Début du reclassement!!! On commence par l'anniversaire de Fanncis.
Préambule : Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Donald P. Bellisario & Don McGill. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Entre nous
D’abord il remarqua l’odeur : cette senteur boisée qu’il affectionnait tant et qui emplissait la maison.
Puis il vit la table : la nappe blanche, le couvert pour deux dressé avec de la porcelaine fine, du cristal de Baccara et des couverts en argent, une magnifique rose rouge s’épanouissant dans un soliflore sur le côté.
Ensuite il entendit la chanson… Cette chanson qu’il avait découverte en passant d’un canal à l’autre un jour et dont les parles, la voix envoûtante de la chanteuse, avaient parlé à son cœur et qu’il avait faite écouter à son amant.
Enfin il y eu ce frôlement dans sa nuque tandis qu’il l’aidait à enlever son manteau et son goût sur ses lèvres alors qu’il l’embrassait avec une tendresse qui lui mit les larmes aux yeux.
Entre nous,
C'est l'histoire
Qui commence au hasard
De nos yeux qui se cherchent
Entre nous.
Soudain il se sentit bien, mieux qu’il n’avait jamais été, parce que tout dans la pièce lui disait que non, son compagnon n’avait pas oublié et qu’il l’aimait de cet amour dont il avait si longtemps rêvé, sans penser qu’il le trouverait auprès d’un homme et de cet homme-là en particulier.
- Tu n’as pas oublié, murmura-t-il lorsque les lèvres fermes quittèrent les siennes.
- Comment aurais-tu voulu que j’oublie ?
Entre nous,
De nos bras
C'est le temps qui donnera
Un premier rendez-vous
Entre nous
Et pourtant, durant toute la journée il avait pensé que celui qu’il aimait n’avait aucune idée de la date. Ou plutôt qu’il savait pertinemment quelle était la date, mais qu’elle n’avait éveillé aucune résonnance dans son esprit.
Et soudain il s’apercevait que ce n’était pas le cas. Que sa petite déprime de la journée n’avait pas lieu d’être et que les petites piques qu’il avait lancées pour se venger de l’oubli apparent de son amant étaient inutiles.
- Comment pourrais-je oublier la plus belle chose qui me soit jamais arrivée ?
Cette voix, ces mots, cette façon de les lui dire lui mirent les larmes aux yeux tandis qu’il se laissait guider vers sa place et s’asseyait en face de son compagnon qui lui tendit une main dans laquelle il posa la sienne.
Entre nous, c'est le temps qui s'enfuit qui s'en fout
C'est la vie qui me prend dans son pouls
C'est le coeur qui avoue
Entre nous,
Entre nous,
C'est l'aveu qui nous brûle en dessous
De nos peaux que l'on frôle, jaloux,
De nos moindres secondes sans nous
Ils se souvenaient, leurs mémoires accordées, de cette première fois, cette colère, ces reproches, ce coup de poing parti et puis soudain des lèvres dures qui venaient faire taire les récriminations et un baiser qui s’intensifiait, qui aiguisait ce désir inavoué et inassouvi qui les avait poussés à se provoquer, s’agacer, s’opposer mutuellement.
Soudain tout avait été clair, et ils avaient su. Et tandis qu’enfin ils assouvissaient ce besoin de l’autre, se ressourçaient peau contre peau et partageaient leurs saveurs, la tempête qui agitait leurs esprits et leurs cœurs s’étaient définitivement calmée.
Entre nous,
C'est toujours
C'est le contraire
D'un jour
Un voyage sans détour
Entre nous
Evidemment tout n’était pas toujours simple : ils étaient deux tempéraments forts, opposés sur certains points et le lien de subordination qui existait dans leur métier n’arrangeait pas les choses.
Difficile d’être objectif quand on envoie celui qu’on aime dans une mission dont il pourrait ne pas revenir, difficile de garder à l’esprit que l’autre vous aime quand il vous houspille devant les autres et ne prend pas votre parti dans le différend qui vous oppose à vos collègues.
Mais ils y étaient arrivés parce que leur amour était profond et sincère et qu’ils avaient compris qu’ils devaient tout faire pour le protéger des aléas de leur profession.
Et quand ils se retrouvaient tous les deux, ils oubliaient ce qui n’étaient pas eux.
Entre nous
C'est le fort, la raison et le tort
C'est l'envie qui nous mord dans le cou
Leur liaison clandestine n’était pas restée longtemps secrète. Des petits riens avaient vite mis la puce à l’oreille de Ducky et d’Abby, les fins psychologues de l’équipe, des petits riens qu’ils laissaient échapper plus ou moins consciemment sans doute et qui avaient fini par les conduire à avouer leur relation.
Encore aujourd’hui ils se souvenaient avec émotion et reconnaissance de la réaction des autres membres de l’équipe, peut-être étonnés mais tous sincèrement ravis pour eux. Il n’y avait eu aucun sous-entendu douteux, aucune grimace de dégoût, aucun regard méprisant…
Et ils avaient enfin pu vivre leur vie de couple au grand jour : inviter leurs amis dans LEUR maison, laisser leurs doigts s’effleurer en public, même si ni l’un ni l’autre n’était fan des démonstrations d’affection devant des tiers.
Aujourd’hui c’était l’anniversaire de leur première fois, cette première fois qui aurait pu tourner au désastre et les avait finalement menés où ils en étaient : vivre à deux sous le même toit sans se soucier du qu’en dira-t-on.
Comment aurait-il pu oublier ?
Entre nous, c'est le temps qui s'enfuit qui s'en fout
C'est la vie qui me prend dans son pouls
C'est le coeur qui avoue
Entre nous,
Entre nous,
C'est l'aveu qui nous brûle en dessous
De nos peaux que l'on frôle, jaloux,
De nos moindres secondes sans nous
- Je ne pensais pas que…
- Que quoi… Que j’allais me souvenir de ce jour qui a tellement compté pour moi ? Ce jour où j’ai enfin eu le courage de regarder ce que j’étais et de succomber à cette attirance qui me poussait vers toi depuis trop longtemps ? Crois-tu que je pourrai jamais oublier l’intensité de notre première étreinte, ce que tu m’as donné ce jour-là, sans aucune retenue, sans rien demander en échange ?
Ses doigts caressaient son poignet, juste là où la peau est si sensible, si fine et un long frisson de désir le parcourut de la racine des cheveux à l’extrémité des orteils. Il aurait aimé envoyer promener la nappe, la belle vaisselle et la fleur pour prendre son compagnon à cet instant avec toute la fougue de son amour violent !
Entre nous,
C'est l'aveu qui nous brûle en dessous
De nos peaux que l'on frôle, jaloux,
De nos moindres secondes sans nous
- J’ai cherché toute ma vie sans jamais savoir exactement ce que je voulais. Et puis tu es venu et mon âme t’a reconnu ! Mais mon esprit ne voulait rien savoir et j’ai mis si longtemps à céder… Presque trop longtemps…
- Tu n’as rien à te reprocher… J’ai cheminé de la même façon.
- Deux chemins parallèles…
- Pas si parallèles que ça puisqu’ils ont fini par se croiser…
- Tu veux vraiment me faire un cours de géométrie, ici et maintenant ?
- Tu n’as pas idée du genre de cours que j’aimerais te faire, ici et maintenant…
- Je crois bien que si…
Il s’était levé, l’avait rejoint et leurs lèvres entamèrent la danse que leurs mains puis tout leurs corps reprirent bientôt, cette danse éternelle des amants durant laquelle il n’y avait plus de toi, plus de moi, plus de nous mais un seul être, un seul cœur, une seule âme.
Entre nous,
C'est toujours
C'est le contraire
D'un jour
Ils reposaient, l’un contre l’autre, dans le grand lit acheté lors de leur emménagement dans cette maison qu’ils avaient voulue tous les deux pour être chez eux : un nouveau cadre pour une nouvelle vie.
Gibbs embrassa tendrement le front de son amant alangui :
- Je t’aime Anthony DiNozzo… Même si je ne te le dis pas assez souvent, je veux que tu le sache. Et jamais, dussè-je vivre mille ans, jamais je n’oublierai nos anniversaires.
Tony se pressa plus fortement contre lui en murmurant :
- Je t’aime Leroy Jethro Gibbs… Pour maintenant et pour jamais…
Un voyage sans détour
Entre nous.
FIN
Chanson de Chimène Badi