Ben... c'est peut-être pas gagné quand même...
Merci de vos commentaires les filles.
Dernier chapitre avant épilogue...
Jour 10
- Tout va bien ?
- Oui maman !
Jo sourit à la réplique. Il était vrai qu’elle donnait un peu l’impression d’une poule en train de couver son dernier poussin, un peu plus fragile que les autres, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être inquiète. Lorsqu’elle était arrivée au travail, à huit heures, elle avait eu l’immense surprise de trouver Mac à son bureau. Certes il n’était pas inhabituel que le chef du laboratoire soit à son poste aux aurores, mais en l’occurrence il avait plusieurs jours d’avance sur le planning fixé par les médecins, ce qu’elle n’avait bien sûr pas manqué de lui faire remarquer.
- Je n’en peux plus de tourner en rond chez moi, avait-il répliqué. Si j’y reste, c’est là que je vais tomber réellement malade.
- A vous voir on dirait que c’est déjà fait, avait-elle asséné avec son franc parler habituel.
En effet Mac avait le teint plombé de quelqu’un qui n’a pas dormi depuis bien longtemps, les traits tirés et la bouche pincée, comme s’il souffrait. Mais lorsqu’elle lui avait posé la question sans ambages, il avait botté en touche, comme il savait si bien le faire. Ensuite il lui avait assuré qu’il ne s’occuperait d’aucune affaire en cours afin de ne pas entacher celle-ci d’une irrégularité qui serait un boulevard pour un avocat de la défense un peu retors, mais qu’il allait profiter de son « temps libre » pour se mettre à jour dans la paperasse laissée en souffrance depuis trop longtemps maintenant.
- D’accord. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez où me trouver !
Et depuis, à intervalles un peu trop régulier au gré de son supérieur, elle passait la tête dans l’entrebâillement de la porte pour s’assurer que celui-ci n’était pas en train de mourir sur le plancher.
Certes il était ému de ce gage d’attachement, tout comme l’avaient ému les témoignages de joie de ses collaborateurs à le retrouver à son poste, témoignages teintés d’inquiétude pour certains, dont Sheldon, qui trouvaient qu’il reprenait le collier un peu tôt. Mais à chacun il avait fait la même réponse :
- Je vais devenir dingue si je passe encore une heure enfermé chez moi !
- Vous savez, il y a plein d’activités possibles en dehors du boulot, avait contré Lindsay.
- Mais aucune qui me plaise ou que je puisse faire avec un seul bras ! avait-il répliqué.
La jeune femme avait ouvert la bouche pour protester, mais Danny d’une main sur son bras, lui avait fait comprendre de ne pas insister : il n’était pas besoin d’être grand clerc pour voir que Mac avait sans doute une bonne raison de se trouver là, une raison qu’il n’avait pas envie de partager avec eux, et qu’il ne servirait à rien de tenter de le faire retourner au repos prescrit par les médecins.
Le lieutenant soupira en contemplant le rapport qu’il s’échinait à compléter depuis deux heures maintenant. Certes il n’était pas vraiment concentré sur sa tâche. A chaque minute qui passait, il relevait la tête pour voir si la personne qu’il voulait voir par-dessus tout allait enfin entrer dans le laboratoire. Il avait laissé plus de dix messages après le premier, mais n’avait eu aucune réponse. Il savait ce que cela voulait dire : Don ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. Et il le comprenait après ce qu’il lui avait dit. Cependant il n’était pas décidé à s’avouer vaincu, pas encore, pas tant que le principal intéressé ne lui aurait pas dit en face qu’il n’avait aucune chance de se faire pardonner et que désormais il ne voulait plus rien à voir à faire avec lui.
Certes, il n’avait pas vraiment réfléchi à ce qu’il lui dirait. Il n’avait pas vraiment l’intention de lui faire une déclaration au vu et au su de tout le monde, ou de se jeter sur lui à son apparition dans le labo pour lui rendre le baiser qu’il lui devait avec usure. Et si jamais le policier refusait de le rejoindre dans son bureau ? Risquerait-il un esclandre qui pourrait mettre la puce à l’oreille de ses collaborateurs ? Jusqu’où était-il vraiment prêt à aller pour faire comprendre à Don qu’il avait réfléchi et qu’il voulait tenter sa chance avec lui, à la condition, bien évidemment, que ses sentiments enfin assumés, fussent partagés ? Car le doute continuait à le tarauder : Don Flack était-il aussi amoureux de lui, que lui-même l’était de son lieutenant ? Son lieutenant ! Le glissement sémantique qui s’était opéré dans sa manière de penser à Flack, lui disait plus que n’importe quoi, combien il tenait à lui et avait été un fieffé idiot de ne pas vouloir se l’avouer avant.
Soudain ses réflexions furent interrompues par un mouvement à l’extérieur. Il jeta un coup d’œil à la pendule : 11 h 00, pas encore le moment de la pause méridienne ! L’alarme n’avait pas résonné, donc ce n’était pas non plus un exercice. Il aperçut alors Danny et Lindsay, accompagnés de Sheldon, tous munis de leur mallette et il comprit qu’une nouvelle affaire venait de les appeler. Il sortit de son bureau :
- Que se passe-t-il ?
- Vous ne pouvez pas vous mêler de cette affaire !
La voix de Jo, éclatant dans son dos le fit se retourner.
- Je n’ai pas l’intention de m’en mêler. Je demande juste ce qui se passe. Ce n’est tout de même pas interdit par la loi non ? protesta-t-il d’un ton excédé. Puis il se retourna vers le trio pour s’apercevoir que, profitant de sa courte passe d’armes avec Jo, celui-ci s’était engouffré dans l’ascenseur et avait disparu de sa vue.
- Je leur avais posé une question !
- A laquelle je peux tout aussi bien répondre.
Il aperçut alors le visage tourmenté d’Adam et remarqua que celui de Jo semblait anormalement tendu.
- Qu’est-ce qui se passe au juste ? Pourquoi cette précipitation ?
- Il y a eu une fusillade dans une agence bancaire de la 5ème avenue.
Pourquoi son cœur se mit-il à battre si fort avant même que la scientifique enchaîne ?
- Les braqueurs sont sortis en tirant sur tout ce qui bougeait et plusieurs policiers ont été touchés.
Mac se sentit soudain la bouche sèche tandis qu’il demandait :
- Des policiers en uniforme ?
- En civil aussi. Apparemment ils avaient eu vent du braquage et avait tendu une souricière qui s’est mal passée. Il y a plusieurs morts et pas mal de blessés. Ils n’avaient pas anticipé que les braqueurs avaient trois hommes en couverture. Ce sont eux qui ont ouvert le feu en premier.
- Des flics que l’on connait ?
En fait il avait juste envie de demander si Don était concerné comme cela était possible. La 5ème avenue dépendait de son secteur donc il n’y aurait rien eu d’anormal à ce qu’il soit impliqué dans la fusillade.
« S’il vous plaît, faites que ce ne soit pas le cas ! Faites qu’il aille bien ! Faites que je puisse le revoir, m’expliquer, lui parler… »
Et si Don était mort, gisant sur un trottoir dans une mare de sang ? Si la dernière chose qu’il avait emporté de lui c’étaient ces mots durs et injustes qu’il lui avait jetés au visage parce qu’il était trop lâche pour accepter une vérité qui le dérangeait ? S’il n’avait jamais l’occasion de réparer les torts qu’il avait causés ? Si le destin, pour le punir de son aveuglement, venait de lui enlever celui qu’il s’autorisait enfin à aimer ?
- Mac ! Mac vous allez bien ? Venez vous asseoir !
Inquiète de la soudaine lividité ayant envahi le visage du lieutenant, Jo le dirigea vers le bureau, l’aida à s’installer sur le canapé qui meublait celui-ci et lui apporta un verre d’eau. Le manque de réaction de Mac accentua son angoisse :
- Mac ? Répondez-moi bon sang !
- Don…, parvint-il à croasser, forçant le mot à passer sa gorge soudain sèche.
- Quoi Don ?
Il s’efforça de dominer son trouble pour être plus cohérent :
- Est-ce que vous savez si Don est sur les lieux ? Est-ce que ?…
Il ne put en dire plus mais Jo avait compris :
- Je ne sais pas. Nous n’avons aucun nom pour le moment. Danny et les autres se sont rendus sur les lieux. Ils nous appelleront dès qu’ils auront d’autres nouvelles.
- Je veux y aller ! décida-t-il soudain en se redressant.
- Hors de question ! Vous l’avez dit vous-même : pas question de risquer d’ouvrir un boulevard à un avocat un peu retors ! Vous ne devriez même pas être là ! D’ailleurs je vais vous faire raccompagner !
- Non ! Je reste ici !
- Mac ! Durant votre congé je suis le chef de ce labo ! Vous êtes pâle, votre pouls bat bien trop vite et vous avez fait un malaise.
- Un malaise… Tout de suite les grands mots !
- Quand quelqu’un est incapable de vous répondre durant près de deux minutes, même s’il semble avoir toute sa connaissance, j’appelle ça un malaise ! Donc je ne vous laisse pas le choix : vous rentrez chez vous.
- Jo ! J’ai besoin de savoir ! Je…
Elle le regarda, compatissante, une lueur de compréhension s’étant allumée au fond de ses prunelles :
- Ecoutez Mac, je vous promets que dès que j’aurais des nouvelles de Flack je vous les ferai parvenir. Vous avez ma parole. Maintenant rentrez chez vous.
Vaincu, Mac comprit qu’il n’aurait pas le dernier mot. De toute façon, voulait-il vraiment que ses subordonnés le voient dans cet état de faiblesse ? Déjà il venait de se dévoiler devant Jo Danville comme il ne l’avait jamais fait devant quiconque, et il savait que son second avait désormais compris ce qui motivait son inquiétude. Il n’en était pas inquiet : il savait qu’elle saurait garder le secret. De toute façon il n’avait pas honte de son amour, son seul regret c’était de ne pas l’avoir assumé plus tôt. Et désormais il était peut-être trop tard !
Il suivit Adam que Jo avait chargé de le raccompagner chez lui et une fois dans la voiture il ordonna :
- On va sur les lieux de la fusillade.
Mal à l’aise le jeune homme lui jeta un coup d’œil :
- Jo m’a ordonné de vous déposer chez vous.
- Mais c’est moi le patron et je vous ordonne de m’emmener sur la 5ème avenue.
Il lui sembla qu’Adam hésitait. Celui-ci avait toujours été un peu intimidé par son chef et Mac avait bien conscience d’en jouer, mais il avait besoin de savoir ! Un besoin vital !
- Si je fais ça, je vais avoir des ennuis avec Jo !
- Si vous ne le faites pas, vous en aurez avec moi ! menaça-t-il.
- Vous savez que si vous allez sur une scène de crime vous risquez de provoquer un vice de procédure, tenta Adam, en appelant à la conscience professionnelle de son supérieur.
- Je n’ai pas l’intention de toucher à quoi que ce soit ou de me mêler de l’enquête ! J’ai juste besoin de voir si…, sa voix se cassa brusquement. Peu importe ! Emmenez-moi là-bas ! Si vous refusez je descends au premier feu et je prendrai le métro !
Comprenant qu’il n’aurait pas gain de cause, le pauvre Adam obtempéra, comprenant soudain parfaitement l’expression « être pris entre le marteau et l’enclume », et sachant qu’en l’occurrence il risquait fort de ne pas en sortir sans dommages.
A peine arrivé sur place, Mac jaillit du véhicule comme un diable sortant de sa boîte. Son cœur, qui avait repris un rythme normal, accéléra de nouveau la cadence à la vue du chaos qui régnait : les ambulances encore sur place qui chargeaient les derniers blessés, les corps recouverts de couvertures de survies qui gisaient à même le sol, les fourgons du coronaire qui attendaient qu’on leur apporte leur macabre chargement, les douilles répandues un peu partout sur le sol et les flaques de sang qui maculaient les marches de la banque et le trottoir devant celles-ci.
Le flic qui se tenait devant le rubalise jaune délimitant le périmètre le regarda passer sans protester, le reconnaissant parfaitement, tout en s’étonnant de le voir sur les lieux avec son bras en écharpe, mais trop prudent pour émettre la moindre objection. Adam le suivait en le couvant des yeux comme s’il s’attendait à le voir s’effondrer à tout moment où à faire un truc dément, un truc qu’il n’arrivait pas à imaginer, mais qui lui paraissait tout à fait plausible dans l’état dans lequel semblait se trouver Mac. Celui-ci vit son équipe à l’œuvre, un peu plus loin et il commença à se diriger vers eux : ils étaient regroupés autour d’un corps dont, de sa position, il ne voyait pas le visage, mais l’expression sur les leurs lui fit craindre le pire. Ca ne pouvait pas être lui ! Ca ne devait pas être lui !
Et puis soudain il le vit et il lui sembla que son cœur s’arrêtait tout simplement de battre : il était là, à la porte de la banque, un pansement ensanglanté sur l’épaule, pâle, les traits tirés, mais il était debout ! Il était vivant ! Il discutait avec trois hauts gradés accourus sur les lieux pour savoir à quel point cette fusillade pourrait porter préjudice à leur carrière, supputa Mac amer. Il s’arrêta net. Maintenant qu’il le voyait, qu’il était sûr qu’il était en vie, il ne savait plus quoi dire, ni comment l’aborder. De toute façon ce n’était certes pas le moment !
Il attendit donc, figé sur place, jusqu’à ce que les trois interlocuteurs de Don s’engouffrent dans la banque après que l’un d’eux lui ait dit :
- Allez à l’hôpital Flack ! Vous devez vous faire soigner. Le capitaine Swan s’occupera du reste.
Don hocha la tête et se retourna. Mac se sentit attristé en lisant l’immense détresse sur le visage du lieutenant : la peine d’un homme qui vient de voir tomber plusieurs de ses collègues sous ses yeux, sans pouvoir rien faire pour empêcher le drame.
- Don !
Le policier sursauta à la voix qui venait de l’interpeller et son visage exprima la plus profonde confusion en identifiant Mac Taylor qui venait vers lui, une étincelle de joie passa dans ses prunelles, vite remplacée par une lueur presque hostile :
- Mac ! Qu’est-ce que vous faites là ? Vous ne devriez pas être au repos ?
- Don ! Vous allez bien ? J’étais inquiet !
Questions contre questions, dialogue de sourd où les yeux tenaient un discours autre que les bouches… Regardant les deux hommes debout face à face, Adam eut soudain l’impression d’être de trop et il balbutia quelques excuses qu’aucun des deux n’entendit avant de se diriger vers ses trois collègues : tant qu’à être sur les lieux, autant s’y rendre utile, décida-t-il.
- Vous… Tu es blessé ? Il faut que tu voies un médecin !
- Ca va, c’est juste une égratignure.
Puis soudain un détail frappa le lieutenant qui planta ses prunelles dans celles de Mac avant de questionner :
- Depuis quand on se tutoie ?
- Depuis que je me suis aperçu que j’étais un fieffé idiot ! Depuis que j’ai compris que…
- Chut ! Pas ici !
Mais il y avait un sourire dans la voix de Don, comme s’il avait compris sans que Mac ait à en dire plus.
- Je dois aller me faire soigner, reprit-il. Vous… Tu peux m’accompagner ?
Et plus que la demande, ce fut ce simple petit mot : TU, qui fit comprendre à Mac que tout était encore possible.
Quelques heures plus tard, ils étaient au calme dans l’appartement de Taylor. Ils avaient parlé, s’étaient livré à cœur ouvert, avaient dit leurs hésitations, leurs craintes, leurs certitudes… Ils savaient ! Désormais ils étaient un couple, un couple qui allait se cacher quelque temps, pour pouvoir se trouver, se découvrir sans avoir la pression des regards incrédules ou hostiles. Mais désormais ils savaient qu’ils n’étaient plus seuls et ils étaient prêts à affronter cette nouvelle vie, à deux, main dans la main.
- Je ne sais pas comment j’ai pu me mentir si longtemps, dit Mac.
- Je me suis menti tout aussi longtemps. Je crois bien que sans Alan, je n’aurais toujours pas osé regarder la vérité en face.
Mac se crispa à la mention de celui qu’il ne pouvait s’empêcher de considérer comme un rival et Don s’en aperçut.
- Tu n’as rien à craindre de lui ! Il n’y a jamais rien eu d’autre qu’une immense amitié entre nous et il n’y aura jamais rien d’autre.
- J’aimerais en être aussi sûr que toi…
Don regarda Mac bien en face :
- Il va falloir que tu me fasses confiance Mac, et cela ce n’est pas négociable. Je n’ai pas l’intention de renoncer à l’amitié d’Alan, même pour toi. Si je te dis que tu n’as rien à craindre de lui, tu dois me croire, sinon il est inutile de tenter quoi que ce soit : sans la confiance, ça ne marchera pas.
- Mais je te fais confiance ! C’est juste que… Il m’agace ton ami ! C’est tout !
- Il t’agace parce que tu es jaloux !
- Oui je suis jaloux ! admit Mac. Il t’aime, il me l’a dit. Comment veux-tu que je ne sois pas jaloux ?
- Parce que tu n’as pas à l’être. Il m’aime peut-être, mais il sait que moi, c’est toi que j’aime, et ça, ça devrait te suffire.
Et pour prouver ses dires, Don déposa un baiser sur les lèvres de Mac, ce baiser que celui-ci attendait depuis des heures maintenant, depuis qu’il l’avait vu sur les marches de la banque, ce baiser qu’il n’avait pas osé quémander ni initier lui-même, obnubilé par ce qui s’était passé la dernière fois que leurs lèvres s’étaient jointes. Mais cette fois-ci Mac Taylor ne refusa pas la caresse buccale, loin de là, il y participa même avec usure, faisant monter chez eux une vague de chaleur qui faillit leur faire perdre la tête.
Soudain Don se recula avec un sourire un peu crispé :
- Je crois qu’il vaudrait mieux nous arrêter là.
- Tu regrettes ?
- Non, mais je ne pense pas être prêt pour aller plus loin. Ne m’en veux pas.
- Je ne t’en veux pas. D’ailleurs je ne suis pas sûr d’être prêt non plus. Nous prendrons tout le temps dont nous aurons besoin. Après tout, il y a des mois que nous nous cachons la vérité, alors rien ne nous presse non ?
- Rien, en effet ! Rien du tout !
Un nouveau baiser les unit tandis que leurs mains se faufilaient sous les tee-shirts qu’ils portaient. De nouveau ce fut Don qui mit fin à l’étreinte, comme s’il craignait de ne pas pouvoir dominer son propre désir :
- Je crois qu’il vaudrait mieux que je rentre chez moi.
- Pourquoi ? Tu n’es pas pressé. Le médecin t’a donné trois jours de congé et j’en ai encore autant à prendre ! On pourrait passer du temps, juste tout les deux.
- A faire quoi ?
- Rien de scabreux, rassure-toi ! Juste parler, être ensemble, devenir un couple.
- Un couple ! Tu imagines la tête des autres quand ils sauront !
- Je me fiche de leur tête ! Tout ce que je veux c’est être auprès de toi et me faire pardonner ma bêtise !
- Tu es déjà pardonné ! Je t’aime Mac Taylor. Bon sang ! Si on m’avait dit qu’un jour je te dirais ça !
- Si on m’avait dit qu’un jour je ne me lasserais pas de te l’entendre dire et de te répondre : Je t’aime Don Flack ! rétorqua Mac en écho.
Puis après quelques secondes, il ajouta :
- Tu passes la nuit ici ?
- Je ne sais pas, hésita Flack.
- Je te promets d’être très sage ! Je veux juste dormir contre toi, m’assurer que tu es vivant, que tu vas bien !
Don comprit l’angoisse rétrospective dans le ton de Mac. Il se revit lui-même, fou de peur, alors qu’il s’apercevait que celui-ci était aux mains d’un sadique sexuel, tueur en série de surcroît ! Il se souvenait de l’immense soulagement ressenti lorsqu’ils l’avaient retrouvé et surtout lorsque le médecin les avaient assurés qu’il irait bien et qu’il n’avait pas été avili par son kidnappeur. Oui, il savait parfaitement ce que l’on ressent lorsqu’on pense que la personne que l’on aime vous a été définitivement arrachée !
- D’accord. Je reste ici.
C’est ainsi que la lune se levant sur Manhattan éclaira le spectacle de deux hommes enlacés, qui dormaient comme des bienheureux, l’un confortablement calé, le dos contre le torse de l’autre qui le retenait de ses bras autour de lui, comme s’il avait peur qu’il ne s’enfuie, comme s’il avait peur que le destin ne vienne lui reprendre ce qu’il avait enfin trouvé.
(à suivre)