Je continue mon reclassement: anniversaire 2010 de JSmélie
Préambule:
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sontla propriété exclusive de: Donald P. Bellisario & DonMcGill. Je ne tire aucunbénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Personnages : Tony & Gibbs
Genre : Romance - P.O.V. - Songfic
Résumé : Tony n'en peux plus de cacher leur liaison à tous. Gibbs va-t-il réagir à temps?
Je t'aime
- C’est bon, j’ai compris ! Inutile de me faire un dessin !
Avant que Gibbs ait pu protester, Tony était sorti en claquant la porte. L’ex-marine poussa un profond soupir en se donnant mentalement une grande claque derrière la tête.
Mais pourquoi était-il incapable de dire les choses comme il les ressentait ? Pourquoi n’arrivait-il pas à avouer à l’homme qu’il aimait combien il comptait pour lui ?
Avec un soupir de lassitude Gibbs s’assit à la table de la cuisine et prit machinalement une feuille de papier qui traînait là. Sans même qu’il en eut conscience, ces mots qu’il était incapable de prononcer apparurent au bout de son stylo.
Quand tu dors près de moi
J'ai le cœur au bout des doigts
Je t'aime
Tony était tout ce qu’il avait toujours voulu dans la vie depuis la mort de Kelly et de sa mère. Grâce à lui il avait retrouvé un vrai sourire, l’espoir que peut-être il n’était pas maudit. Grâce à lui il reprenait petit à petit foi en les hommes et en la vie.
Et pourtant il était incapable de lui dire ces mots qu’il attendait, ces mots qu’il avait besoin d’entendre.
Il ne savait même plus ce qui avait motivé cette énième dispute. Tout ce qu’il savait c’est que si ça continuait il allait perdre Tony et ça il ne pouvait pas l’imaginer.
Comment accepter de passer ses nuits ailleurs que dans sa chaleur ? Comment tolérer de se réveiller sans recevoir son sourire magnifique comme on reçoit le premier rayon de soleil qui vous permet de penser que cette journée va être belle ? Comment vivre en ne pouvant plus le voir, l’entendre, le sentir, le toucher, goûter la saveur sucrée de sa peau jour après jour, nuit après nuit ?
Quand tu pleures dans mes bras
J'ai les yeux qui pleurent pour toi
Je t'aime
Pourquoi fallait-il que sa putain d’éducation militaire, que sa pudeur devenue une seconde nature, l’empêche de dire à cet homme combien il comptait pour lui, que sans lui à ses côtés sa vie ne serait que tristesse et ruines ?
Etait-il donc plus difficile de se laisser aller en paroles qu’en geste ? S’il avait pu passer par-dessus toutes ses craintes, tous ses tabous, lorsqu’il s’était aperçu que son amitié pour Tony avait petit à petit évolué vers quelque chose de tout autre, s’il avait surmonté ses appréhensions et ses a priori en acceptant de partager son lit et sa vie, pourquoi ne pouvait-il pas abattre ces barrières mentales qui lui interdisaient de poser des mots sur ce qu’il ressentait ?
Je te ferai dormir
D'amour et de plaisir
Viens je t'emmène
Où l'on n'emmène pas
Et si cette fois-ci Tony ne revenait pas ? Et si cette fois-ci il l’avait perdu pour toujours à force d’atermoyer, de louvoyer, de ne pas vouloir donner dans les « clichés », la « guimauve », ce qui « à notre âge et dans notre profession serait totalement ridicule », comme il le répétait à longueur de temps ?
Pourquoi une fois encore lorsque Tony lui avait susurré les mots tendres au creux de l’oreille, s’était-il contenté de répliquer le stupide « moi aussi » qui exaspérait son compagnon ?
Il n’avait jamais été un homme de discours, mais un homme d’action et il lui avait toujours semblé que les gestes parlaient mieux que les mots.
J'allumerai des soleils
La nuit pour qu'elle soit plus belle
Je t'aime
Tony savait qu’il l’aimait : il le lui avait prouvé tant de fois durant leurs étreintes passionnées, et par ces petites attentions qu’il n’avait que pour lui…
Bien sûr il restait le point principal d’achoppement : la dissimulation. Parce que, s’il soupçonnait Abby et Ducky de n’être pas dupes de leurs véritables liens, certains regards ne mentant pas, il n’avait malgré tout jamais trouvé le courage de dévoiler leur liaison au grand jour. Au début Tony avait été totalement en accord avec la nécessité de garder le secret, mais il sentait que désormais il voulait pouvoir vivre son amour au grand jour.
Après tout, ils vivaient ensemble depuis plus de six mois maintenant.
Je ferai valdinguer
Les frontières du monde entier
Je t'aime
Le chef d’équipe soupira à nouveau. Cela aurait-il été plus facile si Tony avait été une femme ? Ou bien s’il avait travaillé dans un autre service ? Le problème était-il la relation patron/subordonné ou la relation homosexuelle ? Il aimait Tony, et il n’en avait pas honte ! Alors pourquoi était-il incapable de l’assumer vraiment ?
Qui aurait dit que le grand Leroy Jethro Gibbs, la terreur des petits malfrats et des grands criminels en tous genres, l’un des meilleurs enquêteurs du service d’investigation de la marine, aurait peur du qu’en dira-t-on ?
Ah il était beau le héros !
Je te ferai bâtir
Des châteaux et des empires
Si tu m'emmènes
Sept heures ! Désormais il savait que Tony ne reviendrait pas. Sans doute se retrouveraient-ils au bureau, parfaits supérieur et subordonné aux yeux des autres. Il saurait, comme d’habitude, donner le change et le plus suspicieux des enquêteurs ne pourrait pas soupçonner ce qui le liait à son agent principal en le regardant agir envers lui.
En soupirant, Gibbs fourra la feuille dans sa poche tout en se dirigeant vers la porte. Il espérait que Tony serait au bureau, mais de toute façon il se devait d’y aller, quoi qu’il lui en coûte.
Où l'on n'emmène pas
On ne reviendra pas
Il n’y avait encore personne dans le grand espace lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et Gibbs ressentit un pincement au cœur : il avait pensé que, peut-être, Tony serait là et qu’ils auraient l’occasion de vider l’abcès avant que la journée de travail ne les relègue dans leurs rôles respectifs jusqu’au soir.
Mais ce soir justement, retrouverait-il encore son amant, le compagnon dont il ne pourrait plus se passer désormais ?
On fera des voyages
À déchirer les nuages
Je t'aime
Le bureau se remplissait peu à peu : Ziva puis Mac Gee étaient arrivés, et avaient salué leur chef qui leur avait juste répondu d’un grognement, plongé visiblement dans un dossier qui requérait toute son attention, le regard rivé sur une feuille de papier tandis que ses mains s’activaient sur le clavier comme jamais ses deux subordonnés ne l’avaient vu le faire.
Il se préparait quelque chose d’important selon toutes probabilités et les deux agents étaient trop prudents pour tenter de tirer les vers du nez de leur chef quand il était dans cet état : la journée risquait d’être difficile.
Peut-être Tony pourrait-il les renseigner lorsqu’il arriverait à son tour. En attendant, laissant leur supérieur à sa tâche, les deux agents vaquèrent aux leurs avant de s’attirer ses foudres.
On fera toi et moi
Des choses qui n'existent pas
Je t'aime
Gibbs leva les yeux en entendant une voix familière résonner à ses oreilles. Un soupir de soulagement lui échappa : Tony était là !
Celui-ci passa devant lui sans le saluer, sans le regarder et il sentit son cœur se serrer. Ziva et Mac Gee, qui s’apprêtaient à demander à leur collègue s’il savait sur quoi travaillait leur chef se regardèrent : ce n’était apparemment pas le moment d’interroger Tony non plus. Il n’avait pas l’air plus abordable que Gibbs !
Au moment où ils formulaient cette pensée, chacun à leur manière, en leur fort intérieur, leur patron les appela de sa voix coupante :
- Di Nozzo, MacGee, Ziva !
- Patron ? répondirent les deux plus jeunes tandis que l’aîné se contentait de relever la tête sans prononcer un mot.
- J’ai quelque chose pour vous. Mac Gee, l’écran central !
Je te ferai venir
Où l'on ne peut pas mourir
Viens je t'emmène
Le jeune agent s’empressa d’exécuter la manœuvre et les regards des trois équipiers convergèrent vers le grand écran, s’attendant à y voir défiler quelques clichés leur apprenant sur quelle affaire ils partaient.
Au lieu de ça :
- Patron… Je crois que j’ai fait une erreur…, balbutia Tim, rouge jusqu’aux oreilles en voyant défiler sur l’écran central un texte qui commençait par ces mots :
Tony, mi amor…Il fit un geste vers son clavier, désireux de rattraper sa bévue, pensant qu’il venait de mettre un terme à sa carrière au NCIS par cette maladresse qu’il ne comprenait pas.
- MacGee, si vous faites encore un geste je vous tire dessus !
La voix coupante de Gibbs qui restait assis à son bureau, comme absorbé dans l’étude d’un dossier, le figea sur place, tandis que le texte continuait à défiler sur l’écran.
Lorsque ce fut fini, les deux agents regardèrent Tony qui restait comme tétanisé, le regard rivé sur les mots toujours affichés, les larmes aux yeux. Ziva ouvrit la bouche et McGee l’entraîna rapidement vers l’ascenseur où ils disparurent.
Où l'on n'emmène pas
On ne reviendra pas
Deux bras autour de sa taille ramenèrent l’agent Di Nozzo à la réalité.
- Pourquoi Jay ? murmura-t-il.
- Parce que je t’aime Tony et que je voulais que tout le monde le sache, répondit son amant à son oreille en se pressant contre lui.
- Mais… ça pourrait…
- Je me fous de ce que ça pourra entraîner, le coupa Gibbs, puis, le faisant tourner vers lui pour plonger ses yeux dans les siens il reprit :
- J’ai donné vingt ans de ma vie au NCIS, je ne lui donnerai pas mon amour.
- Tu es sûr ?
- Je n’ai jamais été aussi sûr.
Et Leroy Jethro Gibbs fit quelque chose que jamais l’agent Di Nozzo ne l’aurait cru capable de faire : au milieu du bureau, il enlaça son subordonné et posa ses lèvres sur les siennes dans un baiser passionné.
Désormais, personne ne pouvait plus ignorer leur amour.
Désormais il n’y aurait plus de barrières entre eux.
FIN
Chanson de Michel Polnareff