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Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 3455 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 45 Localisation : Derrière toi. Mon pairing du moment: : Tarlos911LS
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Lun 2 Aoû 2010 - 17:14
[quote="Cissy"]
fanncis a écrit:
mais c bien triste tout ça !!!! pas d'accord qu'amita parte non non non :manganon: :lasuitee!!.:
Pas d'accord... pas d'accord... mais il y en a qui la détestent Amita... :mangahein::
Moi je l'aime bien,
Spoiler:
d'ailleur charly lui passe la bague au doigt dans le dernier épisode de la dernière saison.
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Lun 2 Aoû 2010 - 18:54
Est-ce que c'est normal que je sois plus triste pour Amita que pour Charlie...? Mais je l'aime bien, Amita, moi! Je veux pas qu'elle parte
Cissy a écrit:
Et non pas de suite hier vu que quand tu l'as demandé, tu aurais pu me faire tous les yeux que tu voulais j'étais déjà partie écrire un peu... :yaquibosse:
Mais vu que tu as laissé un com très très très gentil, je te mets une tit' suite now... :lemaitre:
Ha! Comment je fais de toi ce que je veux Allez, on reprends les mêmes et on recommence: Cissy, tu es géniale tu es la plus grande écriteuse que ce monde aie jamais porté... Mets nous une suite, s'il te plaît! * Et Hop, les yeux magiques par dessus tout ça *
Spoiler:
Oh et rien à voir, mais ne t'en fais pas, niveau Sadisme, tu n'as plus rien à m'apprendre Mais si tu as des doutes, j'aurais l'occasion de te le prouver, ne t'en fais pas
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Lun 2 Aoû 2010 - 22:30
sam-sanders a écrit:
Est-ce que c'est normal que je sois plus triste pour Amita que pour Charlie...? Mais je l'aime bien, Amita, moi! Je veux pas qu'elle parte
Cissy a écrit:
Et non pas de suite hier vu que quand tu l'as demandé, tu aurais pu me faire tous les yeux que tu voulais j'étais déjà partie écrire un peu... :yaquibosse:
Mais vu que tu as laissé un com très très très gentil, je te mets une tit' suite now... :lemaitre:
Ha! Comment je fais de toi ce que je veux Allez, on reprends les mêmes et on recommence: Cissy, tu es géniale tu es la plus grande écriteuse que ce monde aie jamais porté... Mets nous une suite, s'il te plaît! * Et Hop, les yeux magiques par dessus tout ça *
Spoiler:
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Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Lun 2 Aoû 2010 - 22:31
sam-sanders a écrit:
mais ne t'en fais pas, niveau Sadisme, tu n'as plus rien à m'apprendre Mais si tu as des doutes, j'aurais l'occasion de te le prouver, ne t'en fais pas
Mais je ne demande qu'à voir (surtout si c'est mon Donnichou qui en fait les frais... :mangaclind'oe )
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Sur la corde raide - chapitre 9 Lun 2 Aoû 2010 - 22:36
Chapitre 9 : Une conversation
- Don… Tu as une minute fiston ?
Surpris, l’agent se tourna vers son père qui venait ainsi de l’interpeler. Un instant son visage se plissa et Alan comprit que son aîné craignait qu’il ne vienne lui faire des reproches sur sa désertion de la maison ou sa dispute avec Charlie, voire les deux ensemble.
- Hé bien…
Don jeta un coup d’œil alentours et Alan ressentit parfaitement l’indécision qui l’habitait.
- Je n’ai pas beaucoup de temps papa. Cette affaire nous prend tout notre temps et…
- Et tout votre sommeil on dirait, ainsi que vos repas…, acheva Alan en couvant son fils d’un regard préoccupé.
Don avait les traits tirés, des cernes soulignaient ces yeux, les rendant encore plus sombres, son teint était pâle et il sembla à son père qu’il avait maigri. Puis il se raisonna : ce n’était pas en deux jours que son fils aîné aurait pu perdre assez de poids pour qu’il le décèle à l’œil nu. Seule son inquiétude diffuse lui faisait prêter attention aux moindres détails, en inventer peut-être, et extrapoler sur l’état général de son garçon.
A cette phrase, Don eut une moue mi-amusée, mi-impatiente.
- T’inquiète… J’ai ce qu’il faut de repos et de nourriture pour tenir le coup.
Alan comprit qu’il ne devait pas insister sur ce point, pas pour le moment du moins. S’il agaçait son agent de fils, il n’aurait pas avec lui l’entretien qu’il espérait parce que Don n’aurait rien de plus pressé que de prétexter sa surcharge de travail pour écouter la conversation. Il était très fort à ce jeu-là !
- D’accord. Si tu le dis… D’ailleurs je ne suis pas venu te parler de ça.
De nouveau il lui sembla que son fils était sur la défensive lorsqu’il demanda :
- De quoi tu veux me parler ?
- On ne pourrait pas aller ailleurs ? Je ne suis pas sûr qu’ici ce soit le meilleur endroit pour discuter, contra-t-il en désignant la succession de box.
Don consulta nerveusement sa montre et Alan sourit à ce geste machinal qui disait mieux que des mots combien son fils était tendu à ce moment précis.
- Tu as le temps de venir prendre un café ? continua-t-il. Je t’invite.
Don jeta un nouveau coup d’œil à son poignet, hésitant visiblement à répondre par l’affirmative, mais sachant que toute réponse négative risquait d’être assez mal accueillie.
- Après tout, une petite pause ne me fera pas de mal. Juste le temps de prévenir David et je suis à toi pour… disons les trente prochaines minutes.
- Bon… Je saurai m’en contenter, décréta le père avec un sourire.
Il avait cru que ce serait beaucoup plus difficile que ça. De loin, il vit son fils rejoindre David et s’adresser à lui. Son adjoint releva la tête et, sans bouger, lui adressa un signe de la main pour le saluer. Il répondit avec un sourire, toujours heureux de voir qu’il était le bienvenu dans ces lieux qu’il avait tant décriés quelques décennies auparavant.
- Tiens monsieur Eppes… Tout va bien ?
Il serra la main que Colby, arrivé derrière lui, lui tendait.
- Tout va bien oui. Et vous ?
- Ca ira mieux quand on aura arrêté ces malades. Si seulement Charlie pouvait nous aider sur ce coup-là !
Soudain il vit la confusion passer dans le regard de l’agent blond. Celui-ci se mordit nerveusement la lèvre et il comprit qu’il s’inquiétait de ce qu’il venait de dire. Aussi fit-il mine de n’avoir pas relevé. Mais son opinion était désormais faite : Charlie lui avait dit qu’il n’aidait pas son frère sur cette enquête et il était venu voir qui avait pris cette décision. Les mots de Colby lui apprenait que ce n’était pas le F.B.I. D’un autre côté, si Don avait demandé à Charlie de se tenir à l’écart, en aurait-il informé ses subordonnés. Il soupira : pourquoi fallait-il que ces deux fils soient aussi compliqués l’un que l’autre ?
- Colby… Tu n’as rien à faire ?
La voix tranchante de Don, mit fin à ses pensées. Sous l’admonestation à peine dissimulée, Colby rougit et, après avoir balbutié quelques mots, il s’empressa de s’éclipser.
- Qu’est-ce qu’il te disait ? questionna Don, d’un ton faussement nonchalant sous lequel son père décela la tension.
- Rien. Juste bonjour. Il paraît que ça se fait entre personnes bien élevées. Ce que tu ne dois pas être d’ailleurs parce qu’il me semble bien que j’attends encore le tien.
Il vit les pommettes de son fils s’enflammer un peu et il sourit : il venait de faire mouche.
- Désolé papa… J’ai juste été surpris de te trouver là. Tu sais…
- … vous avez beaucoup de boulot ! finit Alan avec un sourire.
Don ouvrit la bouche pour répliquer, puis il perçut la flamme ironique dans les yeux de son père et comprit que celui-ci le faisait marcher. Et lui s’empressait de courir. Il sourit à son tour :
- Touché mon cher père. Et maintenant, tu me le payes ce café ou tu comptes rester là à gaspiller de précieuses minutes ?
- Je savais qu’en te prenant par les sentiments j’obtiendrais gain de cause, plaisanta l’aîné.
- Ben oui… on dirait que tu me connais plutôt bien.
- Comme si je t’avais fait…
Les deux hommes se sourirent et s’engouffrèrent dans l’ascenseur dont les portes venaient de s’ouvrir à leur hauteur. Ils ne parlèrent plus durant les cinq minutes qu’ils mirent à rejoindre le coffee-shop dont raffolait Don. Ce ne fut qu’une fois qu’ils furent installés devant leur commande que l’agent du F.B.I. attaqua :
- Qu’est-ce qui se passe papa ? Pourquoi es-tu là ?
- Pourquoi voudrais-tu qu’il y ait une raison particulière ? Je n’ai pas le droit de venir inviter mon grand garçon que je n’ai pas vu depuis trois jours, et qui s’est décommandé hier soir sans me donner de raison plausible ?
- Papa, tu sais très bien qu’avec mon boulot.
- Je sais oui… Ton boulot… C’est ton excuse habituelle.
- Ce n’est pas une excuse ! Je n’y peux rien si, lorsque je suis au milieu d’une enquête, je n’ai pas un moment pour souffler.
- Mais comme il faut bien que tu manges, je ne vois pas en quoi le fait de venir passer un peu de temps à la maison devant un bon repas serait du temps perdu !
- Alors c’est ça ! Tu es venu me faire des reproches…
Sentant l’exaspération poindre dans le ton de son fils, Alan s’aperçut soudain qu’il était en train de prendre une fausse piste. S’il voulait parler à son garçon, ce n’était certes pas le moment de le braquer en ressassant les mêmes griefs.
- Non… Excuse-moi fiston. J’ai juste été un peu surpris et… déçu aussi.
Don étudia la physionomie de son père et celui-ci le sentit soudain se détendre tandis qu’un sourire attendri éclairait son visage soucieux. Il avait ressentit tout l’amour contenu dans ces quelques mots et il en était touché.
- Je suis vraiment désolé papa. Mais je t’assure que cette affaire nous prend beaucoup de temps. Surtout que…
Il se mordit soudain la lèvre et Alan termina la phrase pour lui :
- Surtout que Charlie refuse de vous aider…
Don planta ses yeux dans les siens et il put y lire une immense surprise :
- Qui t’en a parlé ? Colby ?
Il ne fallait pas être grand clerc pour imaginer ce qui risquait d’arriver à l’agent qui aurait vendu la mèche. Le ton employé dans la question ne laissait pas présager beaucoup d’indulgence envers l’indiscret. Aussi Alan s’empressa de répondre :
- Non. C’est Charlie qui me l’a dit.
De nouveau Don eut l’air sidéré.
- Charlie ? Mais… Que t’a-t-il dit exactement ?
- Rien de plus. Juste qu’il ne t’aidait pas sur ce cas et…
Il hésita : devait-il dévoiler à Don l’intégralité de la réplique de son frère ?
- Et quoi ?
Il se jeta à l’eau :
- Et qu’il ne t’aiderait plus sur aucun cas.
Il vit Don fermer les yeux et les couleurs se retirèrent de son visage, comme s’il venait de recevoir un coup.
- Donnie… Est-ce que tout va bien ? s’inquiéta-t-il en tendant la main par-dessus la table pour saisir celle de son fils.
Il frémit en la sentant trembler dans la sienne. Se rendant compte de sa réaction, Don enleva doucement sa main et la passa sur son visage qui sembla à son père encore plus fatigué que la minute d’avant, comme si ce qu’il venait de lui dire appesantissait encore un peu plus le fardeau qui pesait sur ses épaules.
- Oui… Ca va… C’est juste que… J’ai cru que peut-être il n’était pas sérieux. Mais s’il t’en a parlé…
Alan sentit son cœur se serrer en voyant l’air un peu perdu de son fils : jamais il ne l’avait vu ainsi désemparé, les larmes aux yeux, semblant incapable de faire face.
- Donnie, reprit-il d’une voix douce, si tu me disais ce qui s’est passé entre vous… Vous vous êtes disputés ? Tu as dit quelque chose qui l’a blessé ?
Il vit la colère briller dans les yeux de son fils lorsque celui-ci interrogea d’une voix coupante :
- Parce qu’évidemment, ça ne peut venir que de moi ! A aucun moment l’idée de te viendrait que, peut-être, c’est Charlie qui est à l’origine de tout.
- Don !! Je ne t’ai accusé de rien. Si tu m’avais laissé finir, je t’aurais demandé si Lui avait fait ou dit quelque chose de stupide.
Don se détendit instantanément et la confusion remplaça la colère :
- Désolé papa… C’est seulement que…
Il eut un vague geste de la main, la passa à nouveau sur son visage fatigué puis se tut, fixant la tasse de café dont désormais il n’avait même plus envie.
- Donnie… Parle-moi. Je ne peux rien faire si vous ne me dites rien. Que s’est-il passé entre vous ?
Durant quelques interminables secondes il eut l’impression que son aîné ne lui répondrait pas. Puis Don releva les yeux et le regarda avant de parler.
- Je ne sais pas quoi te dire papa. Je ne sais même pas comment s’est arrivé. Je n’ai rien vu venir. Je ne comprends pas…
- Raconte-moi, parfois ça aide.
Sous le regard attentif de son père, Don raconta alors la scène qui l’avait opposé à son frère, n’omettant pas le désarroi dans lequel cela l’avait plongé. Lorsqu’il eut achevé son récit, Alan prit le temps de boire quelques gorgées de son café et l’incita, d’un signe de tête, à en faire autant.
- Ca ne ressemble pas à Charlie…, commença-t-il enfin.
- Tu crois que je mens ? s’insurgea Don.
Il haussa les épaules. Il comprenait que son fils avait les nerfs à vif et que cela motivait ses réactions exacerbées. Prendre la mouche à chacune d’elle ne ferait pas avancer leur problème commun vers une solution satisfaisante.
- Bien sûr que non fiston. Je veux dire qu’il doit y avoir quelque chose derrière tout ça…
- Oui… c’est ce que je crois aussi. Mais…
- Quoi… Qu’est-ce qui te tracasse ?
- Je pense qu’il y a autre chose. Quelque chose que Charlie ne dit pas. Mais tu sais comment il est quand il a décidé de ne rien dire… C’est le pire menteur que je connaisse mais…
- … mais la pire tête de mule aussi… après toi ! acheva Alan, s’attirant un nouveau sourire de son fils, heureux d’arriver, quelques secondes, à le détourner de ses préoccupations manifestes.
- Quoi… tu veux organiser un concours entre nous ?
- Dieu m’en garde ! sourit le patriarche.
Puis, après ce court instant de détente, les deux hommes replongèrent aussitôt dans leur préoccupation commune.
- Il s’est disputé avec Amita aussi, reprit Alan.
- Avec Amita ? Mais à quel sujet ?
- Je ne sais pas… Elle est venue le voir hier soir. Nous avions parlé un peu tous les deux et il s’était enfermé dans le garage.
- Vous vous étiez disputés aussi ?
- Pas vraiment. Il m’a simplement dit qu’il ne travaillait pas avec toi sur cette affaire et qu’il ne travaillerait vraisemblablement plus jamais avec toi. Puis il est sorti sans que j’ai eu le temps de l’interroger. Amita est arrivée peu après et elle l’a rejoint. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais elle est repartie quelques minutes plus tard. Elle semblait furieuse et triste en même temps et elle n’a pas voulu me dire ce qui s’était produit.
- Tu es allé voir Charlie ?
- Non. Vue la manière dont il m’avait répondu plus tôt, je savais que ce n’était pas le moment. Je comptais lui parler ce matin.
- Mais…
- Mais il a dû partir aux aurores parce qu’à six heures trente il n’était déjà plus là.
Les deux hommes burent à nouveau quelques gorgées de café, chacun perdu dans ses pensées.
- Pourquoi es-tu venu me voir ? interrogea alors Don.
- Je me demandais si tu en savais plus… Je m’inquiète pour ton frère.
- Moi aussi, admit Don. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ?
- Peut-être que si tu lui parlais…
- Pour qu’il m’accuse encore de ne voir en lui qu’un moyen de résoudre mes affaires ?
Le ton de Don était amer.
- Donnie… Tu sais très bien qu’il ne pouvait pas penser ça… Il y a autre chose.
Don ne répondit pas tout de suite, semblant méditer les mots de son père. Bien sûr qu’il devait y avoir autre chose… Cette peur qu’il lui avait semblé lire dans les yeux de son frère… Ce désespoir qu’il avait décelé sous la colère…
- Mais s’il refuse de te parler papa… Pourquoi crois-tu qu’il accepterait de me parler à moi ?
- Parce que tu es son grand frère et qu’il a toujours tout fait pour se montrer digne de toi.
Don fit la moue, comme chaque fois qu’on lui rappelait l’adulation qu’avait son cadet pour lui, sans qu’il comprenne ce qui provoquait cette admiration qui lui semblait tellement injustifiée étant données leurs compétences respectives.
Alan posa sa main sur celle de son fils :
- Donnie… Si quelque chose préoccupe ton frère, je crois que tu es le mieux placé pour découvrir ce dont il s’agit.
- Pourquoi ? Parce que je suis du F.B.I ? interrogea Don dans une ultime tentative de détendre l’atmosphère.
- Ca aussi, sourit son père. Après tout, quel serait l’intérêt d’avoir le meilleur agent de tout Los Angeles dans la famille si on ne peut pas profiter de son talent ?
- Le meilleur de Los Angeles seulement ? plaisanta Don pour cacher combien il était touché du ton de fierté avec lequel son père avait prononcé cette phrase.
- Dis donc, fiston. Je suppose que pour un vieil ex-activiste opposé au F.B.I., c’est déjà pas mal non ?
Pour toute réponse Don lui sourit en lui serrant la main. Alan répondit à son étreinte avant de revenir à sa demande :
- Alors… Tu lui parleras ?
- D’accord papa. Je passerai le voir en soirée. Et je t’assure qu’il devra me dire ce qui le préoccupe, ou je ne m’appelle plus Don Eppes !
- Ne le malmène pas trop tout de même, s’inquiéta soudain Alan, se demandant s’il ne venait pas d’ouvrir la boîte de Pandore. S’il se braque…
- T’inquiète papa… Je te promets que je vais l’amener à vider son sac en douceur…
Si Alan fut un peu dubitatif quant à cette déclaration, il n’en laissa rien paraître. Heureux d’avoir obtenu gain de cause dans sa démarche, le père n’insista pas.
Les deux hommes terminèrent leur café puis, sachant que Don tiendrait parole et avait désormais hâte de se replonger dans le travail, Alan prit congé de son fils et reprit le chemin de Pasadena tandis que l’agent du F.B.I. retournait à son bureau et à son enquête.
Avant de se replonger dans son travail si prenant, le superviseur de la section des crimes violents prit le temps de penser à l’engagement qu’il venait de prendre. Ce que lui avait révélé son père le confortait dans l’impression qu’il avait eu qu’il y avait autre chose derrière la décision de Charlie que les excuses qu’il avançait. Il était heureux que son père lui ait quelque peu forcé la main : ainsi il était désormais dans l’obligation d’honorer sa promesse et d’avoir avec son petit frère la conversation qui s’imposait.
Arrivé au bureau, il eut la surprise d’y trouver Amita. Après son entretien avec son père, il n’eut aucun mal à comprendre ce que faisait la jeune femme à cet endroit.
Il prit le temps d’écouter son amie, de tenter de la rassurer. Son inquiétude pour Charlie s’accrut au récit que lui fit la mathématicienne de leur entrevue de la veille. Il y avait effectivement quelque chose qui n’allait pas chez son cadet. Plusieurs éléments apportés par Amita le firent tiquer : son recul lorsqu’elle avait voulu l’enlacer, l’impression qu’il souffrait, la certitude qu’il cachait quelque chose, son mensonge quant à son emploi du temps de la nuit précédente…
Petit à petit son instinct de policier prenait le pas sur son instinct de frère et il commençait à se forger une tout autre idée de ce qui avait pu se passer, une idée qui lui faisait courir un frisson glacé sur l’échine.
Il rassura comme il put la fiancée de Charlie, l’assurant qu’il serait fort étonnant que celui-ci la trompe, notamment parce qu’étant le plus mauvais menteur du monde, il se révèlerait incapable de mener une double vie, aussi courte celle-ci fut-elle. Amita prit congé, un peu rassérénée, et Don alla rejoindre David pour qu’il le mette au courant des développements éventuels de l’affaire durant la petite heure où il n’avait pas été aux commandes. Tout en écoutant son adjoint, il pensait à ce qu’il devrait dire à son frère pour l’obliger à se confier. Il avait la ferme intention de tout faire pour apporter des réponses à son père, à Amita et à lui aussi. Quoi que cache Charlie, celui-ci allait devoir s’expliquer.
(à suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Mar 3 Aoû 2010 - 0:02
AAAAAH! Ils sont sur ma bonne voie on dirait Maintenant il faudrait encore que Don arrive à parler à Charlie... Super chapitre, encore une fois! Et euh...par pure curiosité, j'ai regardé un épisode de Numbers ^^ J'avoue que c'est très sympa comme série. Charlie et ses maths, Don et ses enquêtes, Allan et ses questions existentielles...Et puis...Charlie est à croquer! VIVEMENT LA SUITE!
fanncis Le rêve devient ta réalité….
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 3455 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 45 Localisation : Derrière toi. Mon pairing du moment: : Tarlos911LS
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Mar 3 Aoû 2010 - 8:16
Aller Don fait parler ton petit frère !!! vivement la suite...
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Mar 3 Aoû 2010 - 16:29
Numb3rs est effectivement une série géniale JSmélie, même si, à mon sens, ils n'ont pas assez développé le côté "familial", mais bon, en 40 minutes on ne peut pas tout faire non plus... Ravie que tu adores Charlie, comme ça tu ne loucheras pas sur mon Donnie... :mangaclind'oe
Merci de vos commentaires les filles... :mangamerci:
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
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Sujet: Sur la corde raide - chapitre 10 Mar 3 Aoû 2010 - 16:34
Chapitre 10 : Une confession
Charlie étira son corps douloureux et soupira. Il se sentait fébrile, épuisé, démoralisé. Il n’arrivait pas à comprendre comment les choses avaient pu ainsi déraper. Il ne savait pas à qui s’adresser, comment réussir à sortir de ce cauchemar sans le rendre plus effrayant encore.
Peut-être que s’il aboutissait dans ces calculs… Mais s’ils lui apportaient une réponse, que pourrait-il bien en faire ? chuchota aussitôt dans son esprit la petite voix mauvaise qui le harcelait depuis la veille, depuis qu’il avait fait fuir loin de lui tous ceux qu’il aimait. Il était pieds et poings liés : quoi qu’il découvre, le partager avec quiconque pourrait signifier mettre les siens en danger et il s’y refusait obstinément.
Dans la nuit où il se débattait, un rayon de soleil était tout de même venu le réchauffer : Larry devait sortir de l’hôpital dans l’après-midi. Grâce au ciel son ami ne s’en tirait pas trop mal. Il devait faire en sorte que les choses ne s’aggravent pas encore.
- Charlie… Je savais que je te trouverais là…
Il sursauta violemment avant de se tourner vers son frère qui venait d’entrer dans le garage.
- Don… Mais qu’est-ce que tu fais-là ?
Don ne répondit pas tout de suite. Il avait reçu un coup au cœur en voyant son frère. Celui-ci semblait vraiment en piteux états. Son teint était très pâle, ses yeux cernés et ses traits tirés prouvaient qu’il avait peu dormi, si seulement il avait fermé les yeux, et tout dans son maintien laissait apparaître un profond malaise. « Bon sang petit frère ! pensa-t-il. Mais qu’est-ce qui t’arrive ? »
- Je suis venu voir comment tu allais. Pourquoi c’est interdit ?
- Tu as besoin de mes services ? se contenta de répondre le mathématicien, refusant de se laisser attendrir.
Se laisser attendrir c’était risquer de craquer, de tout dire. Et tout dire c’était mettre cet homme en danger. Il ne pourrait pas supporter qu’on lui fasse du mal, surtout pas par sa faute !
Alors les premiers mots qui lui étaient venus à la bouche étaient délibérément blessants. Avec une telle entrée en matière, nul doute que Don allait aussitôt se fâcher et écourter sa visite.
Mais son frère ne réagit pas comme il l’attendait. Son visage se crispa, ses lèvres se serrèrent l’une contre l’autre comme s’il retenait une réplique acerbe, ses yeux laissèrent passer un éclair de colère, mais rien de ce qu’attendait Charlie ne se produisit. Au contraire, Don réussit à répliquer d’une voix égale dans laquelle perçait une patience inhabituelle :
- Non… Pourquoi voudrais-tu que je ne vienne que si j’ai besoin de toi ? Je voulais juste savoir comment tu allais. Je te rappelle que tu es toujours mon petit frère, que tu veuilles collaborer avec le F.B.I. ou non…
Il y avait tant d’amour, tant de compréhension dans ces mots, dans les yeux de son frère tandis qu’il les prononçait, qu’une fois de plus Charlie faillit craquer. Mais alors qu’il ouvrait la bouche, les mots de son ravisseur lui revinrent en tête et il comprit qu’il ne pouvait pas, qu’il n’avait pas le droit de se confier à cet homme qui pourtant était le mieux à même de le comprendre, de l’aider, de le protéger…
- Depuis quand es-tu devenu si désintéressé ? attaqua-t-il, se voulant sciemment vexant afin de provoquer la colère de son frère.
Il lui serait plus facile de l’écarter après une dispute que s’il continuait à se montrer si gentil, si compréhensif…
Don soupira : il savait que ce ne serait pas facile. Mais il était déterminé à comprendre ce qui se passait et bien décidé, quelles que soient ses provocations, à ne pas laisser son cadet le mettre en colère. Il savait comment celui-ci fonctionnait et combien il avait le pouvoir de lui faire perdre son calme. En l’occurrence il devait impérativement se dominer, sans quoi ils s’enferreraient dans une impasse. Et vue la mine qu’arborait son petit frère ce matin là, il lui semblait évident qu’il était urgent de l’amener à se confier.
C’est pourquoi durant les minutes qui suivirent, il endura les mots blessants, les reproches injustes et la colère que déversa son frère sur lui, il toléra sa mauvaise foi et ses exagérations, même si parfois certaines phrases le frappaient douloureusement, parce que, derrière ces manifestations d’apparente hostilité, il ressentait la détresse, un appel à l’aide auquel il n’avait pas le droit de rester insensible.
Charlie s’affolait : il n’arrivait pas à écarter son frère. Et plus il était violent verbalement envers lui, plus Don semblait au contraire calme, même si, par moment, il avait vu dans son regard une lueur douloureuse qui lui avait déchiré le cœur. Il était en train de faire du mal à son aîné. Mais il préférait qu’il endure cette souffrance là plutôt que de le voir être tué par les hommes qui s’en étaient pris à lui.
Cependant, Don ne paraissait pas vouloir abandonner et Charlie sentait qu’il perdait pied peu à peu, que sa volonté de se taire s’effritait sur ce roc d’assurance et de calme que lui présentait l’agent. Affolé à l’idée de laisser échapper son secret, il jeta finalement sa craie et se tourna franchement vers son frère :
- D’accord !!!! De toute façon, comme d’habitude tu n’écoutes rien !
- Bien sûr que je t’écoute Charlie.
- Non tu ne m’écoutes pas ! Tu m’entends et c’est différent. Quoi que je dise ou que je fasse tu t’en moques en fait. Tout ce qui t’intéresse c’est que j’en passe par où tu veux ! Tu n’as toujours été qu’un égoïste uniquement préoccupé de lui-même !
- Charlie… Ca suffit maintenant !
Sous cette énième attaque Don avait pâli un peu plus et ses maxillaires s’étaient crispés, signe de la tension qui l’habitait et du mal que venait de lui faire ce reproche. Ces signes ne passèrent pas inaperçus chez le mathématicien qui sentit les larmes lui venir aux yeux à l’idée qu’il venait à nouveau de blesser son frère.
- Tu as raison, ça suffit ! Puisque tu ne veux pas partir, c’est moi qui m’en vais !
Il saisit sa veste et passa devant son frère pour atteindre la porte. Mais Don n’était pas décidé à le laisser s’en tirer comme ça. Il était venu demander des explications, il ne repartirait pas sans elles. Il avait supporté tous les reproches, mérités ou non, dont l’avait abreuvé son frère en s’efforçant de ne pas réagir pour que la conversation ne dégénère pas en dispute, comme semblait l’espérer Charlie. Mais il n’était pas question que son cadet s’en aille ainsi en le laissant en plan.
Avant que le consultant n’ait pu franchir la porte, Don tendit la main et lui saisit le bras rudement pour le ramener à l’intérieur de la pièce. Charlie poussa alors un cri de douleur qui l’inquiéta. Certes sa poigne était relativement rude, mais en aucun cas il n’avait pu faire aussi mal à son frère :
- Charlie… Qu’est-ce que tu as ? s’affola-t-il en voyant le visage crispé de son cadet qui avait mis la main sur le bras que lui-même avait lâché dès qu’il avait entendu le cri.
Charlie s’était appuyé au mur, le visage ruisselant de sueur, le souffle un peu court, visiblement en proie à la souffrance.
- Je suis désolé, Charlie… Je ne voulais pas…, balbutia Don en s’adressant de violents reproches : comment diable avait-il pu être si brutal ? Ce n’était pourtant pas son intention. Mais peut-être que la scène précédente lui avait fait perdre la mesure des choses.
- Non… Ce n’est rien, parvint à articuler Charlie. C’est juste que tu m’as saisi à l’endroit où je me suis cogné hier… Mais ce n’est pas grave, ça va passer.
En même temps qu’il prononçait ces mots, la pensée lui vint qu’il aurait dû abonder dans le sens de Don, lui faire croire qu’il venait de le blesser par son geste. Mais il savait que la culpabilité allait alors crucifier son frère et, même pour obtenir enfin l’effet qu’il recherchait depuis l’irruption de celui-ci dans son antre, il ne pouvait s’y résoudre.
- Laisse-moi voir…, ordonna Don en s’approchant, prêt à relever la manche du tee-shirt.
D’un retrait du corps, Charlie tenta de lui échapper : surtout pas ! Il ne devait surtout pas le laisser voir son bras ! Parce que la vue des hématomes et lacérations sur sa peau lui ferait aussitôt comprendre ce qu’il essayait désespérément de lui cacher depuis vingt-quatre heures. Et dès qu’il aurait compris il serait en danger.
- Charlie… Cesse de faire l’idiot ! Laisse-moi voir ! reprit Don.
- Non ! Tu en as assez fait comme ça tu ne crois pas ? attaqua le mathématicien.
Un déclic se fit soudain dans l’esprit de Don. Non, décidément il n’avait pas pu provoquer par son geste, certes un peu vif, une telle douleur chez son frère. Et la manière dont celui-ci se tenait depuis la veille, la lueur de peur au fond de ses yeux, le fait qu’il portait un tee-shirt à manches longues alors qu’il faisait si chaud, la souffrance injustifiée qui le taraudait à cet instant… tout cela il savait ce que ça cachait ! Il le savait mais n’avait pas voulu le voir.
- D’accord… Je suis désolé Charlie. Je vais te laisser, abdiqua-t-il soudain, se reculant d’un pas.
- Oui… c’est mieux…, confirma Charlie.
Il avait les larmes aux yeux. Il aurait voulu hurler à son frère de rester près de lui, de ne pas le quitter. Il aurait aimé se débarrasser de ce poids qui l’étouffait. Il avait espéré plus que tout, au fond de lui, malgré tout ce qu’il s’efforçait de croire, que Don allait deviner, qu’il allait l’obliger à se confier… Mais non… Don allait partir et le laisser de nouveau seul à se débattre dans cette situation sans issue. Il suffirait d’un mot, d’un seul mot de sa part… Mais ce mot pouvait signifier la condamnation à mort de son frère et il n’avait pas le droit de le prononcer.
- Tu ne m’en veux pas trop ?
Il aurait dû répondre que si, rester dans l’attitude qu’il avait depuis le début : le rejeter impitoyablement pour sa propre sécurité. Mais il ne put résister au regard malheureux que Don lui adressait à cet instant. Il ne pouvait pas supporter l’idée qu’il se sente coupable de quoi que ce soit envers lui.
- Non… Je crois que… C’est moi… C’est juste… En ce moment ce n’est pas facile… Tu n’y es pour rien.
Il cherchait ses mots, voulant à la fois tenter de raccommoder entre eux ce qui pourrait l’être, mais ne pas laisser une chance à son frère de découvrir la vérité. Déchiré entre ces deux objectifs, il ne s’aperçut pas que Don s’était à nouveau rapproché de lui. Soudain il se retrouva plaqué contre le mur, l’avant-bras de son frère posé sur sa poitrine, incapable de se soustraire à l’étreinte :
- Désolé Charlie… Si je me trompe je te ferai des excuses, mais je dois en avoir le cœur net.
Il sentit une main remonter sa manche et ferma les yeux au moment où le juron explosait dans son oreille ! Soudain il cessa de résister : de toute façon désormais le mal était fait. Don venait de voir l’état de son bras et le fixait, les yeux exorbités.
L’agent sentit soudain le corps de son frère se détendre sous sa poigne et il comprit que celui-ci avait cessé de lutter. Le cœur au bord des lèvres, sachant bien ce qu’il allait voir, il releva doucement le tee-shirt, exposant le torse meurtri. Le souffle lui manqua tandis qu’un vertige le prenait à la vue des contusions de toutes les couleurs qui marbraient la peau, des lacérations, brûlures et meurtrissures apparentes sur toute la surface du thorax.
Puis il se rendit compte que Charlie était en train de s’effondrer et il le guida vers le canapé. Ce n’était pas le moment de s’horrifier, mais d’agir. Il étendit son frère qui avait fermé les yeux et s’empressa d’aller chercher un verre d’eau fraîche qu’il lui fit absorber. Puis il passa un gant humidifié sur le visage en sueur, écartant des doigts les boucles brunes collées à son front qu’il sentit un peu chaud sous sa paume. Charlie avait de la fièvre ! Ca n’avait rien d’étonnant vu l’état dans lequel il était. La première chose c’était de l’emmener chez un médecin, la seconde de savoir ce qui s’était passé.
Il s’aperçut soudain que son frère avait rouvert les yeux et qu’il les fixait sur lui. Puis les larmes se mirent à rouler sur ses joues.
- Donnie… Je suis tellement désolé… Tellement désolé, si tu savais !!!
- Non !!! Non !!! Charlie…
Don se tut, sa voix menaçant de se briser. Il prit alors son frère contre lui et le serra dans ses bras, doucement, parce qu’il se doutait que l’étreinte devait être douloureuse. Mais il sentit Charlie s’agripper à lui désespérément tandis que les larmes qu’il avait trop longtemps retenues le submergeaient. Il se mit alors à le bercer doucement jusqu’à ce qu’il s’apaise. En même temps, la colère s’emparait de lui, une colère froide, meurtrière, comme il en avait rarement connue : ceux qui avait fait ça à son petit frère allaient le payer très cher !!!
Au bout d’un moment il se rendit compte que Charlie se calmait et s’éloignait un peu de lui. Quand il voulut le faire s’allonger de nouveau, le mathématicien refusa et s’assit sur le canapé avant de tendre la main vers le verre d’eau que Don s’empressa de lui donner. Après quelques secondes de silence, Charlie leva les yeux vers son frère et répéta :
- Je suis désolé Don…Vraiment désolé…
Don recouvrit d’une main apaisante la main tremblante que son frère avait posé sur le canapé.
- Charlie… Tu dois me dire ce qui s’est passé, se contenta-t-il de répondre en s’efforçant de garder une voix calme malgré la fureur qui grondait en lui.
Alors, à mots hésitanst, s’arrêtant souvent, reprenant sous les encouragements de son frère, Charlie put enfin raconter son calvaire. Et à mesure qu’il parlait, il lui semblait qu’un poids immense s’enlevait de ses épaules. Désormais il n’était plus seul, Don allait veiller sur lui, Don saurait quoi faire… Avec Don à ses côtés, les choses allaient forcément s’arranger.
- Oh Charlie, soupira Don lorsqu’il eut fini sa douloureuse confession.
- Donnie… S’il te plaît, n’aies pas trop honte de moi…, répondit le mathématicien d’une voix presque enfantine.
Don le regarda en face et son cœur se serra à le voir si démuni, si faible. Il le regardait avec les yeux d’un animal à qui on a fait du mal et qui implore la clémence. Il le reprit aussitôt dans ses bras :
- Je n’aurai jamais honte de toi Charlie… Jamais.
Charlie se laissa glisser dans cette étreinte qu’il avait fuie et comprit que désormais il n’était plus seul pour affronter l’adversité.
(à suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Mer 4 Aoû 2010 - 1:37
toi! Mon pauvre Charliiie! L'es tout triiiiste! Il m'a émoustillée ce chapitre, j'adooore! Bravo poulette, t'as assuré comme une bête! Don a compris, et il est au courant de toute l'histoire maintenant. CoooOOOOoool! Il veut charcuter l'autre salopard ...J'ai hâte! Maintenant, il est en danger aussi donc bon...A voir ce que tu leur réserve! Merci pour ce parfait chapitre
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Sur la corde raide - chapitre 11 Mer 4 Aoû 2010 - 17:00
Merci à toi Mélie (ben oui, ça va plus vite sans le JS ou alors JS sans le Mélie, comme tu préfères... :mangaclind'oe ) de ton enthousiasme rafraîchissant... :mangamerci:
Chapitre 11 : Des conjectures
- Alors les gars, vous avez quelque chose ?
David et Colby, qui étaient en grande conversation se retournèrent vers le chef qui venait ainsi de les apostropher. En voyant Charlie à ses côtés, leur visage exprimèrent le plus complet étonnement :
- Charlie mais…, commença David, tandis que de son côté Colby s’exclamait :
- Charlie ? Je croyais que…
- Je suis désolé, se contenta de dire le mathématicien, coupant la parole aux deux agents. J’aurais dû venir plus tôt. Seulement…
Il se tut, cherchant le soutien de son frère. Celui-ci posa une main protectrice sur son épaule et termina :
- Seulement il y avait des choses que mon petit frère nous avait cachées. Asseyez-vous, on n’a pas mal d’infos nouvelles pour vous. Liz et Nikki ne sont pas là ?
- Non… le légiste a appelé. Apparemment il aurait trouvé quelque chose sur le dernier corps.
- Si seulement ça pouvait nous donner un début de piste ! reprit Colby. J’ai l’impression de tourner en rond.
- Justement. Avec Charlie sur le coup, on devrait avancer.
- Charlie retravaille avec nous ?
Le ton de David était quelque peu dubitatif. Voyant son frère prêt à se fâcher, Charlie l’arrêta d’une mimique : après tout il pouvait comprendre la réaction de son adjoint. Il les avait lâchés en pleine enquête, qui savait s’il n’allait pas à nouveau leur faire faux bond ?
- Je sais… Je vous dois des excuses, commença-t-il.
- Non Charlie. Tu ne dois d’excuses à personne, s’insurgea son frère. Tu avais tes raisons : de mauvaises raisons, mais des raisons tout de même, acheva-t-il dans un sourire pour détendre son cadet qu’il sentait terriblement anxieux.
Il lui avait fallu du temps pour le calmer après sa douloureuse confession. Il l’avait longtemps tenu contre lui, le rassurant, lui assurant qu’il avait fait le bon choix et que rien ne lui arriverait, ni à lui, ni à Amita, à Larry ou à leur père.
Tout de suite après, son premier geste avait été de demander une protection pour eux trois puis il avait convaincu Charlie de se faire examiner par un médecin. Après un examen complet, le praticien avait rassuré les deux frères : rien de cassé, des ecchymoses, dermabrasions, brûlures, lacérations à des degrés divers de cicatrisation mais aucune lésion grave ou permanente. Charlie n’avait pu s’empêcher de dire à son frère qu’il n’avait pas besoin d’un examen médical pour en arriver à cette conclusion. Ce à quoi l’aîné avait rétorqué qu’il devait avant tout en avoir le cœur net.
Le plus jeune avait ensuite surpris une conversation entre son frère et le médecin qui lui avait fait comprendre pourquoi Don avait tant insisté pour cet examen qui semblait bien inutile au vu de l’état de Charlie plus de vingt-quatre heures après les faits. L’agent du F.B.I. s’inquiétait de possibles abus sexuels et le médecin l’ayant rassuré à cet égard, il avait poussé un puissant soupir de soulagement. Charlie avait frissonné en repensant à ce qui aurait pu se produire sans l’opposition de l’un des hommes qui se trouvaient-là. Il se souvenait que Don lui avait posé la question de savoir si ses ravisseurs avaient abusé de lui et il avait répondu négativement, incapable de parler de cet épisode court mais traumatisant. Apparemment il n’avait pas été assez convaincant puisque Don doutait de son récit.
Soudain il lui était revenu en tête les médicaments que lui avait remis son tortionnaire et il en avait parlé à son aîné qui s’était presque fâché qu’il ne lui ait pas fait part de ce détail avant. Mais, devant l’air misérable de son petit frère, il s’était vite calmé : après tout ceux qui méritaient sa colère c’étaient ceux qui avait enlevé et torturé son cadet, et pas celui-ci qui s’en voulait déjà bien assez et avait souffert au-delà du supportable, moralement et physiquement, depuis les dernières quarante-huit heures.
Le médecin avait rassuré Don quant à la dangerosité des remèdes absorbés par son frère, lui recommandant toutefois de veiller à ce qu’il ne s’y accoutume pas. Puis il lui avait fourni quelques antalgiques supplémentaires et, après une injection d’antibiotiques, il l’avait déclaré apte à sortir.
Les deux frères avaient alors pris le chemin du F.B.I., déterminés à mettre la main sur les assassins, détermination particulièrement virulente chez Don qui se promettait de leur faire passer un sale quart d’heure lorsqu’ils lui tomberaient entre les mains.
*****
A la fin du récit durant lequel les deux frères s’étaient relayés, Don venant au secours de son cadet lorsque les souvenirs étant trop pénibles, les mots avaient du mal à passer ses lèvres, David et Colby restèrent un instant sans voix. Ils fixaient le mathématicien d’un regard où compassion, horreur et admiration se mêlaient. Comment avait-il pu endurer tout cela sans rien dire, sans rien laisser paraître ? Comment avait-il trouvé le courage d’éloigner tous ceux qui auraient pu lui venir en aide pour les protéger ? Ils imaginaient parfaitement les affres par lesquelles le malheureux avait dû passer.
- D’accord. On sait maintenant que ces types ne reculent devant rien, finit par dire Colby. Mais en quoi ça nous aide à circonscrire le profil ?
- Il y a un lien avec Calsci, forcément ! déclara alors Charlie.
Il leur exposa alors la théorie sur laquelle il travaillait depuis la veille, ce qu’il avait compris durant ces heures de souffrance morale. Comme toujours lorsqu’il était perdu, Charlie avait cherché des réponses… Pourtant celle qui s’était présentée assez vite à lui ne lui avait vraiment pas plu.
Comment les meurtriers avaient-ils pu remonter jusqu’à lui ? Et surtout, comment savaient-ils à quel point de ses recherches il en était alors même qu’il n’en avait pas encore informé son frère ? A cela il n’y avait qu’une réponse : une connexion avec l’université.
- Mais il y a des milliers d’étudiants et de professeurs…, soupira David, accablé par la tâche qui les attendait.
- Par rapport aux millions d’habitants de Los Angeles c’est déjà un progrès, contra Don.
- Et puis on peu réduire le nombre de suspects potentiels à ceux qui sont en contact avec Charlie, non ? risqua Colby en jetant un regard incertain vers le professeur.
Celui-ci acquiesça de la tête. Il avait dû se rendre à l’évidence : seuls des étudiants fréquentant son cours pouvaient être mêlés à ce qui lui était arrivé, quel que soit leur degré d’implication. Malgré sa répugnance à admettre que des jeunes gens auxquels il accordait toute sa confiance, pour lesquels il tentait, jour après jour, de faire de son mieux, qu’il tentait de mettre sur une voie leur permettant d’avoir une vie riche et épanouie, puissent être mêlés à quelque chose d’aussi atroce que l’assassinats de personnes marginales, puissent avoir osé lever la main sur lui de cette manière, il n’y avait que cette explication qui soit plausible. Et parmi les dizaines d’étudiants qu’il suivait régulièrement, il en était vite arrivé à restreindre le nombre de façon drastique.
- Je pense qu’il s’agit d’un étudiant du groupe d’enquête, affirma-t-il d’une voix un peu hésitante en coulant un regard inquiet vers son frère qu’il n’avait pas mis au courant de son initiative.
- Le groupe d’enquête ? questionna celui-ci aussitôt.
En quelques mots un peu hachés tant il était anxieux de la réaction de Don, Charlie expliqua son initiative suite aux vols à l’université. Il s’attendait à des moqueries, de la colère peut-être. Mais après ce qui lui était arrivé, Don ne voulut surtout pas l’accabler :
- Oh Charlie !!! se contenta-t-il de soupirer. Bon sang ! Tu as vraiment le chic pour…
Puis il s’interrompit, comprenant qu’il ne ferait qu’enfoncer encore plus son cadet dans ses remords, son incertitude, sa culpabilité.
- Ce qui est fait est fait…, reprit-il. Et puis c’était sans doute une bonne chose puisque ça va nous permettre de réduire énormément le nombre de suspects.
- Attention, prévint Charlie. Tout ce que j’ai dit c’est que l’un au moins des étudiants de ce groupe avait fourni des informations à mes ravisseurs. Pas qu’ils étaient impliqués dans les meurtres… Peut-être qu’il s’agit d’un des voleurs qui a eu peur qu’on ne le retrouve et a trouvé ce moyen pour m’écarter.
- Quelle que soit la raison, si on retrouve cet informateur, on fera un grand pas en avant, répondit Don.
- Je ne voudrais pas que vous vous en preniez à un innocent…
- Charlie, fais-nous un peu confiance tu veux… Et fais-toi aussi un peu confiance !
- Comment ça ?
- A ton avis, qui va nous analyser les données pour nous fournir les suspects les plus crédibles ?
Charlie regarda son frère, comme si l’idée ne l’avait pas effleuré avant :
- Tu veux que j’enquête sur MES étudiants ? Mais Don c’est…
- Charlie… Parmi tes étudiants se trouve vraisemblablement un voleur qui, pour se couvrir, n’a pas hésité à mettre ta vie en danger. De quoi sera-t-il capable s’il se sent aux abois ? Et le pire à envisager serait que…
Il s’interrompit. Après tout ce qu’il avait subi au cours des deux jours écoulés, Charlie n’était sans doute pas prêt à entendre certaines choses. Après tout, il n’était pas du F.B.I. et beaucoup moins apte à accepter la noirceur de l’âme humaine souvent dissimulée sous une apparence d’une innocence totale.
- … que l’un de mes étudiants soit aussi l’un des meurtriers de ces personnes…, finit Charlie, prouvant ainsi à son frère qu’il avait déjà envisagé la chose.
- Exactement. Tu comprends pourquoi c’est important…, plaida alors Don.
- Je sais. Je vais le faire mais… J’ai un peu l’impression de trahir ma mission là.
- Non Charlie. Au contraire. S’il y a une brebis galeuse dans le troupeau, il faut l’en extraire pour sauver le reste du groupe.
- Tu as raison… Bien sûr… Tu as raison…
Il se tut, baissant la tête, semblant en proie à des pensées plutôt pénibles, tandis que Don, David et Colby échangeaient des regards inquiets et compatissants, comprenant ce que pouvait ressentir le mathématicien à ce moment précis.
Charlie poussa un profond soupir puis releva la tête : la détermination se lut alors sur son visage :
- Bien… Ma salle est libre j’espère ?
- Personne n’oserait toucher à ta salle, plaisanta David, soulagé de voir que le consultant semblait en pleine possession de ses moyens.
- Alors je vais m’y mettre sans tarder avant que cet esclavagiste ne tempête sur la lenteur de mes résultats !
Il eut un sourire un peu crispé et quitta la salle avant que son frère n’ait pu répondre à sa petite pique. Les trois hommes le regardèrent partir, pleins d’admiration pour lui et, chez Don, ce sentiment le disputait à la fierté.
- Don, ton frère est vraiment quelqu’un d’exceptionnel, dit Colby avec un accent qui ne laissait aucun doute sur le respect qu’il portait à l’universitaire.
- Hé oui… C’est mon petit frère ! conclut Don, la voix remplie d’affection, faisant sourire ses subordonnés par la fierté et le zeste de fanfaronnade qui perçait dans son ton tandis qu’il suivait des yeux le génial petit frère dont il n’avait jamais, jusqu’à ce jour, mesuré la force de caractère.
Puis il se retourna vers les deux agents :
- Bon, c’est pas tout ça !! Charlie nous a fourni une liste de noms : on va déjà voir s’il y en a qui sont connus. Je vous charge de ça. Et Liz et Nikki ? Il leur faut combien de temps pour aller chez le légiste ? C’est pas vrai ! Faut vraiment tout faire ici !
Ils échangèrent à nouveau des sourires avant de partir chacun vers leur travail. Le moment n’était pas franchement à la plaisanterie. Il y avait quelque part des monstres en liberté et ils s’étaient un peu trop approchés de l’un d’entre eux. Désormais c’était une affaire plus personnelle que jamais.
(à suivre)
fanncis Le rêve devient ta réalité….
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 3455 Date d'inscription : 19/01/2010 Age : 45 Localisation : Derrière toi. Mon pairing du moment: : Tarlos911LS
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Mer 4 Aoû 2010 - 22:10
je suis d'accord, Charly avec colby charly est exceptionnel . Heureusement qu'il est là pour les aider, vivement la suite
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Jeu 5 Aoû 2010 - 20:08
A y'est, mon ordi est réparé! Et que vois-je? Une nouvelle fic griffée de ta plume sublime
Et quelle fic! D'ailleurs, pour le début, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que pour le coup tu t'es rattrapé sur Charlie côté sadisme. Ben oui, la plupart du temps, c'est Don qui déguste et Charlie qui réccupère les morceux
Mais comme tu peux t'en douter, j'aime donc, vite la suite!
( Merci pour les récaps et je te tiens au courant pour les horaire de trains )
-/-
Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
-/-
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Jeu 5 Aoû 2010 - 20:34
Encore un bon petit chapitre, j'aime Don envisage toutes les sulutions, et il n'a pas tort...Est-ce qu'ils vont trouver le coupable direct? Ou est ce qu'il les trouvera avant...?
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Ven 6 Aoû 2010 - 0:33
Merci de vos commentaires les filles... Cass tu vas me faire rougir!!!! Quant au fait que je m'en prenne à Charlie, c'est parce que c'est une fic pour l'anniversaire de JB, et pour elle, toute bonne fic doit voir Charlie être malmené alors.... :mangaclind'oe
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: sur la corde raide - chapitre 12 Ven 6 Aoû 2010 - 0:40
Chapitre 12 : Des réponses
- Comment va Charlie ?
Don jeta un coup d’œil distrait à David qui venait d’entrer dans la pièce. Son regard se détacha de son adjoint pour se fixer à nouveau sur son frère, penché sur son clavier d’ordinateur, semblant rechercher une anomalie. Un sourire apparut sur ses lèvres en voyant la main du mathématicien accrochée à celle d’Amita tandis qu’il faisait cette recherche.
- Je crois que ça va aller, dit-il. Surtout dès qu’on aura arrêté ces salopards.
Vingt quatre heures s’étaient écoulées depuis les aveux de son cadet. Celui-ci avait finalement accepté qu’Amita, Larry et Alan soient mis au courant de son épreuve. Don avait eu bien du mal à le convaincre, mais avait fini par obtenir gain de cause en lui expliquant qu’aucun des trois n’allait comprendre autrement la nécessité d’être mis sous protection et donc de limiter au maximum ses déplacements pour faciliter le travail de leurs gardes du corps. D’autre part, l’agent savait bien que, pour surmonter l’horreur de ce qu’il avait subi, Charlie aurait besoin de l’amour et de la compréhension de tous et cela ne risquait pas d’arriver si des malentendus subsistaient entre eux, avec Amita notamment.
Finalement son frère avait cédé en profitant de l’occasion pour exercer un chantage sur son aîné : il acceptait de parler à condition que lui-même accepte d’être plus prudent, à savoir, s’il ne voulait pas de garde du corps attitré, qu’il accepte de ne pas prendre de risques et d’être toujours accompagné d’un agent durant ses déplacements. Et que, par ailleurs, il s’installe chez lui durant l’enquête.
Don avait accepté le compromis, à la fois pour soulager son cadet d’un fardeau, mais aussi parce que finalement ça lui permettait de garder un coup d’œil sur lui : pas question que quiconque s’en prenne de nouveau à lui !
Charlie avait donc raconté son calvaire à son père, sa fiancée et son ami la veille au soir. Ils avaient été horrifiés tous les trois d’apprendre ce qui s’était passé et Amita en pleurs s’était jetée dans les bras de l’homme qu’elle aimait en le suppliant de lui pardonner. Bien évidemment, il l’avait assuré qu’il n’y avait rien à pardonner et au bout de plusieurs minutes de larmes et d’enlacement, ils avaient échangé un baiser torride sous les quolibets gentiment attendris des autres occupants de la pièce.
Don avait surveillé avec attention la réaction de son père. Celui-ci avait été très affecté d’apprendre ce qu’avait enduré son fils, mais aussi soulagé qu’il s’en soit sorti et surtout qu’il ait trouvé le courage d’en parler avec son frère. Ou plutôt que celui-ci ait trouvé le moyen de l’obliger à se confier. Il avait d’ailleurs félicité son aîné d’avoir su trouver les mots qu’il fallait et celui-ci n’avait pu se retenir de rougir de plaisir des compliments de son père, se traitant mentalement d’imbécile de continuer, à son âge, à réagir comme s’il était encore un adolescent désireux de briller aux yeux de son géniteur quand il avait l’impression que seul son petit frère était source de fierté pour lui.
Puis Charlie avait voulu s’excuser auprès de Larry de son accident et celui-ci les avait stupéfiés en indiquant être persuadé qu’il s’agissait effectivement d’un accident. C’était lui qui était en cause : perdu dans ses pensées, comme cela lui arrivait trop souvent, il s’était engagé sur la chaussée sans faire attention. Il ne pensait pas qu’il puisse s’agir d’une volonté délibéré de le blesser. D’ailleurs la conductrice en cause, affolée dans un premier temps, n’avait pas tardé à se faire connaître et il ne faisait aucun doute qu’elle n’avait rien à voir avec leur affaire.
A l’annonce de cette nouvelle, Don s’était traité d’imbécile : trop pris par son affaire, tourmenté par l’intuition que quelque chose n’allait pas avec son petit frère, il avait complètement omis de se renseigner sur les suites de la mésaventure du professeur Fleinhardt auprès des forces de l’ordre. Charlie, dans le même temps, s’adressait des reproches similaires. Quant à savoir comment les criminels avaient pu faire croire qu’ils étaient responsables de l’accident, il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que, ayant vraisemblablement assisté à celui-ci, ils avaient sauté sur l’occasion qui leur était donnée d’affoler un peu plus leur victime déjà fragilisée par ce qu’elle avait subie et les menaces reçues. Ce qui renforçait et confirmait l’hypothèse que des membres de l’université étaient compromis dans cette sombre histoire, même si Charlie avait encore bien du mal à accepter sereinement cette histoire.
Finalement le mathématicien avait passé une bonne nuit dans les bras de sa fiancée, rassuré de savoir tous ceux qu’il aimait autour de lui, en sécurité et, au matin, il était reparti avec son frère pour continuer à travailler sur sa théorie, éliminant de plus en plus de suspects potentiels.
Le médecin légiste avait trouvé, sous les ongles de la dernière victime, des traces d’ADN qui n’avaient malheureusement aucune correspondance dans aucun fichier : les criminels n’avaient encore jamais eu à faire à la justice. Mais le prélèvement avait permis de définir que le suspect était de sexe masculin, âgé de vingt à vingt cinq ans et d’origine caucasienne, ce qui limitait encore les candidats potentiels.
Finalement, au terme d’une dizaine d’heures d’analyses, d’hésitation et de suppositions, Charlie, fatigué mais plus serein déposa sur le bureau de son frère une liste de cinq noms de suspects potentiels dans laquelle, se basant sur tout ce qu’il savait et l’extrême intelligence que semblait démontrer celui qui se cachait derrière tout ça, il avait entouré, avec un regret extrême le nom, de Earl Wanigan.
- Et si Wanigan est mouillé dans cette horreur, alors tu peux être sûr que Tellman et Stroblic sont de mèche avec lui.
- Un groupe de trois… Ca correspondrait à ce témoignage…, répondit alors Don, fouillant dans une liasse de papier.
- Quel témoignage ?
- Attends une seconde… Là… L’un des SDF que Colby a vu il y a une semaine a parlé d’un groupe de trois « fils à papa », ce sont ces termes, qui les avaient insultés lui et ses deux compagnons avant de disparaître dans une ruelle. On a retrouvé un corps pas très loin le lendemain.
- Fils à papa, ça correspond tout à fait à eux, intervint Amita.
- Mais ils ne sont pas les seuls, objecta alors Charlie, toujours réticent à voir accuser l’un de ses étudiants, à fortiori trois d’entre eux, et surtout inquiet de s’être laissé plus ou moins consciemment guider par l’agacement qu’il avait si souvent éprouvé envers le trio.
- Mais ce Wanigan fait partie des étudiants qui t’aidaient dans ton enquête stupide sur les vols…, reprit Don.
- Comment ça mon enquête stupide ?…, commença Charlie avant de s’apercevoir que son frère souriait.
- D’accord… Tu essaies de me mettre en colère on dirait…
- Pas du tout frangin. Rappelle-moi seulement les probabilités pour que vous parveniez à arrêter ces petits voleurs ?
- Tu verras…., sourit Charlie avant de répondre à la question posée. Oui, Wanigan m’aidait et…
Il s’interrompit soudain.
- Quoi ?
- Et bien, il y a trois jours… Je travaillais sur une ligne d’équations et il est entré pour me remettre leurs recherches sur les voleurs. Il a semblé intéressé par ce que je faisais.
Don releva la tête, en alerte :
- Intéressé… Jusqu’à quel point ?
Charlie passa une main hésitante dans ses boucles brunes :
- Je ne sais pas vraiment… Ca peut être juste comme un étudiant brillant, ce qu’il est indéniablement, qui se passionne pour une série de calculs, mais peut-être aussi…
- Peut-être qu’il a compris que tu tenais quelque chose et qu’il a pris ses dispositions en conséquences.
- Mais… Charlie, loin de moi l’idée de vouloir remettre en cause ton hypothèse, commença Liz. Cependant…
Elle s’interrompit, regardant le professeur et son frère avec un peu d’inquiétude. Elle savait combien ils étaient soumis à une rude tension et combien Don notamment avait à cœur d’arrêter ceux qui avaient fait souffrir son cadet. Elle n’était pas du tout sûr que son objection allait être acceptée.
- Quoi ? Qu’est-ce qui te chiffonne ? interrogea Don, sachant qu’elle n’interviendrait pas sans un bon motif.
Sa volonté de revanche ne lui faisait pas perdre de vue son objectif premier : arrêter des meurtriers sadiques avant qu’ils ne récidivent. Il n’était pas aveuglé par le désir de vengeance au point de risquer de les laisser échapper en se jetant à corps perdu sur une fausse piste.
- Durant ton enlèvement, tu aurais dû reconnaître leurs voix si ce sont eux qui t’ont retenu.
Le mathématicien médita cette phrase : il n’avait pas pris cet aspect des choses en compte.
- Non… Effectivement ce ne sont pas eux qui m’ont enlevé mais… En fait je pense que mes ravisseurs étaient des criminels confirmés.
- Comment ça ? demanda la jeune femme, sachant qu’elle jouait l’avocat du diable, mais déterminée à rendre la situation le plus clair possible.
- Leur manière de parler, les expressions qu’ils employaient, les sous-entendus entre eux… J’ai vraiment eu l’impression d’être aux mains de la pègre.
- Charlie, tu es sûr ? intervint alors Don, un accent de désappointement dans la voix : la piste qu’il voyait se dessiner semblait soudain s’évanouir aussi vite qu’elle était apparue.
- Oui… L’homme… celui qui semblait être le chef… C’est lui surtout qui a parlé. Ce n’était pas l’un de mes étudiants.
- Alors on aurait fait fausse piste ?
- Non !! Il a dit… Je me souviens maintenant : il a mentionné l’enquête sur les vols !
- Comment ça ? interrogea Don, de nouveau fébrile.
- Un peu avant de me relâcher. Lorsqu’il m’a dit d’abandonner l’enquête sur les SDF… Ca vient de me revenir : il m’a dit de me concentrer sur celle des vols. Et comment aurait-il pu savoir cela vu que je n’en avais parlé à personne ?
- Sauf si quelqu’un qui t’assistait sur ce coup-là le lui avait dit.
- Exact…
- Mais, ça remet en cause ta liste ? demanda Colby, un peu perdu.
- Non pas du tout ! Wanigan travaillait sur ce cas. Je crois qu’en fait mon inconscient m’a guidé sans que je garde un souvenir précis de cette phrase.
- Mais on en revient à mon objection, reprit Liz. Ce ne sont pas eux qui t’ont enlevé, tu le confirmes.
- Mais il y avait d’autres personnes, la coupa Charlie. Je vous ai dit que j’avais l’impression qu’il y avait des « spectateurs ».
A ces mots, Don ne put s’empêcher de serrer les poings : l’idée que des hommes aient pu être là à regarder son petit frère se faire torturer, à se délecter peut-être de ce spectacle sans intervenir, le remplissait de fureur plus encore envers eux qu’envers les tortionnaires.
- Et même à un moment l’un d’eux a…
Il se mordit soudain la lèvre : il n’avait pas abordé l’épisode des attouchements. Etait-ce la honte qui l’avait retenu, ou le désir de ne pas infliger plus de désarroi à ceux qu’il aimait ? Mais désormais il était trop tard et sa phrase inachevée n’était pas passée inaperçue de son frère qui s’empressa de lui demander des explications qu’il lui fournit à mots hésitants.
Un long silence succéda à l’évocation du souvenir douloureux. Amita s’était rapprochée de lui, les larmes aux yeux, horrifiée de cet épisode qu’il avait passé sous silence. Les agents le regardaient avec compassion et Don semblait lutter contre une colère qui menaçait de devenir incontrôlable. Lorsque le médecin l’avait rassuré quant à d’éventuels abus sexuels, un poids immense s’était déchargé de ses épaules : il ne pouvait pas imaginer que son petit frère ait pu subir une telle abjection. Mais apparemment il s’en était fallu de bien peu. Heureusement qu’il semblait que l’un au moins des criminels, aussi abjects soient-ils, avait assez de sens moral pour refuser ce type de pratique ! Il n’osait imaginer l’état dans lequel aurait été son cadet si son tortionnaire n’avait pas été arrêté.
- Je pense que cette réaction conforte l’hypothèse « étudiants ».
Nikki fut la première à reprendre la parole, permettant aux autres personnes, bouleversées de se détourner de leurs pensées moroses.
- Comment ça ? demanda Don, reconnaissant qu’elle brise le silence pesant qui s’était propagé dans la pièce.
- Ils voulaient que Charlie cesse de travailler sur le cas des SDF et prenaient sans doute un certain plaisir à le voir torturer. Mais cependant en tant qu’étudiants ils doivent avoir un certain respect, voire de l’admiration pour lui, d’où le refus de le voir outragé de cette façon.
- Oui… Je pense qu’elle a raison, appuya David.
- Mais comment des étudiants pourraient-ils se trouver en rapport avec des criminels endurcis ? objecta Liz, revenant à ce qu’elle souhaitait aborder dès le départ.
Les agents s’entre-regardèrent : elle venait de soulever en effet un point important. Le trio d’étudiants et les hommes qui s’en étaient pris à Charlie vivaient aux antipodes les uns des autres.
- Le père de Stroblic est avocat, précisa alors le mathématicien d’un ton égal.
Le regard qu’échangèrent alors les agents n’était plus du tout le même : cette précision leur fournissait une explication plausible qui rendait l’hypothèse bien plus crédible.
- D’accord. Et bien on va aller voir ce que ces messieurs ont à nous dire, trancha alors Don. Nikki et David, vous vous occupez de Stroblic. Faites attention, si le père est avocat il risque de nous mettre des bâtons dans les roues, alors vous suivez la procédure à la virgule près. Liz et Colby vous vous chargez de Tellman. Pour ma part je me réserve Wanigan.
- Don… Tu n’y vas pas seul ? s’inquiéta soudain Charlie.
Don se retourna vers son frère et n’eut pas besoin de le questionner pour comprendre sa double préoccupation : qu’il puisse se trouver en danger puisque, selon toute vraisemblance, ses ravisseurs savaient maintenant qu’il n’avait pas tenu sa langue ; et qu’il puisse se laisser submerger par la colère et se livrer sur le suspect à des gestes qui lui vaudraient de sérieux ennuis.
- Non, t’inquiète, répondit-il dans un sourire. Je prends l’agent Falks avec moi. Pas d’objection ?
- Aucune…, souffla le mathématicien soulagé.
- Bien… Parce que pendant une minute je me suis demandé qui commandait ici, conclut Don dans un sourire avant de quitter les lieux.
Charlie les regarda partir, le cœur battant la chamade. Avait-il eu raison de tout dévoiler ? Ses conjectures étaient-elles les bonnes ? Ne venait-il pas de les envoyer sur une fausse piste qui, compte-tenu de la personnalité des étudiants, allait leur occasionner des problèmes sans fin avec la hiérarchie, à Don en premier lieu en tant que chef de service ? Ne risquait-il pas de perdre la confiance de ses étudiants en ayant incité le F.B.I. a arrêter trois d’entre eux ?
- Arrête de te mettre martel en tête…
La voix d’Amita interrompit ses interrogations lancinantes tandis que sa main douce se posait sur son bras.
- S’ils n’y sont pour rien on le saura très vite, continuait la jeune femme.
- Et s’ils sont coupables…
- S’ils sont coupables ils n’auront que ce qu’ils méritent !
Sa voix s’était faite tranchante, presque vindicative et il la regarda avec étonnement : il ne l’avait jamais vu aussi impitoyable. Comprenant sa surprise, elle reprit :
- Désolée Charlie. Mais je ne pourrai jamais leur pardonner ce qu’ils t’ont fait.
- Mais ils ne m’ont rien fait eux…
- C’était pire ! le coupa-t-elle. Ils t’ont livré à des tortionnaires qui t’ont fait endurer des horreurs. Et ils ont regardé sans rien faire !!!
- Chuut… c’est terminé, l’interrompit-il, voyant que les larmes commençaient à rouler sur ses joues. Je vais bien mon amour.
- Mais, ils auraient pu…
Il lui coupa la parole en posant ses lèvres sur les siennes. Dans le baiser qu’ils échangèrent alors, toutes leurs peurs, tous leurs regrets, tous leurs espoirs, tous leur amour s’entremêlèrent et ils se comprirent mieux qu’avec tous les mots du monde.
(à suivre)
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Ven 6 Aoû 2010 - 6:49
Me disait bien aussi que c'était bizarre que Earl Vanigan vienne lui donner ses résultats sur l'enquête des vols, "survole" le tableau d'équations et comme par hasard, Charlie se fait choper quelques heures après. Quel enfoiré
Bon c'est pas tout ça, mais j'en voudrais bien encore un peu
-/-
Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
-/-
Dernière édition par Cass Shelly le Ven 6 Aoû 2010 - 21:05, édité 1 fois
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Sur la corde raide - chapitre 13 Ven 6 Aoû 2010 - 21:02
Merci Cass... :mangamerci: Je me doutais que ta sagacité t'aiguillerait sur lui... :mangaclind'oe Et comme c'est demandé gentiment, voici la suite:
Chapitre 13 : Des aveux
De la salle de contrôle, Don regardait les trois étudiants dans trois salles séparées, interrogés par David et Nikki pour Tellman et Colby et Liz pour Stroblic. Sous la surveillance d’un jeune agent, Wanigan attendait de son côté.
Don étudiait les écrans : si Wanigan et Strobic ne paraissaient pas trop inquiets, il n’en était pas de même de Tellman. Tout son langage corporel faisait comprendre son effroi d’être là. Visiblement il n’avait à aucun moment envisagé d’être démasqué. Parce qu’il ne faisait aucun doute pour les agents que le trio était bien compromis dans les assassinats des SDF, et par contrecoup, dans l’enlèvement de Charlie.
Il n’y avait plus qu’à les faire craquer et Tellman semblait le maillon faible de l’équipe.
*****
Ce fut long et laborieux, mais les policiers finirent par obtenir gain de cause et ce malgré les grands avocats accourus à la rescousse dès le coup de téléphone de leur client. Mais les professionnels surent resserrer l’étau autour des étudiants qui, pour être intelligents et retors, n’étaient tout de même pas des criminels confirmés. En mettant notamment la pression sur Tellman qui présentait une belle griffure sur le bras droit, ce qui amena les enquêteurs à supposer qu’il était le donneur du prélèvement ADN effectué par le légiste, ils purent peu à peu dénouer l’écheveau.
Tout cela était à la fois consternant et absurde : rien qu’un jeu de trois gosses de riches persuadés d’avoir toujours l’impunité et qui s’ennuyaient. Alors pour trouver un dérivatif à cet ennui, plutôt que de s’investir dans des causes humanitaires, ils avaient créé leur propre cause : se débarrasser des nuisibles.
Cela avait commencé par les étudiants peu fortunés, boursiers, obligés de travailler pour payer leurs études : c’était si amusant de leur prendre ce qu’ils mettaient des mois à payer pour investir dans leurs études ; l’ordinateur portable de l’un, la calculatrice scientifique de l’autre, le notebook d’un troisième… Une sorte de concours s’était établi entre les garçons à qui aurait le plus prestigieux butin, à qui prendrait le plus de risques pour l’acquérir, à qui serait le plus malin dans la subtilisation des objets…
Puis ça n’avait plus suffi. D’autres nuisibles peuplaient les rues, la ville, et ils avaient entrepris de les effrayer. Chaque attaque était plus violente parce que chaque garçon, en charge tour à tour de l’opération, avait à cœur de surpasser son prédécesseur. Ils avaient beau se dire amis, il y avait entre eux une rivalité de caste et de prestige qui les poussait à vouloir être toujours devant les autres. Jusqu’à ce soir où l’une de leur victime était morte sous les coups. Après un moment d’affolement, ils s’étaient enivrés de la montée d’adrénaline provoquée par ce dérapage, de la sensation d’impunité qu’ils avaient ensuite éprouvé en voyant qu’ils n’étaient pas inquiétés, et n’avaient plus pu s’en passer.
La décision de Charlie de se lancer sur les traces des voleurs les avait bien amusés : c’était un challenge de plus que de tenir à l’écart leur brillant professeur. Wanigan s’était investi dans cette recherche, pour pouvoir, le cas échéant détourner les soupçons. Ils avaient déjà choisi leur bouc émissaire en la personne de la jeune Drake. Cependant, en découvrant la direction que prenaient les recherches de leur enseignant sur la mort des marginaux, l’étudiant avait pris peur : pas question de finir ses jours en prison ! Ce n’était pas dans son plan de carrière.
Il fallait donc trouver un moyen d’entraver les progrès de Charlie et cela s’avèrerait moins facile que pour l’enquête sur les vols. C’est Stroblic qui avait eu l’idée d’embaucher des clients de son père pour « s’occuper » du gêneur. Les trois garçons avaient assisté à la « correction » de leur professeur en riant sous cape de le voir ainsi démuni, lui qui leur imposait un sentiment qu’ils détestaient ressentir : une forme de respect.
Ils avaient refusé de donner le nom de leurs complices, mais Don n’était pas inquiet : avec les éléments dont il disposait, il n’aurait aucun mal à les identifier, d’ailleurs son équipe était déjà sur ce versant de l’affaire.
Il secoua doucement la tête avant de masser ses tempes : un début de migraine commençait à le tarauder. Il était dix-neuf heures et cela faisait sept heures qu’ils détenaient les trois criminels. Le sort de ceux-ci était désormais scellé. Quel gâchis ! Ces gosses avaient tout pour réussir et ils finiraient leurs vies en prison, puisqu’ils avaient négocié avec le procureur l’abandon de la peine de mort en échange de leur coopération. Tout ça pour s’être crus au-dessus des lois parce que, depuis leur naissance, on leur avait donné à penser qu’ils étaient meilleurs que les autres et bénéficiaient d’une sorte d’impunité due au rang et à l’argent.
Tout ça pour le fun !!!
C’était un de ces jours où Don se demandait s’il y avait encore des choses à sauver dans ce monde pourri !
Lorsqu’ils avaient compris qu’ils ne s’en tireraient pas cette fois, les trois bravaches n’avaient plus présenté que le spectacle lamentable des lâches qu’ils étaient, chacun rejetant sur l’autre la responsabilité de ses actes, prouvant par là-même que leur amitié n’avait jamais été vraie mais juste le lien qui réunit des jeunes de même âge et de même statut social.
C’était d’ailleurs cette lâcheté qui leur interdisait de livrer les noms de leurs complices. Wanigan et Tellman prétendaient que seul Stroblic les connaissait d’ailleurs. Mais celui-ci était visiblement tétanisé par la peur de ce que pourraient lui faire ces hommes s’ils étaient arrêtés parce qu’il avait donné leurs noms. Lorsqu’ils les avaient contactés, ils avaient été très clairs à ce sujet : véritables criminels endurcis, il leur avait fallu l’appât du gain pour accepter de marcher dans le plan des gamins qui s’étaient présentés à eux. Sans les milliers de dollars promis et versés, ils auraient très vite fait comprendre aux impudents qu’ils étaient un peu trop tendres pour jouer dans la cour des grands. Don supputait que peut-être le fait que la victime soit liée au F.B.I. avait aussi fait pencher la balance en faveur des néophytes. Certains malfrats ne peuvent pas résister à l’envie de s’en prendre à des représentants de l’ordre, directement ou non, surtout lorsqu’ils sont assurés d’une quasi-impunité.
Mais ils allaient vite s’apercevoir que cette impunité avait été très brève !
- Don… On les a !!!
Oui… Encore plus brèves qu’ils ne le pensaient.
- Qui ?
- Le gang Ackerman…
Don dévisagea David qui venait de lui apporter la nouvelle.
- Attends… Ils auraient été assez idiots pour tremper dans ce gâchis ?
- On dirait oui…, répondit son adjoint en lui tendant le dossier qu’il tenait à la main.
Don feuilleta rapidement celui-ci et dut se rendre à l’évidence : les probabilités qu’il s’agisse effectivement des hommes de mains des étudiants étaient de l’ordre de… Il regretta un instant que son frère soit reparti pour l’université juste avant l’arrestation des étudiants, ne voulant pas voir ses élèves menottes aux poignets. Lui, il lui aurait donné la réponse très vite.
- Bon, on va en avoir le cœur net, décida-t-il.
Il retourna vers la salle où désormais les trois prévenus avaient été réunis dans l’attente de leur transfert au pénitencier fédéral, et posa devant eux les portraits qu’il avait prélevés dans le dossier :
- Jason Ackerman, son frère Samuel et leur cousin Steven Flich dit Stich…
Le sursaut et la brusque pâleur qui envahit les traits des étudiants lui fit comprendre qu’effectivement son équipe avait une fois de plus eu raison.
- Mais bande de petits crétins !!!! Comment avez-vous pu vous mettre dans un tel merdier ?
Puis il se tut. A quoi cela servait-il ? De toute façon les garçons avaient définitivement brisé leur avenir et l’association avec ce gang ultra violent, bien connu des services de police n’était qu’une broutille par rapport au reste.
Jason Ackerman et ses deux acolytes avaient attaqué plusieurs banques en Californie, tuant quiconque s’opposait à eux. Lors d’une prise d’otages particulièrement brutale, deux jeunes hommes avaient été violés sans qu’ils acceptent de dire lequel des braqueurs les avaient agressés. Les soupçons se portaient sur Samuel, particulièrement pervers et sadique, mais rien n’avait pu être prouvé, les victimes refusant obstinément de parler, traumatisées par ce qu’elles avaient subi et terrorisées par les menaces proférées par les preneurs d’otages.
La bande avait fini par être coincée dans une opération conjointe entre la police d’état et le F.B.I. Mais l’avocat particulièrement retors qu’ils avaient engagé à prix d’or, ils pouvaient se le permettre étant donné que leurs attaques leur avaient rapporté un peu plus d’un million de dollars, avait réussi à semer le doute dans l’esprit des jurés sur certains points et ils n’avaient été condamnés qu’à sept ans dans une prison fédérale.
Ils en étaient sortis au bout de cinq, malgré les efforts de certains policiers pour qu’ils n’obtiennent pas de remise de peine : mais assez malins pour se faire passer pour des prisonniers modèles, les accusés avaient mis toutes les chances de leur côté. Depuis cinq ans qu’ils étaient dehors, on les soupçonnait d’avoir participé à d’autres braquages, et aussi à des kidnappings contre rançon. Mais aucune preuve n’avait jamais pu être retenue contre eux : ils étaient devenus plus prudents, plus violents aussi. Quiconque aurait pu les identifier était froidement exécuté. De cette manière, les policiers avaient beau être sûrs qu’ils se cachaient derrière certaines exactions, ils n’avaient jamais pu les arrêter et ils en enrageaient.
Alors leur mettre la main dessus pour enlèvement et voies de faits sur un consultant du F.B.I., c’était un plaisir que les agents n’avaient pas envie de bouder !
- Vous me faites pitié !
La phrase acerbe d’Earl Wanigan stoppa Don qui sortait de la pièce. Il se tourna d’un bloc vers l’ex-étudiant :
- Comment ça ?
- Vous croyez vraiment que des types de cette pointure permettront au professeur Eppes de témoigner contre eux ?
Le sourire qui accompagnait ces mots fit froid dans le dos à l’agent du F.B.I. Il sentait que le jeune homme se réjouissait que Charlie puisse être mis hors d’état de nuire : non que ça change quoi que ce soit pour lui ou ses comparses, leurs aveux étaient dûment enregistrés et rien ne pourrait les sauver du destin qui les attendait. Simplement il savourait par anticipation sa vengeance : le professeur éliminé par les criminels, finalement ce serait du baume sur son amour propre blessé par son échec.
Don blêmit : effectivement, avec le gang Ackerman dans l’équation, son frère était en grand danger !
- T’inquiète, tenta de le rassurer Colby alors qu’ils se précipitaient vers les ascenseurs après que Liz leur ait fourni une adresse où ils avaient des chances de cueillir les trois criminels, Jazz veille sur lui. Il ne laissera rien lui arriver.
- Jazz n’est pas de taille contre les Ackerman, rétorqua Don en décrochant son portable. Charlie, c’est moi…, dit-il dans le combiné. Passe-moi Jazz tu veux…
- …
- Non… Plus tard… Je dois parler à Jazz…
- …
- Jazz… Il semble que le gang Ackerman soit dans le coup. Alors vous restez dans le bureau avec Charlie jusqu’à ce que j’arrive… Oui… dans vingt minutes environ.
- …
- Non Charlie… Tu restes avec Jazz, vous vous enfermez et tu m’attends.
- …
- Il t’expliquera. Je suis sérieux Charlie, tu ne bouges pas !
Il raccrocha sans écouter ce que son frère lui disait.
- Tu ne viens pas avec nous ? questionna Liz qui avait assisté à la conversation.
- Non… Je vous fais confiance. Vous êtes capables de vous en sortir sans moi. Je préfère rester avec Charlie.
- Le syndrome du grand-frère mère poule…, tenta de plaisanter David.
- Peut-être. Mais avec des types comme ça dans le paysage, j’aime mieux être avec lui.
- Tu veux que je t’accompagne ? questionna Nikki.
- Non. Vous ne serez pas de trop tous les quatre. Le SWAT est en route ?
- Oui…, répondit Colby en faisant claquer son téléphone. Je les ai eu. On se retrouve là-bas dans vingt minutes.
- D’accord. Tenez moi au courant.
- Sans problèmes patron. Et t’inquiète… Tout va bien se passer avec Charlie.
- Oui… Bien sûr…
On aurait dit qu’il tentait de s’en convaincre lui-même, mais sa voix n’était pas très ferme en disant ces mots.
- A tout à l’heure, jeta David en s’engouffrant dans le SUV dont Colby avait pris le volant tandis que les deux filles grimpaient à l’arrière.
- Faites gaffe quand même ! les prévint Don.
- T’inquiète… Fais gaffe à toi aussi patron !
Ce fut la dernière chose qu’il entendit tandis que l’agent blond faisait crisser les pneus sur l’asphalte du parking. Malgré son inquiétude il ne put s’empêcher de sourire : décidément, Colby adorait les départs théâtraux. Puis son sourire se figea tandis que lui-même mettait son moteur en route et partait en direction de Calsci, toutes sirènes hurlantes et gyrophares allumés. Il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un très mauvais pressentiment depuis qu’il savait à qui il avait à faire.
Il devait rejoindre Charlie au plus vite.
(à suivre)
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Ven 6 Aoû 2010 - 21:03
Tssss...Ne jamais faire confiance à des étudiants. Bandes de psychopathes! Qu'on leur coupe la têêêêêête!!! J'adore, j'adore, Cisstouille, la suiiiiite! sitoplaiiiis! Edit: Tu exauces mon voeu en un temps reccord, je t'aime Edit²: Yessss! Je sens qu'il va y avoir du grabuge! Don a raison...comment croire en la bonté des hommes quand on est témoin de telles horreurs... C'est dingue, je suis encore plus pressée de lire la suite maintenant que je l'ai eu. Dis, tu veux bien jouer les génies? J'ai 3 voeux, d'acc? Et tu ne devineras jamais la nature du deuxième
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Ven 6 Aoû 2010 - 21:21
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai moi aussi un put*** de mauvais présentiment du genre que Don a interêt à se bouger, mais dare-dare!!
( Bizarrement, je voyais plus le trio tuer des SDF pour le fun - argh - que de piquer des objets aux élèves ayant des soucis financiers O.o )
Bref, génial comme d'hab mais ça, je n'en doute jamais
-/-
Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
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Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Sam 7 Aoû 2010 - 16:14
:oupsssss: :oupsssss: :oupsssss: Là vous me faites rougir les filles.... :content:
JsMélie dois-je voir une déclaration quelconque dans ton édit1???? :lol:
Cass, ça me m'étonne pas de toi que tu penses à trucider sans aucun problème mais pas à voler... ça prouve bien à quel niveau tu évolues... :tirelalangue:
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Sur la corde raide - chapitre 14 Sam 7 Aoû 2010 - 16:26
Chapitre 14 : Une prise d’otages
- Charlie tout va bien ?
Le mathématicien leva la tête vers Amita qui entrait après avoir discrètement frappé à la porte de son bureau. Il lui sourit d’un sourire un peu tendu, un peu crispé, qui laissait percevoir que non, décidément ça n’allait pas vraiment bien. Pourtant il tenta de prétendre le contraire, mais la jeune femme ne fut pas dupe.
- Charlie… Ce n’est pas ta faute ce qui arrive.
- Je sais mais c’est tellement…
- …moche ? proposa-t-elle alors qu’il semblait chercher le mot approprié.
- Oui.. moche. Bon sang ! Ces gamins avaient tout pour réussir : l’intelligence, la santé, et l’argent en plus. Et ils ont tout gâché ! Et moi…
- Toi tu n’as rien fait de mal Charlie. Tu n’as fait que soumettre une hypothèse au F.B.I. Ce n’est pas ta faute si elle s’est révélée exacte. Ces garçons ont creusé leur propre tombe.
- Je sais…, abdiqua-t-il. Mais ça ne rend pas les choses plus faciles.
- Oh Charlie…
Elle s’approcha de lui et prit ses lèvres pour tenter de le détourner de ses pensées moroses, de cette culpabilité qui semblait de pas devoir le quitter. Il répondit à son baiser d’abord tendrement puis, petit à petit, ses lèvres se firent plus exigeantes, sa langue quémanda et obtint le passage vers sa jumelle qu’elle commença à caresser avec ardeur. Ils se détachèrent juste le temps de reprendre un peu leur souffle, puis leurs bouches se trouvèrent à nouveau. Amita s’installa à califourchon sur les cuisses de son fiancé et celui-ci laissa ses mains s’infiltrer sous le chemisier de soie grège qu’elle arborait ce jour-là.
Oubliant le lieu où ils se trouvaient, ils se cramponnaient l’un à l’autre, ne se quittant que pour mieux se retrouver et les mains et les bouches commencèrent à dériver vers d’autres zones érogènes : le cou, la poitrine… Ils avaient besoin de ce contact pour effacer les dernières traces de malentendus, toute cette tension qui s’était installée entre eux depuis deux jours, la culpabilité que chacun ressentait : lui de lui avoir menti, elle de n’avoir pas su déceler son mal-être.
Amita se rapprocha un peu plus du corps de son amant, ondulant doucement des hanches sur la virilité qu’elle sentait durcir entre ses cuisses. Les mains de Charlie descendirent sur ses hanches et se rejoignirent dans le dos, faisant glisser la fermeture éclair de sa jupe tandis qu’elle-même déboutonnait la chemise du mathématicien avant de poser sa bouche sur son mamelon, avec beaucoup de délicatesse. La peau était marquée et elle ne voulait pas le faire souffrir. Mais il n’y avait aucune douleur dans le gémissement qu’il poussa lorsque la langue habile de la jeune femme commença à lécher le bourgeon de chair.
Un toussotement un peu gêné les fit soudain s’écarter l’un de l’autre, le teint écarlate. L’agent Jazz se tenait sur le pas de la porte, le café qu’il était allé cherché au distributeur à la main.
- Euh… désolé de vous déranger professeur, balbutia le jeune policier, ne sachant comment dissimuler son embarras.
Les deux enseignants se détachèrent l’un de l’autre, le rouge au front, tentant rapidement de remettre de l’ordre dans leurs tenues débraillées.
- Non… Ce n’est rien…, réussit finalement à articuler Charlie essayant de dissimuler sa frustration et de faire revenir une certaine partie de son anatomie à une position un peu plus « professorale ».
- De toute façon, j’allais y aller, enchaîna Amita en passant une main nerveuse dans ses cheveux. J’ai un cours dans dix minutes.
Elle passa rapidement devant l’agent puis, au moment de quitter le bureau, elle se retourna vers Charlie :
- Tu m’attends pour rentrer ?
- Ca comptes-y ! promit-il avec un sourire qui ne laissait aucun doute sur ses intentions de mener à bien ce qui venait d’être interrompu aussitôt qu’ils seraient chez eux.
- Alors à dans deux heures…
Elle lui envoya un baiser du bout des doigts et s’éclipsa dans le couloir tandis qu’il la regardait aller, un franc sourire sur les lèvres, s’efforçant de ne pas sentir le désir qui pulsait au niveau de son bas ventre.
- Je suis vraiment désolé, professeur, reprit l’agent Jazz, soucieux de ne pas déplaire au frère de son patron.
- Non… De toute façon elle avait un cours, tenta de le rassurer Charlie, ne pouvant empêcher un accent de regret de glisser dans sa voix. Vous vouliez quelque chose de particulier ? reprit-il après une seconde de silence.
- Non. Je dois simplement rester près de vous…
- Ah oui… C’est vrai…
Le délicieux intermède avec Amita lui avait totalement fait perdre de vue l’ordre donné au jeune agent de le garder à l’œil. Il avait vainement tenté de prouver à son frère qu’une fois les étudiants arrêtés il ne risquait plus rien, mais il s’était heurté à un mur. Toutefois, ayant besoin de son équipe pour l’arrestation, Don avait confié le « baby sitting » à cette recrue arrivée six mois auparavant que Charlie connaissait peu, mais qui était visiblement soucieux de bien faire. Le mathématicien ne parvenait simplement pas à savoir si cela était dû à une vraie conscience professionnelle ou au fait qu’il était le frère de Don.
Tiens, il pourrait toujours se pencher sur ce problème en attendant Amita. Quoi qu’il ferait mieux de se pencher sur les corrections en souffrance qu’il délaissait depuis trop longtemps au profit de ses enquêtes, officielles ou non.
- Vous n’êtes pas obligé de rester là, dit Charlie. Je vais corriger ces devoirs et ça n’aura rien de drôle pour vous. Si vous voulez il y a une télévision dans la salle des professeurs.
- Désolé, professeur, je ne dois pas vous quitter. Ordre de l’agent Eppes.
Charlie poussa un soupir exaspéré : malgré ses demandes réitérées, Jazz refusait obstinément de l’appeler autrement que « professeur ». Il se demanda si, en sortant de Quantico, Don avait été aussi emprunté et aussi scrupuleux du moindre règlement. Non… Don n’avait sans doute jamais eu cet air de premier de la classe désirant plus que tout s’attirer les compliments du maître. Don était un électron libre qui savait d’instinct jusqu’où il pouvait aller et comment le faire. Comme si le simple fait d’évoquer son frère le faisait se manifester, le téléphone de Charlie sonna et celui-ci vit s’inscrire le numéro de Don. Il porta l’appareil à son oreille.
*****
- Charlie, c’est moi… Passe-moi Jazz tu veux…
- Don ? Il se passe quelque chose ?
- Non… Plus tard… Je dois parler à Jazz…
Au ton de son frère, il comprit que ce n’était pas le moment de perdre du temps en vaines questions qui trouveraient forcément des réponses. Il tendit l’appareil à l’agent en lui disant :
- C’est pour vous. Mon frère.
- Agent Jazz, monsieur, se présenta le garde du corps.
- Jazz… Il semble que le gang Ackerman soit dans le coup. Alors vous restez dans le bureau avec Charlie jusqu’à ce que j’arrive…
- Le gang Ackerman ? Vous voulez dire les frères Ackerman ?
- Oui…
- D’accord. Et vous serez-là dans combien de temps ?
- Dans vingt minutes environ.
Avant que l’agent n’ait pu ajouter quoi que ce soit, Charlie lui avait repris l’appareil.
- Don, tu vas me dire ce qui se passe ? Tu as un souci ?
- Non Charlie… Tu restes avec Jazz, vous vous enfermez et tu m’attends.
- Mais enfin… dis-moi ce que…
- Il t’expliquera. Je suis sérieux Charlie, tu ne bouges pas !
Avant qu’il ne puisse protester, Don avait raccroché et il lança un regard interrogatif vers le jeune agent qui avait sorti son arme avant de s’approcher de la porte pour la fermer à clé.
- Jazz mais qu’est-ce que…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Il y eut un chuintement et le policier partit à la renverse, lâchant son arme et s’effondrant au sol où il resta immobile. Charlie mit quelques secondes à comprendre ce qui se passait, quelques secondes durant lesquelles trois hommes pénétrèrent dans son bureau.
- Content de vous retrouver professeur…
Le son de cette voix lui fit dresser les cheveux sur la tête : c’était celle de son bourreau. Son regard égaré se posa sur Jazz qui ne donnait plus signe de vie : une tache rouge s’agrandissait sur sa poitrine. Puis il le posa sur la main de l’homme et s’aperçut qu’il tenait un pistolet prolongé par un silencieux : le chuintement qu’il avait entendu.
- Alors professeur, on a été un peu trop bavard ? reprit l’homme en s’approchant de lui, un mauvais sourire sur les lèvres.
Charlie se laissa tomber dans son fauteuil, les jambes coupées, le cœur battant la chamade : le cauchemar recommençait ! Mais cette fois-ci il savait qu’il n’en sortirait pas vivant : les trois hommes qui se tenaient devant lui ne portaient pas de masque.
- On vous avait pourtant prévenu…, continua Samuel Ackerman en pointant son arme sur la tête du mathématicien recroquevillé sur son siège. Il souriait de plus belle, visiblement ravi de la panique qu’il inspirait à sa victime.
Il jouit un peu trop longtemps de cette peur. Au moment où il allait presser la détente, un hurlement retentit et ses deux acolytes se retournèrent avec un juron. Une étudiante se trouvait sur le seuil et regardait la scène, tétanisée, la main crispée sur sa bouche. Quand elle vit les trois hommes se tourner vers elle, elle sortit de sa sidération et s’enfuit en hurlant de plus belle.
- Merde ! pesta Jason Ackerman. Descends-le et on file !!!
Charlie se recroquevilla encore plus dans son fauteuil. Pourtant il savait qu’à la distance où il se tenait, le malfrat, il n’avait aucune chance de lui échapper.
- Trop tard !!! s’exclama Steven Flich qui regardait par la porte.
En effet, des agents de sécurité du campus se hâtaient vers le bureau, vraisemblablement envoyés par Don pour prêter main forte à Jazz en attendant son arrivée.
Le criminel lâcha deux coups de feu dans la direction des policiers et ceux-ci se mirent à couvert. Jason en profita pour fermer rapidement la porte et tourner la clé dans la serrure.
- Bordel ! Je t’avais dit qu’il fallait l’attendre dehors ! fulmina-t-il vers son cadet qui ne semblait pas affolé outre mesure de la situation.
Ce n’était pas la première fois qu’ils se trouvaient ainsi assiégés par les forces de l’ordre. Il avait une idée très précise de la manière de s’échapper de ce piège.
- C’aurait été beaucoup moins drôle, rétorqua-t-il à son frère en regardant Charlie avec un sourire qui donna la nausée à son otage.
- On fait quoi maintenant ? questionna Stich.
- Comme d’habitude…, déclara Samuel en regardant son frère.
Celui-ci, le premier mouvement d’humeur passée, sourit à son tour. Oui… ce n’était pas la première fois qu’ils se faisaient piéger et ils s’en étaient toujours sorti grâce aux otages. Et là ils en avaient un de choix. Et même deux si ce connard de fédéral n’était pas encore mort.
- Hé vous dehors ! cria l’aîné des Ackerman en se tournant vers la porte. Vous allez m’écouter attentivement. On a deux otages ici ! Si vous ne nous laissez pas passer on les massacre !
- Que voulez-vous ? demanda une voix un peu tremblante.
Les policiers de l’université n’étaient certes pas taillés pour ce type d’événements.
- Vous avez dix minutes pour nous laisser le passage : on veut une voiture, moteur allumé, devant la porte. On part avec le prof en vous laissant le flic. Et si personne ne nous suit, on vous rendra le prof sain et sauf…
- Enfin… après avoir passé quand même un agréable moment avec lui…, murmura distinctement Samuel en fixant Charlie épouvanté droit dans les yeux.
Le professeur ne pouvait pas se méprendre sur le message qu’il voyait dans ce regard. Le souvenir des mains de cet homme sur lui le fit frissonner. C’était bien lui qui lui avait parlé durant tout son calvaire, lui qui avait osé les caresses indécentes dont le souvenir lui mettait le cœur au bord des lèvres, lui qui n’avait pas caché qu’il aurait aimé le violer. Il comprit que s’il sortait avec cet homme, il n’échapperait pas à cette abomination cette fois-ci et ses yeux s’emplirent de larmes.
Il aurait voulu avoir la force de crier aux agents de ne pas céder, de donner l’assaut quitte à mettre sa vie en danger s’il le fallait. Il préférait mourir là, d’une balle, dans ce bureau, que d’être livré aux instincts bestiaux de cet homme avant d’être exécuté. Parce qu’il n’y avait aucun doute dans son esprit : ces hommes le tueraient dès qu’ils n’auraient plus besoin de lui.
Perdu dans ses pensées effrayantes, il n’entendit pas le reste du dialogue entre Ackerman et les vigiles mais soudain il s’aperçut que le chef du gang avait cessé de parler, comme s’il avait obtenu un délai.
- Alors ? interrogea Samuel. Tu crois qu’ils vont faire ce qu’on leur demande ?
- Je présume qu’ils vont en référer au niveau supérieur. Ce ne sont pas de vrais flics alors…
- Ils vont peut-être avoir besoin d’un petit encouragement, intervint Stich. Une balle dans la tête du fèd et on le leur envoie, ça devrait leur prouver qu’on est sérieux non ?
- Non ! Pas encore… Je pense qu’ils vont nous envoyer quelqu’un qui saura prendre les bonnes décisions. Alors pour le moment on les garde tous les deux en vie ! D’ailleurs, regarde-donc où il en est…
Un instant il crut que son cousin allait le défier, mais celui-ci savait quand il valait mieux ne pas contrarier l’aîné et il se baissa vers Jazz, cherchant une impulsion dans son cou.
- Ouais… il vit encore, mais à mon avis il n’en a pas pour très longtemps si un toubib ne s’occupe pas de lui très vite.
- Très bien…. Ca va donner plus de poids à notre négociation. Si sa vie est en danger, ils seront plus pressés de le sortir de là et donc plus enclins à céder à nos demandes.
Charlie de son côté poussa un soupir de soulagement : le jeune agent était en vie ! Il n’osait l’espérer au vu du sang qui maculait désormais sa chemise et commençait à former une flaque sur le sol de son bureau.
- Vous devriez le laisser sortir…, articula-t-il d’une voix faible.
- Comment ? Qu’est-ce que tu as dit ? questionna Samuel en se tournant vers lui.
Charlie sentit le sang quitter son corps : jamais personne n’avait eu à ce point le pouvoir de lui faire perdre son calme, de le terroriser d’un seul mot, d’un seul regard, sans même poser la main sur lui, au point que ses pensées s’entrechoquaient sans qu’il arrive à les aligner. Pourtant il se devait d’essayer de sauver la vie de l’agent fédéral.
- Vous devriez le laisser sortir. Ca compterait…
Un grand éclat de rire l’interrompit…
- Regardez-le !! Il tremble comme une feuille mais veut sauver la vie du gentil fédé qui est là… Pourtant il n’est pas très doué le pauvre… C’était bien lui qui était chargé de veiller sur toi non ? Pas l’inverse ?
Pendant que son frère se moquait ainsi, Samuel faisait le tour du bureau pour s’approcher de Charlie qui se rencogna plus encore dans son fauteuil à l’approche de son bourreau, cet homme qu’il avait pris pour le chef et dont il s’apercevait à présent qu’il n’avait été aux commandes que sur ce cas précis, sans doute parce que son sadisme le rendait le plus apte à organiser « l’entrevue ». Il tenta de reculer lorsque le criminel tendit la main vers lui, mais celui-ci bloqua son geste et sa main vint courir sur sa joue.
Charlie hoqueta et ferma les yeux, sentant sa peau se rétracter sous la caresse.
- Attends Jason… Peut-être que le professeur est prêt à nous offrir quelque chose en échange de la libération de son garde du corps pas très doué… Hein professeur ? Que nous offres-tu si on le laisse sortir maintenant ?
Charlie retint son souffle tandis que l’homme faisait courir ses doigts sur sa chemise, exactement comme Amita quelques minutes, quelques siècles, plus tôt. Mais l’effet n’était pas du tout le même et le mathématicien retint un gémissement en sentant les mains s’insinuer sous le tissu pour venir caresser sa peau encore meurtrie.
- Hé… On n’a pas le temps pour ça maintenant ! gronda Jason en s’approchant à son tour.
Samuel ouvrit la bouche pour lui répondre, mais à ce moment-là une voix venue de l’extérieur l’interrompit :
- Ackerman !!! Est-ce que vous m’entendez ? Ici l’agent Don Eppes du F.B.I. Relâchez vos otages immédiatement et sortez les mains en l’air, sinon nous donnons l’assaut !
Les trois hommes se regardèrent, brusquement en alerte : il n’était plus question de plaisanter ou de perdre du temps. Ils savaient que les minutes à venir allaient décider sinon de leur vie, du moins de leur liberté. Le F.B.I. était là et vraisemblablement le SWAT n’allait pas tarder non plus. Ils devaient partir très vite. Et l’aîné des Ackerman savait qu’il avait un atout non négligeable dans sa manche : celui qui menait les négociations était aussi le frère de son otage, et ça, c’était plutôt bon pour lui.
- Tiens donc… Ton grand frère…, sourit-il en s’adressant à Charlie. Pourquoi est-ce que je n’en suis pas étonné ?
Le premier mouvement de Charlie avait été le soulagement : Don était là ! Comme d’habitude il allait le sortir de ce piège ! Don ne le laisserait jamais tomber.
Et puis soudain il lui était revenu les menaces proférées à l’encontre de son frère et un gémissement d’épouvante lui monta aux lèvres : ces hommes risquaient de l’abattre, quitte à mourir eux-mêmes, rien que pour le plaisir de prouver au professeur qu’ils tenaient leurs promesses, eux.
- Agent Eppes ! cria Ackerman à travers la porte. Je crois que vous n’êtes pas en mesure de donner des ordres. On tient votre frère et un de vos hommes et si on n’a pas une voiture dans les cinq minutes, ça risque de très mal tourner pour eux.
- Comment vont-ils ? exigea Don.
- Le professeur va bien… pour le moment…
- Et l’agent Jazz ?
- Il aurait besoin d’un médecin assez vite. Vous devriez éviter de perdre du temps.
Don sentait l’affolement le gagner. Au moment où il arrivait sur le parking de l’université, il s’était rendu compte qu’une certains panique régnait aux abords du bâtiment de mathématiques. Un mauvais pressentiment lui avait serré le cœur. Il avait interpellé un garde qui courait dans sa direction :
- F.B.I., avait-il dit en brandissant sa carte. Que se passe-t-il ?
- Des types on pris un de nos professeurs en otage…, avait balbutié l’homme, plus blanc que sa chemise d’uniforme.
Don n’avait pas eu besoin de plus de détails pour comprendre et son cœur avait chuté dans sa poitrine. Il était arrivé trop tard ! Tout en se hâtant vers le bâtiment, il avait appelé David, lui ordonnant de revenir au plus vite : il ne trouverait pas le gang Ackerman au nid.
Maintenant il était devant la porte du bureau et il avait peur comme jamais. Son petit frère était à l’intérieur, prisonnier de malfrats prêts à tout et il ne pouvait rien faire pour lui. Et il y avait Jazz, un agent sous sa responsabilité, qui, de l’aveu même du criminel, était sérieusement blessé. Il devait faire quelque chose ! Il devait sortir son frère de là ! C’était sa responsabilité !
Il jeta un coup d’œil nerveux à sa montre : David et les autres ne seraient pas là avant dix minutes au moins, le SWAT, prévenu, arriverait encore plus tard. Et apparemment Ackerman et ses complices n’avaient pas l’intention d’attendre si longtemps. Gagner du temps ! Bon sang ! Gagner du temps !
Il prit une grande inspiration avant de déclarer :
- Je vous propose un échange !
- Un échange ?
- Non… Don…
Charlie aurait voulu hurler mais ce n’était guère qu’un souffle qui passa ses lèvres. Il savait très bien à quel genre d’échange son frère pensait. Sa protestation ne fut évidemment pas perceptible du couloir, mais Samuel Ackerman, lui, l’entendit. Il se tourna vers lui avec un sourire qui lui fit comprendre que, lui aussi savait où Don voulait en venir, et qu’il s’en réjouissait. Cela ne fit que décupler sa peur : cet homme s’en prendrait à Don pour le simple plaisir de le faire souffrir, lui, Charlie, qui n’avait pas su tenir sa langue !
Inconscient des affres que traversaient son cadet, Don continuait :
- Moi contre l’agent Jazz. J’entre, je l’aide à sortir et je reste avec vous…
- Pas question qu’il entre ! souffla Stich qui semblait un peu agité.
Jason, lui, semblait réfléchir à la proposition. Deux otages en bonne santé valait mieux qu’un seul valide et l’autre à demi-mort…
- Sam ? demanda-t-il en interrogeant son frère du regard.
- Ca pourrait être amusant, rétorqua le cadet, un sourire sadique sur le visage.
L’aîné sourit à son tour. Oui… Ca pourrait être amusant de tenir ce flic entre les mains, surtout ce flic-là qui leur avait bien souvent mis des bâtons dans les roues. Et avec son petit frère dans la ligne de mire, il ne ferait pas le malin.
- D’accord… Vous contre lui…
Charlie essaya de nouveau de protester, de hurler à son frère de ne pas se jeter dans la gueule du loup, mais ses cordes vocales semblaient lui refuser tout service.
- Vous venez sans arme, évidemment…, continua le malfrat.
- D’accord… Ouvrez-moi.
- Un instant.
Il eut un autre regard vers son frère et celui-ci comprit sans qu’il ait besoin de dire un mot. Il passa rapidement derrière Charlie, le força à se lever et, le maintenant d’un bras douloureusement serré autour de son cou, il pressa son arme contre sa tempe. Le mathématicien ferma les yeux, s’efforçant de lutter contre la panique qui menaçait de le dominer.
- Que ce soit bien clair agent Eppes. Mon frère a son arme braqué sur la tête du tien ! A la moindre entourloupe de ta part il est mort !
- Il n’y a pas de piège, rétorqua Don.
- D’accord… Ouvre, ordonna Jason à Stich.
Celui-ci hésita, parut sur le point de dire quelque chose, puis, devant le regard implacable de son cousin, il céda. La porte s’ouvrit, laissant apparaître Don, en chemise, les bras levés à hauteur d’épaule pour montrer qu’il n’était pas une menace.
Charlie avait ouvert les yeux et Don put lire toute sa peur, tout son désarroi dans ceux-ci. Il s’efforça de le réconforter du regard, même si la vision de son cadet, retenu par un criminel, une arme sur la tempe, faisait presque se dérober ses jambes sous lui. S’efforçant de se détourner du spectacle traumatisant, Don s’approcha de son agent, cherchant rapidement un pouls :
- Il est vivant je t’ai dit…, grommela Jason. Alors tu le sors d’ici vite fait avant que je ne vous garde tous les trois.
Don saisit le jeune homme sous les aisselles et le tira vers le couloir. Dès qu’il lui eut fait passer le seuil, Ackerman, qui se tenait derrière le battant, ferma la porte, les enfermant tous les cinq dans le bureau.
- Stich, tu le fouilles ! ordonna l’aîné en pointant son arme sur Don qui ne bougeait pas.
Il avait de nouveau les yeux rivés sur son frère et celui-ci tentait de lire le message qu’il semblait vouloir lui faire parvenir. Des encouragements, certes, mais aussi…
*****
Il se souvenait de cette expression. Don l’avait eu vingt six ans auparavant lorsqu’un jour ils s’étaient trouvés confrontés à deux petites brutes de dix ans qui prenaient régulièrement Charlie comme souffre-douleur. Don était intervenu plusieurs fois pour défendre son cadet, parvenant toujours à l’arracher à ses tourmenteurs, deux sales gosses plus bêtes que méchants qui n’admettait pas que le gamin de trois ans plus jeune qu’eux réussisse systématiquement mieux. Mais ce jour-là, l’un des gamins avait amené ses frères aînés, deux voyous de treize et quinze ans qui se jetèrent sur Don. Celui-ci avait plié sous le choc : il avait beau être vif et plutôt fort pour ses douze ans, il n’était pas de taille. C’est alors qu’il avait eu ce regard qui disait à son frère : « Tous les deux on peut s’en sortir mon pote. Il suffit juste que tu te battes aussi. Ensemble on peut réussir ! » Et Charlie s’était jeté dans la bataille avec toute la rage qu’il avait retenue durant des mois. Il avait saisi la batte de base-ball que Don avait laissé échapper et s’était rué sur les agresseurs de celui-ci avec un cri où se mêlait la terreur et la colère, survolté par une impression d’invulnérabilité qui avait annihilé toutes ses craintes et fait sauter toutes ses barrières. Il avait fallu que Don l’arrête sinon il aurait sans doute blessé sérieusement les petites brutes qui ne s’étaient plus jamais attaquées à lui.
*****
Aujourd’hui Don lui donnait le même ordre : « Bats-toi frangin ! Ne te laisse pas faire ! Ne laisse pas la peur te bouffer ! »
Il vit Sitch s’approcher de Don pour le fouiller et comprit qu’il devait agir sur le champ. Sans prendre le temps de réfléchir, sa main agrippa violemment le bras qui l’étouffait en même temps qu’il lançait sa tête en arrière. Samuel ne s’attendait pas à ce geste et il poussa un hurlement de souffrance quand l’arrière du crâne de Charlie heurta son nez, le brisant net. Un peu sonné par son geste, Charlie sentit la prise sur sa gorge se relâcher et aussitôt, mettant en œuvre les leçons du F.B.I., il tourna la tête vers le pli du coude de son agresseur, saisit le bras à deux mains et se dégagea tout en envoyant son coude dans l’estomac de l’homme qui se plia en deux.
L’attaque du mathématicien surprit totalement les deux autres criminels qui mirent une fraction de seconde à réagir, fraction de seconde que Don mit à profit pour se baisser et saisir son arme de secours, passée dans son étui de cheville. Roulant sur le dos, il fit feu sur Stich, le plus proche de lui, touchant son bras armé qui laissa échapper le pistolet. Puis il dirigea son arme vers Samuel : celui-ci était trop proche de Charlie, il devait impérativement l’empêcher de reprendre le contrôle sur lui.
Samuel s’était courbé en deux sous le coup reçu à l’estomac. Son esprit battait un peu la campagne. Son nez brisé laissait échapper des flots de sang. Puis soudain une rage homicide le saisit : ce petit prof de rien avait osé se rebeller ! Pire ! Il l’avait eu par surprise, lui qui se vantait de ne pas se faire avoir facilement. Il n’y avait qu’une sanction à ce geste.
Charlie s’éloignait de lui en titubant un peu sous l’effet de la peur et il leva son arme, visant le dos du mathématicien. Il n’eut pas le temps d’appuyer sur la détente : une balle le heurta à la gorge et il s’effondra, cherchant vainement à reprendre son souffle. Sa dernière pensée fut qu’il s’était fait avoir par un minable professeur de mathématiques… Bon sang !!!! C’était…. La mort le prit avant qu’il ne puisse trouver le mot qui lui manquait.
- Sam !!!!
Ackerman vit tomber son frère. Il tourna son arme vers l’agent du F.B.I. en même temps que celui-ci, désormais tranquille pour son cadet, retournait son attention sur lui.
Bon Dieu ! Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas écouté Stich ?!! Pourquoi s’était-il cru plus fort que ce maudit fédéral ? Parce qu’il tenait son frère ? Parce que jamais il n’aurait pensé que le prof, visiblement terrorisé, risquerait un geste pour se défendre ? Il avait gravement sous-estimé l’entente et l’affection entre ces deux là ! Mais il allait rectifié les choses tout de suite !
Il tira au moment où une balle le percutait à l’épaule droite, lui faisant lâcher son arme. Il s’effondra en poussant un cri de douleur.
A ce moment-là, la porte du bureau fut enfoncée et plusieurs agents se ruèrent à l’intérieur, David en tête, les armes brandies. Très vite ils constatèrent qu’ils n’avaient rien d’autre à faire qu’a appeler les secours.
Charlie restait prostré derrière son bureau, le souffle court, les oreilles bourdonnant, n’arrivant pas à maitriser ses tremblements.
- Charlie… Charlie… ça va…
Il leva des yeux incertains vers la voix qui lui parlait et reconnut Colby, le visage pâle. Il tenta de reprendre ses esprits, de calmer les battements frénétiques de son cœur.
- Oui… Je…
Et puis soudain l’anomalie le frappa de plein fouet : pourquoi était-ce Colby qui s’inquiétait de lui ? Normalement Don aurait dû être là, Don aurait dû le prendre dans ses bras pour le serrer contre lui en lui murmurant que tout irait bien, qu’il était sauvé…
- Don !!!!
Il se redressa brusquement et chercha son frère des yeux.
- Noooooon !!!!!!!!!!!!
Eperdu il se précipita vers son aîné qui gisait au sol, Liz et David s’empressant autour de lui, tandis que les autres agents passaient les menottes à Jason Ackerman et Steven Stich, ayant tout de suite vu que, là où il était, Samuel Ackerman ne répondait plus de la justice des hommes.
- Non… Donnie… Non, non, non…., psalmodiait le mathématicien en se jetant auprès du corps.
Ils avaient gagné finalement ! Ils avaient mis leurs menaces à exécution ! Ils lui avaient pris son frère. Tout ça c’était sa faute, sa faute, sa faute !!!
- Charlie… Charlie…
Une voix faible qui l’appelait, une main qui venait se poser sur la sienne, l’arrachèrent à la folie dans laquelle il se noyait. Il leva ses yeux pleins de larmes et s’aperçut que Don le regardait. Il était pâle, ses traits étaient figés de douleur, mais il le regardait, il lui souriait même d’un sourire certes un peu contraint, mais un sourire quand même !
- Oh Donnie… Donnie… J’ai cru que…
Il explosa en sanglots tandis que son frère chuchotait :
- T’inquiète frangin… Ca va aller… Tu ne crois pas que ces minables allaient m’avoir non ? Je croyais t’avoir déjà dit une fois qu’ensemble on était invincibles.
Il renifla, tentant de reprendre le contrôle de lui-même, honteux de se donner ainsi en spectacle, inquiet de l’opinion que son frère allait avoir de lui.
- Invincibles… Pas tant que ça…, tenta-t-il de plaisanter en s’efforçant de détourner le regard de la tâche rouge qui s’élargissait sur le flan de son frère.
- Oh ça… Juste un petit accroc à ma tunique… On va vite réparer ça, répondit Don, tentant de distraire son frère de sa peur.
David appuya un peu plus fort sur la blessure pour empêcher le sang de couler et il gémit malgré lui. Charlie pâlit encore un peu plus, ce qu’il aurait cru impossible tant il était déjà blafard.
- Donnie…
- Ca va Charlie… C’est juste que… David est une brute !
Celui-ci lui sourit à son tour, sans parvenir à dissiper les rides d’inquiétude qui barraient son front.
- Et toi tu es une tête brûlée !!! Depuis quand on entre dans une pièce où se trouvent trois criminels armés et dangereux hein ?
- Depuis que son équipe est trop lente pour être là à temps, attaqua Don en guise de défense.
- Don tu aurais pu…
- David !!! coupa Don, comprenant très bien ce qu’allait dire son adjoint et ne voulant surtout pas qu’il le dise devant Charlie déjà bien assez perturbé comme ça, on les a eu non ?
- Ouais… N’empêche que…
L’agent ne finit pas sa phrase. Ce n’était ni le lieu ni le moment. Et puis il comprenait ce qui avait motivé l’action de Don. Celui-ci ne pourrait jamais rester calme et respecter la procédure quand une vie était en jeu, à fortiori si cette vie était celle de son petit frère.
De toute façon, l’arrivée des ambulanciers l’empêcha de continuer cette conversation, quand bien même il l’aurait envisagé. Jazz avait déjà été évacué sur l’hôpital et les nouveaux venus se concentrèrent sur Don tandis que deux de leurs collègues s’occupaient des criminels menottés dans un coin de la pièce.
Quelques minutes plus tard, l’agent était sanglé sur une civière et Charlie, en état de choc, fut invité à l’accompagner à l’hôpital. Au moment où il quittait la pièce, il entendit un cri et reçut Amita contre lui.
- Oh Charlie… J’ai eu si peur… pleurait-elle.
Elle s’aperçut alors que le mathématicien ne réagissait pas à son étreinte, ne croisait pas son regard. Alarmée elle interrogea Colby :
- Qu’est-ce qu’il a ? Il est blessé ?
- Non… Il est choqué simplement, répondit Colby. Amita… Est-ce que vous pouvez prévenir Alan ?
- Mais… Je veux aller avec eux… Comment va Don ? s’inquiéta-t-elle soudain.
- Ca devrait aller. Je les accompagne.
- Je veux venir aussi.
- Amita. Ils ne vous prendront pas en plus dans l’ambulance. Allez chercher Alan et rejoignez-nous à l’hôpital.
Sur ces mots, il courut pour rejoindre les ambulanciers qui avaient continué leur route, poussant la civière à laquelle Charlie était accroché, les yeux rivés sur Don qui l’encourageait du regard, conscient qu’en cet instant précis, il était la seule chose qui retenait son frère de basculer dans l’hystérie.
Lorsqu’ils eurent disparus, Amita resta un instant désemparée puis elle s’efforça de maîtriser le tremblement de ses mains. Colby avait raison : elle serait plus utile en allant prévenir Alan qu’en restant aux côtés de Charlie qui, pour le moment, n’avait besoin que de s’assurer que son frère était en vie.
Elle se détourna rapidement pour regagner son bureau afin d’y prendre les clés de sa voiture : plus vite elle préviendrait Alan, plus vite elle retrouverait Charlie.
(à suivre)
Cass Shelly Modo section
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 719 Date d'inscription : 30/07/2009 Age : 37 Mon pairing du moment: : Nasir/Agron
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Sam 7 Aoû 2010 - 23:13
Cissy a écrit:
Cass, ça me m'étonne pas de toi que tu penses à trucider sans aucun problème mais pas à voler... ça prouve bien à quel niveau tu évolues... :tirelalangue:
Euh... Celui du sadime et de la sociopathie? Parce que pour ces deux catégories, tu es loin devant moi ma Cissy
-/-
Je crois tellement en l'indifférence du monde que si un chien suivait mon corbillard, je penserais que c'est dans l'espoir qu'il en tombe un os.
-/-
Cissy Moderatrice générale
Zodiaque : Signe Chinois : Messages : 18922 Date d'inscription : 20/06/2009 Age : 62 Localisation : Normandie
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Dim 8 Aoû 2010 - 1:33
:mangacolére: :mangacolére: Et que dois-je comprendre dans ton message pas du tout subliminal??? :mangacolére: :mangacolére: Méfie-toi... je te rappelle que tu dois venir dans mon antre d'ici quelques jours!!!! :mangahein::
Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage (S. Guitry) La bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a des limites, tandis que la bêtise n'en a pas (C. Chabrol)
Invité Invité
Sujet: Re: Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don Dim 8 Aoû 2010 - 6:32
Ton "antre"....ouh gaffe va falloir metre une pancarte "attention bête féroce, danger !!!" Bon a part ca ton histoire est vraiment géniale vivement la suite.
Numb3rs - Sur la corde raide - PG-13 - Charlie & Don