Derek eut la vision fugitive d’un homme et d’un enfant, vingt-ans plus tôt, vêtus de costumes sombres et marchant la main dans la main, semblant puiser leur force dans cette étreinte. Et tandis que cette image fugace traversait son esprit, il vit que les mains des deux hommes se rejoignaient à nouveau, comme alors. Ils allaient retrouver leur mère et épouse et ils redevenaient l’homme anéanti et l’enfant triste de ce moment-là. Mais ils savaient qu’ensemble ils pouvaient tout, ils n’étaient jamais aussi fort que lorsqu’ils allaient ainsi, l’un près de l’autre, leurs mains réunies.
Ils avaient affronté l’adversité ensemble et ensemble ils s’étaient reconstruits.
FIN
Dernière édition par Cissy le Sam 11 Mai 2013 - 21:31, édité 1 fois
Aragone17 Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 8259 Date d'inscription : 03/01/2010 Age : 58 Localisation : Dans les bras du Gallois!
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Ven 10 Mai 2013 - 23:11
une très belle fin avec une famille recomposée et des amis proches venus fêter le diplôme de Jack . Merci d'avoir partagé avec nous
Le silence est parfois plus éloquent que les mots
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Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Sam 11 Mai 2013 - 19:07
Jack est devenu un jeune homme accompli qui suit les traces de son père sur bien des points. Un père qui, malgré les difficultés et les douleurs traversées, a su amener son fils à se construire une vie équilibrée et un avenir plein de promesses de réussite… C’est une très belle fin…
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G Sam 11 Mai 2013 - 21:32
Merci à vous deux... et surtout de ne pas m'avoir fait remarquer qu'une fois de plus j'avais oublié ma pastille...
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Esprits criminels - Se reconstruire ensemble - Hotch & Jack - G