Cadeau de Noël 2010 pour Fanncis
Préambule:
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété
exclusive de : Donald P. Bellisario & Don McGill. Je ne tire aucun bénéfice
de leur mise en situation dans cette fiction.
Noël blanc
Tony sifflotait en arrangeant une guirlande sur le sapin… Il était heureux, il se sentait bien… Il lui semblait ne s’être jamais senti aussi bien depuis très longtemps.
Bien sûr, quoi qu’il puisse proclamer, il avait toujours été sensible à cette époque de l’année, mais là c’était différent…
Deux bras l’enlacèrent par derrière tandis qu’un visage se nichait dans son cou :
- Tu m’avais caché tes talents de décorateur.
Il se retourna, saisit les lèvres de son amour contre les sienne et échangea un baiser qui leur mit aussitôt le sang en ébullition. Décidément, ils ne se rassasieraient jamais l’un de l’autre. Il savait que s’il se laissait entraîner sur cette pente, son sapin ne serait jamais terminé, pas plus que le repas qu’ils offraient à toute l’équipe le soir même. Aussi il se recula de deux pas, tâchant de se mettre hors de portée des mains indiscrètes et si tentantes qui se tendaient vers lui, cherchant à le retenir.
- Mais si je t’avais dévoilé toutes mes facettes, j’aurais brûlé tous mes vaisseaux d’un seul coup. Et peut-être que je t’aurais déjà perdu.
Il n’avait pas reculé assez loin et déjà un bras l’attrapait, l’amenait de manière exigeante contre le corps ferme qui épousait parfaitement le sien.
- Rien au monde ne pourra jamais faire que je te perdrai Di Nozzo !!
La voix de Gibbs déclencha des myriades de frissons dans son dos. Dieu ! Qu’il aimait cet homme !
- Jay… Ce n’est pas le moment…
- C’est toujours le moment mon amour…
Il savait que sa lutte était vaine, d’ailleurs avait-il vraiment envie de lutter ?
Plus tard, regardant avec résignation le désordre autour de lui, tentant de se remémorer où avaient pu voler ses sous-vêtements, Tony se laissa aller contre le torse musclé de son amant.
- Raconte-moi, lui souffla celui-ci à l’oreille.
- Quoi ?
- Parle-moi de tes Noëls… Explique-moi pourquoi tu aimes tant cette période.
Oh ! Quand j'entends chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc
Oh ! Quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs
- Il n’y a rien à expliquer… Noël c’est… Comment pourrai-je te dire ?
- J’ai aimé Noël à une époque…
Tony se tourna vers lui, remarquant les larmes contenues dans ses yeux. Il n’avait pas besoin d’expliquer de quelle époque il s’agissait : celle où Kelly devait regarder le magnifique sapin avec des yeux émerveillés, où elle préparait un verre de lait et une assiette de gâteaux pour le père Noël, où elle déballait ses cadeaux en poussant des cris de joie à chaque nouveau trésor découvert.
- Oh Jay !!!
Il se serra plus fort contre lui. Il ne voulait plus qu’il se sente seul, jamais. Gibbs avait déjà bien trop souffert et désormais il lui appartenait de le consoler, de le rassurer, de le protéger.
Il l’aimait.
- Tiens… Ecoute…
Il regarda de nouveau autour de lui, puis se résigna à se lever sans chercher à voiler sa nudité. De toute façon Gibbs connaissait son corps par cœur… Il remarqua l’étincelle de convoitise qui brilla dans le regard de son compagnon tandis qu’il se dirigeait vers la chaîne stéréo et y insérait un CD.
- Voilà… Ca c’est ma chanson de Noêl.
La nuit est pleine de
chants joyeux
Le bois craque dans le feu
La table est déjà garnie
Tout est prêt pour mes amis
Et j'attends l'heure où ils vont venir
En écoutant tous mes souvenirs
Gibbs écoutait les paroles, les yeux mi-clos. Son amour était venu se blottir à nouveau contre lui et il aurait voulu arrêter le temps.
Il était bien… Le feu crépitait dans la cheminée, l’homme qu’il aimait était dans ses bras…
L’homme qu’il aimait…
Si un an auparavant on lui avait dit que, ce soir-là, il tiendrait ainsi Tony contre lui, parmi les guirlandes et les décorations de Noël jonchant le sol de son salon, il l’aurait fait enfermer, à moins qu’il ne lui ait tout simplement mis son poing dans la figure pour lui apprendre à se foutre de lui !
Et pourtant… Pourtant il était là…
C’était arrivé, comme ça ! Comme un cadeau du ciel ! Il n’avait compris qu’il l’aimait que lorsqu’il avait failli le perdre de l’y pestis. Et lorsque Tony était revenu au bureau, si faible, si pâle, lorsqu’il n’avait pas répondu tout de suite après l’explosion de cette voiture, il avait compris que ce qui le poussait vers lui ce n’était pas simplement de l’amitié.
Il s’était tu, épouvanté de ce qu’il ressentait, affolé à l’idée de ce que Tony pourrait penser de lui s’il venait simplement à deviner les sentiments qu’il éprouvait à son égard.
Mais Tony avait lu en lui et l’impensable s’était produit : ses sentiments étaient partagés. Le jour où il l’avait découvert, Gibbs avait pu de nouveau croire en la vie, croire que le bonheur était possible.
Oui… Il avait pu croire à nouveau au Père Noël.
Oh ! Quand j'entends
chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc
Oh ! Quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs
- Jay… On ne peut pas rester là tout l’après-midi.
- Ah non ? Et pourquoi pas ?
Tony le regarda, incrédule :
- Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait de l’agent spécial Gibbs, si à cheval sur les apparences et sur l’horaire ?
- Je crois que sa sévérité a fondu au feu d’un brasier appelé Anthony Di Nozzo, avoua simplement l’ex-marine avec une candeur qui mit les larmes aux yeux de son amant.
Pourtant, depuis dix mois maintenant, il avait découvert la sensibilité cachée sous la carapace et il savait combien Jay était aimant, attentif et tendre, pour peu qu’on lui en laisse le loisir.
- D’accord… Mais je te rappelle que nous avons des invités ce soir… Tu n’as pas changé d’avis j’espère…
Gibbs perçut la peur dans la voix de son compagnon. Il en comprit instantanément la raison.
Il y avait dix mois qu’ils s’étaient avoué leurs sentiments, six mois qu’ils vivaient ensemble, oh pas officiellement bien sûr : chacun ayant gardé son chez soi. Mais il ne se passait pas un soir sans que l’un soit chez l’autre, pas une nuit, sauf celles où ils enquêtaient, où ils ne se blottissent dans les bras l’un de l’autre, pas un matin où leurs yeux ne s’ouvrent sur l’homme de leur vie…
Mais personne n’était au courant de cette liaison. Gibbs pensait que peut-être Ducky avait des soupçons et Di Nozzo avait, à plusieurs reprises, senti le regard d’Abby s’attacher sur lui de manière un peu inquiétante, mais ni l’un ni l’autre n’avait posé de question. Soit ils pressentaient quelque chose mais respectaient la vie privée de leurs amis, soit les deux policiers faisaient fausse route et leur vie secrète finissait par les rendre légèrement paranoïaques sur les bords.
Mais c’en était fini désormais : ce soir ils levaient le masque.
Lorsque décembre lançait au vent
L’odeur des marrons brûlants
J’attendais tremblant un peu
L’instant des cadeaux joyeux
Et je mettais mes petits souliers
Sous le manteau de la cheminée
- Et ce soir, tu ne mets pas tes souliers ?
- Non…
- Pourquoi pas ?
- Parce que j’ai déjà tout ce dont j’ai besoin.
Touché, Gibbs le prit dans ses bras. Quelque part, dans sa tête, le bâtard tentait de se moquer, de lui faire croire qu’il était ridicule de se laisser ainsi aller aux déclarations guimauves et de se risquer à croire à nouveau en l’amour. Mais il ne voulait pas écouter cette voix : la voix de la peur, la voix de la défaite.
Il savait que jamais Tony ne lui ferait du mal, en tout cas pas sciemment. C’est pourquoi il avait décidé de dévoiler leur amour à leur équipe. C’était lui, qui, officiellement, avait lancé les invitations, d’autant que leur équipe était d’astreinte. Donc ni Kate ni MacGee ne pouvaient retourner dans leurs familles respectives avant le nouvel an. Alors ils passeraient Noël chez lui. Et à cette occasion, il allait leur dire que Tony avait accepté de venir s’installer chez lui.
Et la chanson qui résonnait à ses oreilles trouvait à ce moment-là un écho dans sa tête.
Oh ! Quand j'entends chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc
Oh ! Quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs
- Il neige !
L’exclamation de Tony l’arracha à son introspection et il s’approcha de la fenêtre, souriant en voyant les gros flocons blancs qui descendaient lentement du ciel.
Un Noël blanc… Un vrai Noël d’enfance… Le Noël dont il gardait la nostalgie enfouie au fond de son cœur.
Ce soir ce serait l’un de ses plus beaux Noël… Parce que Tony était près de lui, parce qu’ils allaient enfin avouer aux autres qu’ils étaient un couple et que rien ni personne ne pourrait jamais changer ça.
Oh oui… Il l’avait presque détesté le bonhomme à barbe-blanche. Mais ce soir il lui ouvrait de nouveau sa maison. Il s’approcha de son amant qui regardait par la fenêtre, le sourire aux lèvres. A cet instant il était si beau, si désirable, qu’il aurait aimé lui faire l’amour de nouveau. Mais il savait qu’il n’en avait pas le temps.
Qu’importait : il se rattraperait plus tard…
Pour le moment, il pouvait simplement le prendre contre lui, poser sa tête sur son épaule et regarder avec lui en direction du ciel, formulant comme une action de grâce pour ce cadeau infiniment précieux.
- Je t’aime Tony… si tu savais comme je t’aime. Joyeux Noël mon amour.
FIN
Chanson de Francis Blanche